Non à l'établissement d'un Etat de non droit !
Ce n’est pas la première fois que l’on s’attaque aux institutions universitaires et aux universitaires . La dernière en date , la séquestration du doyen de la faculté de Manouba hier. L’exemple de l’université n’est malheureusement qu’un exemple parmi d’autres .
Beaucoup vont sans doute exprimer leur compassion, solidarité et condamnation -ce qui est très louable- mais ce n’est certainement pas cela qui va changer la donne ou éviter d’autres incidents. Il est fondamental et essentiel que tous les acteurs de la scène politique et toutes les composantes de la société civile prennent leurs responsabilités et mettent en place les mesures et les actions qui s’imposent afin de (faire) respecter un Etat de droit.
Pour que la Tunisie aille de l’avant, il ne s’agit pas d’un choix mais d’une obligation si l’on souhaite éviter que l’anarchie s’installe dans ce pays qui a écrit une nouvelle page de l’histoire du monde arabe et du monde.
Donc avant de parler de constitution ou de composition de gouvernement, la priorité des priorités est de restaurer la confiance en général et dans un Etat de droit en particulier. C’est ce dont le Tunisien et la Tunisie ont besoin dans cette période critique.
La confiance dans l’Etat de droit est le seul garant que tous les acteurs , de l’individu à l’Etat sont soumis au respect de lois qui régissent le paradigme du système dans lequel nous vivons. Sans confiance dans un Etat de droit, il ne peut y avoir ni stabilité sociale ni stabilité politique. Or la stabilité du pays est une condition sine qua non pour la croissance et un facteur clé du développement économique (et donc de création d’emplois). Le Tunisien a besoin plus que jamais aujourd’hui d’avoir confiance dans le système , dans les institutions, dans l’administration, dans les politiques…La confiance est la pierre angulaire de la réussite du processus de transition, alors travaillons sur le rétablissement de la confiance, prenons des décisions courageuses pour qu’un Etat de droit soit respecté et surtout soyons à la hauteur de cette responsabilité historique : «La confiance ne se donne pas, elle se gagne»
Dr Inès Chouk
*Maître de Conférences à l’Université de Cergy-Pontoise (France)
Diplômée de l’Université Paris-Dauphine et de l’Université de New-York
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Mme Inès Chouk, «Maître de Conférences à l’Université de Cergy-Pontoise», est san doute à l’écoute attentive de ce qui se passe en Tunisie. «Non à l’établissement d’un Etat de non droit !», certes et on ne peut que condamner vivement et énergiquement tout acte d’anarchie, de sauvagerie ou simplement hors la loi dans son sens le plus large. Mais, faut-il, honnêtement, pour tout citoyen inquiet et préoccupé par la situation de la Tunisie, se limiter à cette «dernière en date , la séquestration du doyen de la faculté de Manouba hier» ? Certes, c’est inadmissible et inacceptable. Mais, les évènements de tout le sud avec la prise en otage de la production énergétique, la vraie dernière, le sit-in des policiers, sont-ils des actes « de droit » dans un «Etat de droit» ? Ne fallait-il pas poser la vraie question : pourquoi le pays vit-il en «Etat de non droit», alors que toutes ses institutions existent et que tous ses rouages fonctionnent ? A quelle échelle se trouvent l’écrou de blocage ? Qui pousse à l’Etat de non droit dans l’un des plus vieux Etats de droit qu’est la Tunisie ? A qui profite cette anarchie voulus et orchestrée ? L’Etat n’est pas faible, nous le savons, alors qui s’acharne à le montrer au plus bas niveau des non-Etats ?
L'un des critères retenus dans le classement mondial de Shanghai des universités est la publication dans des revues de renommée internationale.En lisant certains commentaores écrits par des universitaires on prend la mesure de notre retard!
Votre message est remarquable : il serait plus percutant si vous veniez le repeter sur place , et joindre vos efforts aux notres
Ines bonjour, D'abord merci pour cette contribution et pour ton appel à l'instauration d'un Etat de droit. Le problème aujourd'hui, dans ce contexte trouble et complexe que nous vivons en tant que démocrates, c'est que les enjeux sont aussi d'ordre culturel et idéologique, chacun, comme tu le sais, peut mettre ce qu'il veut derrière la notion d'Etat de droit, y compris les ennemis patentés de cet Etat et il ne sont pas que d'un seul bord. Je pense qu'une partie des entrepreneurs installés (depuis l'époque de Ben Ali et sa bande) et qui tiennent à garder leur part du marché, dans tous les secteurs rentables et spéculatif,vont continuer sous d'autres formes le pillage des ressources de notre économie et des sources de financement de l'Etat (impôts, financements bancaires...), défenseurs comme toujours du libéralisme le plus sauvage. L'enjeu pour tous les acteurs économiques, culturels, politiques, sociaux est aujourd'hui de ne pas composer avec les obscurantistes qui ont rallié toutes sortes de gens qui ne chercheront de manière "pragmatique" que l’appât du gain rapide et "licite". Comment expliquer à ces gens là partout dans l'espace public et citoyen que cet Etat doit être magnanime, défendre nos libertés dans les universités, les mosquées et dans la sphère privée en affirmant une séparation nette entre le religieux et le politique ? là est aussi une partie de la question car l'Etat souhaité doit répondre à la volonté du peuple, de ses élites et tenir, malheureusement compte, de la Réalpolitik dont sont porteurs les libéraux à travers le monde occidental qui sont prêt à composer avec le diable et à empêcher l’émergence d'une société moderne, démocratique et administrée rationnellement dans un monde arabe certes en ébulition mais tellement traversé par le conservatisme le plus réactionnaire.
Et voilà de nouveau une ATUGIENNE pour nous apprendre ce qu'on sait déjà :) Ce qui est rassurant c'est que l'article n'apporte rien de nouveau ce qui montre que cette association n'a pas le monopole des élites.
vous parlez de confiance et vous la sapez vous-mêmes!! en évoquant un épiphénomène, l'épisode de controverse à propos des événements à l'université l'état de droit garantit la liberté religieuse (même aux salafistes, et de s'habiller comme bon leur semble du moment où il n'y a pas de violence: comme pour celui qui boit de l'alcool) et d'être con ou fanatique (sur ce registre les salafistes ne sont pas les seuls, rien qu'à voir l'excitation de certains pseudo-modernistes ou modernistes creux)...
Opinion médiocre, n'apportant rien ni sur le plan réflexion ni sur le concret. ça reflète une compréhension réduite des paramètres de la société tunisienne. En respectant tout de même votre opinion Mme Ines Chouk.