Opinions - 19.12.2011

Les Défis de Gabès de l'Après-révolution

La région de Gabès, comme toute la Tunisie, n’a d'autre choix que de s’embarquer dans une logique agressive et acharnée  de développement économique sans précédent et ce, afin de trouver des solutions à la question pressante du chômage. Cette logique doit  identifier les piliers d’une stratégie qui veut se donner  les moyens et mécanismes nécessaires pour créer suffisamment d’emplois et lutter contre la pauvreté. La création d’emplois est aussi la solution de base à tous les problèmes sociaux et de sécurité. La réussite de cet effort demande en premier lieu l’engagement de tous : citoyens, officiels et structures gouvernementales d’appui, entreprises, hommes d’affaires tunisiens de la région de Gabès à l’étranger, sans oublier la société civile laminée auparavant par le pouvoir déchu.

Gabès avec un taux de chômage de plus de 13% en 2010 (39,4% pour les diplômés)*, se doit, avec vigueur et résolution, de trouver les moyens de créer suffisamment d’opportunités de travail par an pour subvenir aux besoins immédiats des demandeurs d’emploi, dont 32% sont diplômés de l’enseignement  supérieur d'après l'institut National des Statistiques.
 
Conscients de prendre activement part au relèvement d’un tel défi, nous réalisons à Politech-Gabès la lourdeur de la tâche, mais demeurons confiants en l’existence d’opportunités à saisir. Notre rêve commun de réaliser un développement économique intégré et d’offrir à nos jeunes les chances de placement dans des emplois stables est fort réalisable à la condition de procéder au traitement efficace et sans précédent  des questions suivantes :

- La question foncière : depuis sa création, Politech-Gabès ne cesse de consolider sa base foncière pour l’implantation de zones industrielles devant lui permettre de répondre aux demandes des investisseurs tant locaux qu’étrangers. Néanmoins, la complexité sans égal de la question foncière demeure un dossier primordial sur lequel devront se pencher tous les organismes concernés par le développement économique ;

- L’adaptation de la main d’œuvre disponible aux besoins des investisseurs : L’investisseur, qu’il soit local ou  étranger, est en quête de main d’œuvre qualifiée. Cet objectif ne saurait être atteint qu’à travers des programmes de formation ciblés en partenariat avec les diverses institutions concernées ;

- La valorisation des nombreux atouts de la région, principalement ses capacités logistiques : avec un port commercial, un aéroport international, une plateforme industrielle et une infrastructure routière et ferroviaire, autant de commodités conjuguées aux facilitations administratives, Gabès constitue une destination privilégiée  pour une implantation aisée des investissements qui reste tributaire de la création d’une zone logistique ;

- La dynamisation de la synergie entre les fonctions production, formation et recherche : ce processus ne saurait s’affirmer qu’à travers une catalyse assurée par une dose croissante d’innovation appuyée et soutenue par des contributions simultanées de l’université en sa qualité de foyer de stimulation de la recherche, des entreprises de production de biens ou de services et du dispositif de formation et de perfectionnement ;

-  Jouer la carte de la technologie et de  l’innovation : Le facteur qui fera la différence est sans doute la capacité des structures de la région d’adopter des démarches innovantes pour créer des projets innovants et offrira des opportunités de carrières fortes intéressantes pour les jeunes diplômés de la région.

 Pour conclure, il importe de rappeler que si notre pays a pu drainer jusqu’ici un stock d’investissement industriel extérieur matérialisé par les 1963 entreprises opérationnelles étrangères ou à participation étrangère ayant généré près de 263700 emplois, il n’en demeure pas moins vrai que la Tunisie post-révolution, démocratique et rationnelle, suscitera désormais, sans nul doute, l’envie et la confiance de nombreuses initiatives à venir chez nous, non seulement pour implanter des projets innovants, à haute valeur ajoutée et amis de l’environnement, mais aussi pour goûter, un tant soit peu, à l’arôme du jasmin tunisien, précurseur du printemps arabe. C’est ce à quoi s’active avec détermination l’équipe de Politech-Gabès.

* D'après le Livre Blanc publié par le Gouvernement Transitoire, en 2010, le taux de chômage, national était de 13% mais celui des jeunes de moins de trente ans dépassait les 26%. Plus grave, le chômage des jeunes diplômés se situait au-delà de 23%. Un sondage récent de l'Institut National des Statistiques (INS), réalisé pour le 2ème trimestre 2011, indique que le taux de chômage était de 18,3% en mai 2011 contre 13,0% en mai 2010, soit une augmentation de 5,3 points."

Ammar Ben Rhouma,
PDG, Pôle Industriel et Technologique de Gabès

Vous aimez cet article ? partagez-le avec vos amis ! Abonnez-vous
commenter cet article
0 Commentaires
X

Fly-out sidebar

This is an optional, fully widgetized sidebar. Show your latest posts, comments, etc. As is the rest of the menu, the sidebar too is fully color customizable.