Quel gouvernement d'union nationale?
La journée historique du dimanche 23 octobre a été une grande victoire de la Démocratie : les Tunisiens ont voté en masse, concernés qu’ils étaient du devenir de leur pays. Le lundi 24 a posé les problèmes de la démocratie. Les responsables politiques doivent être à la hauteur de cette victoire. Ils ont l’obligation d’installer la démocratie et de conduire le pays à la paix, à la stabilité, au développement économique et au progrès social. Ils doivent pour cela unir leurs efforts et se consacrer aux problèmes nombreux et importants qu’il y a lieu de résoudre.
Cette union est aujourd’hui nécessaire et vitale. Trop de troubles de toute nature ont perturbé le demi-siècle qui vient de s’écouler. Les rivalités politiques, les affrontements sociaux ne peuvent que nuire au pays. Il faut les lui épargner pour qu’il puisse progresser.
Le pays, en effet, doit faire face à de nombreuses fragilités et à d’importantes réformes.
Les fragilités concernent principalement l’emploi et la résorption du chômage, le déficit extérieur comprenant un immense déséquilibre dans nos relations économiques et financières avec l’extérieur et enfin le déséquilibre régional et la nécessité de la promotion des régions en retard au point de vue de leur développement.
Ces problèmes détaillés dans l’encadré expliquent pourquoi un gouvernement d’union nationale est nécessaire aujourd’hui. Les problèmes politiques ne sont pas compliqués à résoudre. Le meilleur système de gouvernement à instaurer dans cette phase semble être le système parlementaire que j’ai soutenu dès le mois de janvier 2011, le système présidentiel ayant fait trop de mal au pays. Je constate avec satisfaction que le groupe politique le plus important est de cet avis.
Il restera à s’entendre sur deux ou trois principes fondamentaux : la préservation des acquis sociaux dont principalement le Code du statut personnel, ainsi que la séparation de la religion et de la politique. L’Islam est un facteur de paix, de fraternité et d’amour. Ce n’est hélas pas toujours le cas de la politique qui parfois, sinon souvent, se traduit par l’hostilité, la méfiance, le « combat », la « bataille », l’affrontement. La paix de notre pays appelle la séparation de ces deux domaines, sinon, on ne pourra pas s’occuper sérieusement des problèmes concernant la vie des populations et leur épanouissement ici-bas.
Il restera à se mettre d’accord sur deux points principaux : la durée de cette assemblée et de ce gouvernement. J’ai toujours soutenu l’idée de 3 ou 4 ans. Si l’on doit se limiter à un an, chacun va s’occuper des prochaines élections législatives pour augmenter son avance ou réduire son retard et personne n’aura l’esprit libre ni l’horizon suffisant pour s’occuper des problèmes que l’on vient d’évoquer. Je constate que l’idée fait son chemin et que le président du « Congrès » est de cet avis. Si l’accord est unanime, on bénéficiera d’une plus grande stabilité et si le régime parlementaire est adopté, il n’y aura pas d’élections présidentielles passionnées et agitées et on pourra procéder à des élections municipales qui concernent plus directement la population. On simplifie les choses et toute «overdose», même électorale ; finit par être nuisible.
Un gouvernement d’union nationale est donc nécessaire, une union nationale réellement équilibrée. S’il y a une partie qui domine de manière excessive, elle n’en sera plus une. En face du groupe le plus important, doit se constituer un groupe aussi consistant discutant sur un pied d’égalité. Un noyau d’équilibre existe déjà, ce qui est remarquable.
Il faut lui adjoindre les autres formations moins favorisées par les élections. Elles ont leurs lettres de noblesse et leur légitimité. Il faut aussi associer les nouveaux partis « centristes » qui sont nombreux et qui peuvent se regrouper à cette occasion comme devraient le faire ceux, plus anciens, et devant être aujourd’hui conscients des erreurs commises. Le parti de la Nahdha a pris l’initiative d’appeler à l’union, les formations et les parties concernées doivent y répondre par une égale ouverture, arrêter toutes les hostilités, trouver les compromis nécessaires, ne pas perdre de temps et se mettre au travail. Le pays l’exige. La nation le veut. Ne les décevons pas.
Mansour Moalla
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peut-on écarter l'hypothèse qu'un gouvernement d'union nationale pourrait s'avérer liberticide dans la mesure où il se légitime de cette union pour rejeter toute opinion dissidente et imposer la pensée unique et le monolithisme politique ?
Monsieur, votre analyse est dans la droite ligne de la sauvegarde économique,de la réorganisation et du démarrage effectif du développement de notre pays. Votre analyse est basé sur votre expérience et vos méditations, poyurquoi n'entrez vous pas en scène avec les formations politiques, le pays a besoin de vos expériences et le pays ne souhaiterait pas aller à l'aveuglette à un moment ou dans tous les pays du monde la course vers l'excellence basée sur le réalisme bat son plein. Nous attendons de voir votre leadership, faites un premier pas et montrez le. Nous sommes à une étape ou il faut dépasser les succeptibilités.Bonne chance à notre pays.
Si Mansour est un sage parmi les sages.Son parcours en dit long sur ses capacités et ses compétences.Que ce soit au gouvernement dans le monde économique et fiNancier ou en tant que grand banquier.Ses analyses toujours pertinentes méritent d'être écoutées.Que ce soit du temps de Bourguiba ou de Ben Ali il a su se démarquer des laudateurs alors qu'il aurait pu marcher avec le système.Je le vois bien présider un conseil des sages ou bien tout simplement devenir président par intérim pour la phase qui commence.Il en a le capacités et le charisme puis il n'est pas seulement un homme politique c'est aussi un homme qui a fait ses preuves dans les domaines économique et financier.Quelle chance pour le Tunisie si on peut imaginer un triumvirat avec Si Beji caid essebsi pour le politique,Si Mansour Moalla pour l'economique et Si Mohamed Ennaceur pour le social.Ce sont quelques uns des meilleurs fils que la Tunisie a enfantés .Il serait dommage que l'on puisse se passer de leurs expertise et savoir faire pour raison soit disant d'âge.L'âge n'est pas une maladie que je sache.Bien au contraire leur maturité; leurs ascendants par rapport aux choses matérielles; leur dévouement à la chose publique qui ne s'est jamais démentie sont autant de garants qui ne permettent pas de les voir se détourner de leur devoir envers leurs compatriotes qu'ils ont servis avec abnégationtout au long d'une vie bien remplie.
Certes la conjoncture actuelle plaide pour l'unification des efforts mais il ne faut pas en faire une condition sina qua non.L'essentiel est de clarifier les règles de jeux et de s'engager résolument sur la voie de la bonne gouvernance.L'opposition ne doit pas appeler la phobie!
@ Raouf, Nous avons le même point de vue, je ne crois pas qu'il faille partager. Nous avons besoin d'un pilote de notre économie je ne pense pas que quelqu'un d'autre puisse remplir la fonction de Président par interim. Il a les qualités et une vision des manières à employer pour refaire surface économiquement. Les autres sont bone et trés bons aussi, mais ils ne sont rien si l'économie est bancale.Nous ne sommes pas à une période ou il faut faire de la philosophie ou parler religion. Il y a des compatriotes qui ont faim et qui sont dans la précarité, il n'y a qu'une seule issue pour les secourir: rétablir notre économie et refaire surface et surtout donner confiance à l'étranger, pour venir investir et pour venir passer ses vacances en Tunisie. Chacun son job. je voudrais rendre hommage à BCE pour tout ce qu'il a fait durant ces quelques mois de tourmente économique.
OUI,notre pays ne peut se passer,pour franchir cette étape délicate de son histoire,de l'expérience de Si Mansour Moalla et de celle de Si Mohamed Ennaceur,grands patriotes, dont les compétences et l'intégrité n'ont jamais souffert la moindre critique depuis le 20 mars 1956,quant à leurs âges c'est de plus pour nos concitoyens des atouts de sagesse et de confiance!!!
Mr Mansour MOALLA préconise à juste titre que le pays doit faire face à de nombreuses fragilités et à d’importantes réformes : 1). Les ‘‘fragilités’’ concernent principalement l’emploi & résorption du chômage, le déficit extérieur comprenant un immense déséquilibre dans nos relations économiques et financières avec l’extérieur, et enfin le déséquilibre régional et la nécessité de la promotion des régions. 2).Les ‘‘réformes’’ structurelles nécessiteront une période suffisante (3 à 4 ans) pour que le GUN, issu de l’ANC, puisse privilégier l’intérêt national en général et le traitement curatif des dysfonctionnements organiques en particulier, aux ambitions légitimes de chaque groupe dans les prochaines élections législatives. Il est grand temps que nous cessions de disperser nos énergies si nous voulions relever les multiples défis que traverse la Tunisie, et gérer judicieusement les menaces qui nous guettent surtout de l'extérieur. Je crois que nous gagnerions tous à unir nos compétences, pour diagnostiquer ensemble nos malaises, identifier & challenger des solutions, et tracer les meilleures voies de reconstruction pérenne de notre économie.
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tout est bien dit Monsieur MANSOUR, sauf que le régime parlementaire risque de faire pérenniser enahdha au pouvoir en vu des résultats observés pendant les élections faites le 23/10/2011. le gouvernement d'union est une nécessité et la dissolution des petiots partis qui n'ont fait qu'aider le creux dans les élection (déjà un bon pourcentage des voix d'électeurs est parti à la poubelle) et a fait du premier parti un grand vainqueur. le pays a besoin de quatre ou cinq partis équilibrés pour pouvoir gérer les affaires du peuple au mieux. il faudrait insister sur les partis centristes rassemblés entre eux pour créer une force d'équilibre sans être rattachés une foi quelconque. la durée de travail de l'assemblée constitutionnel ne peut pas être d'une année ou moins car il n'y aura pas de résultat dans les programmes proposés ou entamés.c'est mon avis.
L’appel est clair. Il trouvera certainement beaucoup d’échos, notamment chez ceux qui pensent ouvrir une nouvelle page et se mettre au travail. Mais, tout en partant d’un patriotisme sincère et authentique, il pêche par excès d’optimisme, que l’on peut résumer ainsi. S’unir ; pour éviter au pays instabilité et soubresauts. Sanctuariser l’économique et le social ; le politique suivra. Faire confiance aux trois partis victorieux et à quelques personnalités politiques connues ; pour constituer une équipe gouvernementale d’union et de gestion. Se donner du temps, trois ou quatre ans ; pour escompter des résultats tangibles. Une telle approche a toutes les apparences de la cohérence et du sérieux, mais elle sous-estime la réalité actuelle du pays. L’union n’a de sens que lorsque l’objectif est connu et commun à tous. Sinon, c’est le plus fort qui récupère tous les avantages. Les Tunisiens sont aujourd’hui en face d’un choix de société, aux conséquences autrement plus importantes que celles des autres enjeux. Séparer l’économique du politique est une aberration. Rien n’est neutre dans les choix économiques. Le futur ministre de l’économie pourra-t-il prétendre à l’aide du FMI, sans accepter les conditions qui lui seront liées. Seul le politique est capable de veiller à l’indépendance de nos choix. C’est pareil pour les capitaux provenant d’Europe ou des pays du Golfe. Qui sonnera l’alerte en cas d’ingérences directes ? Dans la recherche du consensus politique, les gouvernants sont tenus par une sorte de dénominateur commun, qui sera le plafond à toutes leurs prétentions gouvernementales. Un gouvernement d’union nationale n’est défendable que lorsqu’il est fondé sur un équilibre réel entre ses composantes, et que chacune des parties prenantes n’hésite jamais à le quitter en cas de rupture de cet équilibre. Est-ce l’état d’esprit des futurs candidats à l’exercice du pouvoir ? Peut-être ! Parmi les priorités, le prochain gouvernement devra engager avec détermination la lutte contre l’insécurité, contre le chômage, et surtout contre les attaques violentes et répétées des fanatiques religieux et des salafistes à l’encontre de la société tunisienne (contre les femmes partout, contre les enseignants dans les lycées ou à l’universitaire, dans les plages et lieux touristiques, contre les intellectuels et les artistes, etc.). A quel moment faudra-t-il décider de quitter un gouvernement incapable de faire respecter la loi ? Le pays ne peut pas se permettre de faire durer trop longtemps les périodes de transition, donc d’incertitude. Trois ou quatre ans pour la nouvelle assemblée constituante seront intenables par la Tunisie, en raison des tensions et des difficultés qui tiraillent les différentes forces sociales. C’est pourquoi il devient nécessaire d’achever la phase transitoire dans les délais les plus courts.
Bravo Si Mansour pour votre lucidité habituelle! Car vraiment c'est ce qu'il faut pour que la Tunisie soit enfin libre, digne et prospère pour tous et toutes sans exclusion... Il ne faut pas démissionner... votre rôle est de conduire le pays la il le faut... Pourquoi pas en tant que Président??
SI MANSOUR MOALLA ETAIT UN HAUT COMMIS DE L'ETAT SOUS LE REGNE DE BOURGUIBA. IL EST CONNU PAR SON INTEGRITE PROUVEE ET PAR SES RELATIONS EXEMPLAIRES AVEC PLUSIEURS ANCIENS HAUTS CADRES ET ECONOMISTES DE LA NATION FRANCAISE. COMPTE TENU DE SA COMPETENCE PROUVEE DANS LES QUESTIONS ECONOMIQUES ET FINANCIERES (ANCIEN MINISTRE), SI MANSOUR MERITE UN POSTE IMPORTANT DANS LE NOUVEAU GOUVERNEMENT.
Ccomprendre les surprises de notre Révolution c'est trouver la moitié des solutions de l'avenir de notre Pays et son Peuple!1-Revolution sans partis,sans idéologie,sans maitre ni leadesr.2-la ruée avec joie et fierté vers les urnes. 3-la montée de deux grands mouvements ,futurs grands partis:patriotes démocrates et patriotes avec penchant religieux.4-apparentes ententes entre anciens adversaires pour travailler ensemble avec efforts de mieux se connaitre .5-refus de haines et guerres civiles.6-affirmation de la personnalité nationale tunisienne:arabe et musulmane moderne.