Le nouveau combat de Slim Amamou: de la transparence dans la Constituante

Cheveux en l’air, barbe abondante, tee-shirt et sac à dos : on a peine à croire que ce jeune homme occupait jusqu'à fin juin le poste de Secrétaire d'Etat à la jeunesse. Depuis, affranchi de son maroquin au gouvernement, il s’est lancé avec des amis dans le soutien des listes indépendantes candidates à la Constituante. D’abord, en co-fondant Afkar Mostakella, plateforme d'échange et de discussion d'idées, puis en formant candidats et observateurs. «Je suis heureux d’avoir contribué à la formation de plus de 200 personnes, dit-il à Leaders. D’ailleurs, les résultats sont perceptibles, tant à travers les programmes que les interventions lors des débats médiatiques ou encore les professions de foi télévisées."

Avec le démarrage de la campagne électorale, Afkar offre une plateforme vidéo pour y poster des reportages. Slim y a beaucoup contribué au niveau du concept et en tant que développeur.

Quel souvenir garde-t-il de son passage au gouvernement ? « C’est le job le plus insupportable que j’ai dû faire de ma vie, répond-il à Leaders. Vous ne pouvez pas vous imaginez combien je me suis senti libéré quand j’ai quitté ces fonctions. J’étais harassé par tant de critiques injustifiées qui s’abattaient sur moi, mais aussi le gouvernement entier. Nous constituons une cible facile, attaquable à tout bout de champ, quoi que nous fassions! Surexposés ! »

Pour Slim Amamou, «le plus dur c’était lorsque je devais recevoir des manifestants, discuter avec eux et essayer de leur trouver des solutions. Ils s’attaquaient à moi, non pas contre ma personne, mais en tant que symbole et représentant du gouvernement. Ce n’était pas facile du tout ! »

Mais il doit quand même garder de bons souvenirs ? «Oh oui, répond-il. Surtout, des moments exceptionnels en conseil des ministres, durant lesquels, malgré la pression du contexte, on essayait de garder son humour. Je me rappelle par exemple de l’hilarité conviviale déclenchée par Si Mohamed Ghannouchi lorsque, devant donner la parole à Ahmed Brahim, alors ministre de l’Enseignement Supérieur, il l’appelle Camarade ! Ou encore, lorsque face aux nouveaux ministres qui arrivent au fur et à mesure, dès fin janvier, je me présente comme parmi les plus anciens du gouvernement, etc. »

Quels sont ses projets à présent ? Slim Amamou est tenté par un retour à ses activités professionnelles dans le secteur des Tics, mais il se plait dans l’action militante. « Je voudrais, confie-t-il à Leaders, prolonger l’initiative d’Afkar à travers un projet qui installe la transparence dans les activités de l’assemblée nationale constituante. Nous y travaillons en profondeur. »