Et si on faisait comme la Belgique, 533 jours sans gouvernement et 2,4% de taux croissance du PIB ?
Le compteur de la Belgique sans gouvernement affiche aujourd’hui 533 jours. Bientôt deux ans donc que ce pays stratégique, planté au beau milieu de l’Union européenne dont il abrite les principales institutions, est dirigé par un gouvernement de gestion des affaires courantes. Et pourtant, le pays affiche des indicateurs qui feraient pâlir d’envie beaucoup de ses voisins. En effet, la Belgique se targue d’un taux de croissance de son PIB estimé par le FMI à 2,4% ; d’un taux de chômage de 7,8% contre 9,5% en France et d’un déficit public de 3,5%. Elle a même présidé l’Union européenne, dans le cadre de sa présidence tournante de juillet à décembre 2010 et décidé d’envoyer quatre F16 en renfort lors de l’attaque contre le régime du Colonel Kadhafi en Libye.
C’est suite à un différend entre les partis de la coalition au pouvoir que le Premier ministre belge, Yves Leterme, avait présenté sa démission au Roi au début du mois de mai 2010. Depuis, il gère les affaires courantes en attendant la formation d’une nouvelle majorité qui tarde à se constituer. Raillée dans un premier temps en Europe et dans le monde, cette absence de gouvernement est suivie aujourd'hui avec intérêt, au vu des résultats économiques positifs qu’elle a générés et de la relative paix sociale entre les communautés francophone et flamande, notamment.
Ce qui peut expliquer cette performance paradoxale serait le fait que l’absence de ministres issus d’une majorité élue limite les revendications sociales. Les citoyens ne peuvent pas réclamer grand-chose à un gouvernement qui a déjà démissionné…
Une expérience qui serait à méditer par les membres de notre nouvelle assemblée constituante, dont la coalition connaît déjà des turbulences. L’idée serait de laisser l’actuel gouvernement démissionnaire continuer à gérer les affaires courantes le temps que l’assemblée constituante se concentre sur ce pourquoi elle a été élue, la rédaction d’une constitution. Il est interdit de rêver.
ABH
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non il n'est pas interdit de rêver .ce constat est plein de bon sens et pourrait s'appliquer à la Tunisie .Un gouvernement démissionnaire qui gérerait les affaires courantes pendant un an jusqu'aux législatives et présidentielles.au point où nous en sommes et sachant qu'il n'y aura pas de baguette magique pour répondre aux demandes d'emploi dans un délai si court, autant maintenir bon grès mal grès cette ligne de conduite qui aura l'avantage de faire perdurer une certaine stabilité alors que que le prochain gouvernement dominé par ennahdha n'envoie que des signaux alarmants et ne rassurent ni ne calment la rue.d'ailleurs, il suffit de se rappeler la prise en otage du doyen et enseignants de la faculté des lettres de la manouba où des salafistes se sont introduits hier pour y passer la nuit ou des nuits !!!que sais je ?et imposer par la force leur vision rétrograde et anti démocratique de la société.une nouvelle dictature qui se met en place et qui doit obliger l'assemblée constituante à prendre position et surtout ennahdha qui a tendance à se dérober sur la question et qui a du mal ou ne veut pas contrôler sa base.
Oui mais les belges ne cassent pas leur outil de production, ni ne paralysent leur activité économique en attendant des jours meilleurs...
La différence est que la Belgique dispose d'institutions solides et d'une économie de marché ouverte qui n'attend pas l'action d'un gouvernement pour travailler. En Tunisie l'Etat est omniprésent ce qui fait qu'en son abscence les choses se figent ..