Consensus national pour faire prévaloir l'Etat de droit…
Si le Chef du gouvernement a jugé nécessaire de s’exprimer à nouveau au sujet de l’actualité nationale en cette période de fébrilité pré-électorale peu propice à ce genre d’exercice , c’est qu’il y avait problème.
Cela semble sérieux, et même très préoccupant car on a la nette et inquiétante impression que l’autorité de l’Etat est mise à mal depuis quelque temps alors que cette autorité doit prévaloir et primer en toute circonstance, notamment en matière de sécurité intérieure.
Et ce n’est pas le statut dit provisoire ou intérimaire des hauts représentants et des symboles de l’Etat qui pourrait autoriser ou justifier de telles dérives !
L’Etat de droit reste le meilleur garant de la sauvegarde des intérêts supérieurs et stratégiques du pays. A cet égard, la maîtrise de la politique sécuritaire est le garant ultime de l’aboutissement du processus électoral ainsi que du bon déroulement du processus de concrétisation des objectifs de la révolution ; aucun de ces objectifs n’appelant à abattre les institutions ni à remettre en cause les acquis de l’Etat de droit .
Si Béji a adressé dans son style habituel un message de gravité ; le relais de cette adresse, voire cette supplique, nous incombe en termes de droits et de devoirs…
Les principales forces politiques, syndicales, médiatiques, professionnelles et autres devraient pouvoir contribuer plus activement à renforcer l’autorité de l’Etat, au moins jusqu’au 23 Octobre, et même au-delà (car l’état de transition se prolongera inéluctablement pendant une certaine période !)
Au-delà de nos convergences et de nos divergences réciproques, l’adhésion des forces vives à ces impératifs doit prévaloir dans ces circonstances et renforcer la cohésion nationale laquelle, quoiqu’on en dise n’est pas un vain mot ni une réminiscence d’un âge révolu ; nous en avons besoin aujourd’hui, et peut être plus que jamais encore…
Bien sûr qu’il aurait été plus efficace de faire précéder cette adresse par la consultation la plus adéquate, notamment avec les principales forces politiques et sociales du pays ; mais il est toujours possible d’assurer le suivi de la légitime préoccupation, objet de l’intervention du Chef du gouvernement …
Bien sûr, les aspirations, revendications catégorielles et sociales légitimes des forces de sécurité se posent et s’expriment (parfois maladroitement) comme pour d’autres catégories de citoyens et devraient bénéficier d’une attention particulière ; mais ceci ne conditionne pas cela et ne saurait justifier des dérives qui affaibliraient l’autorité de l’Etat…
Dr Hamouda Ben Slama
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Bravo Hamouda Ben Slama: c'est un appel plein de bon sens. Dommage que votre ligne politique soit plus idéologique que pragmatique. Juste une remarque d'ordre général en filigrane: celui qui entre en politique doit renoncer de lui-même au titres genres "docteur" "maître" "professeur": il n'y a que des serviteurs de l'Etat désignés par leur titre "politique" ou par leurs noms, précédés ou non de M. ou Mme. Ceci pour éviter les fâcheuses et éventuelles connexions entre fonction officielle et fonction privée d'une part, et d'autre part pour insuffler une touche d'humilité à ces personnalités en vue (ou futures) de l'Etat.
"Quand pour une grande cause, tous les hommes d'un grand pays mettent en commun ce qu'ils ont de grand, ils sont plus grands que le plus grand des hommes" Nelson Mandela Bravo Mr Ben Slama pour cet appel à l'union pour une si grande cause:La Tunisie