14 janvier 2012: Premier anniversaire de la Revolution ou Journée de Deuil National pour la femme tunisienne ?
Une année déjà !
Ça fait exactement un an que les tunisiens sont partagés au quotidien entre espoir, attentes, perspectives et déceptions.
Nous ne pouvons adhérer à ces célébrations sans passer par un bilan fût-il provisoire pour statuer sur les acquis d’une si glorieuse révolution.
Cette révolution de la dignité, car je refuse de l’appeler du jasmin par respect aux martyrs qui ont payé de leurs vies et de leur sang nos libertés et notre futur, est-telle actuellement en train d’atteindre ses objectifs ?
Sommes nous en train d’écrire notre futur selon nos propres désirs et notre unique volonté ?
Les jeunes qui ont été à l’origine de ce soulèvement historiquement civique et pacifique, se retrouvent-ils dans ce qui se trame aujourd’hui pour leur avenir ?
Les catégories démunies, oubliées, pauvres et dépourvues ont-elles eu accès à un minimum de dignité et de réhabilitation sociale et économique ?
Les femmes qui étaient présentes dans toutes les phases de la révolution et qui s’adossait sur des acquis inébranlables de la femme tunisienne, se retrouvent-elle dans les formes d’exclusion qu’elles vivent au quotidien ?
C’est sur cette dernière question surtout que je vais axer le reste de ma réflexion : les femmes sont écartées, oubliées et volontairement exclues de toute forme de participation à la construction de la Tunisie de demain.
Où sont-elles dans le gouvernement actuel et dans les postes de décisions clés ?
Comment s’inscrivent leur contribution d’une manière claire et affective dans le tracé de la Tunisie Nouvelle ?
Nos citoyens n’entendent et ne voient aujourd’hui qu’un seul débat autour de la femme : son paraître et son habit !
Le discours officiel, et ça ne peut être anodin ou spontané, a déployé tous les efforts pour réduire la femme à son état le plus basique à savoir son état de FEMELLE !
La compétence féminine est bafouée, écrasée voire même menacée au quotidien.
Les agissements hostiles et sexistes que subissent les femmes dans tous les domaines d’activités à savoir : l’enseignement supérieur, l’éducation nationale, la santé, les syndicats, les médias ou le monde culturel nous mène à généraliser ceci à toute la sphère de la vie publique.
Les agressions et exclusions des femmes d’un très haut niveau de compétences dans plusieurs secteurs, ne peut dénoter que d’un GRAVE retour en arrière de notre chère Tunisie.
Que les nouveaux responsables du gouvernement en commençant par le chef de l’Etat pour arriver au Ministre des affaires religieuses se permettent en ce début du 21ème siècle de cataloguer les femmes selon leurs habits, ceci constitue pour nous la plus grande insulte à l’histoire de ce pays !
Oui Messieurs les responsables PROVISOIRES de notre pays, vous avez tout fait pour nous faire vivre au quotidien la menace de violer nos droits via la modification éventuelle du code du statut personnel !
Vos discours, agissements et mentalités constituent un vrai film d’horreur pour les femmes tunisiennes !
Nous dormons avec un œil ouvert sur la constituante, sur la nouvelle jante des « béni OUI OUI » qui ne font qu’applaudir toute atteinte à la position de la femme et à sa protection légale !
La femme tunisienne, messieurs dames les nouveaux responsables, ne va pas braver les mentalités rétrogrades et obscures en date d’aujourd’hui : réveillez vous et relisez votre histoire : de Alyssa, la Kahina en passant par Aroua Al Kayrawania et Aziza Othmana !
Non Messieurs Dames, nous ne vous laisserons pas faire ! Nous ne vous permettrons pas de toucher à nos acquis au nom de la majorité ou de la pseudo démocratie !
Femmes et Hommes tunisiens LIBRES et DIGNES : Résistons aux nouvelles formes de la dictature ciblant la femme et par conséquent la famille et toute notre société !
Nous Femmes refusons d’être considérées comme citoyens de seconde zone, nous sommes compétentes, fières, dignes et militantes !
Vos lois rétrogrades ne passeront pas et au nom de toutes celles qui vous ont mis au monde et que Dieu tout puissant a considérées comme clé du Paradis, INDIGNEZ VOUS !
En attendant de meilleurs jours, nos femmes militantes et courageuses se déclarent officiellement en DEUIL !
Sana GHENIMA
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C'est une date anniversaire importante, unique, exceptionnelle, historique, ras le bol de ceux qui veulent en faire un jour de deuil. Sortez voir l'avenue Bourguiba, il n'y a pas de monstres, il y a de tout, et tout c'est le peuple tunisien.
Calm down chère Démocrate ! Les mêmes slogans "démocrates" que zaba. La question est ont-ils démis des femmes de leur fonction car FEMELLE ??? C'est vrai qu'il y a peu de Femmes dans ce gouvernement mais patience, bon sang !! Tawa, tawa !!
les femmes se sont exclues d elles meme.Aucune n a fonde un parti et tres peu ont adhere aux partis existants.l egalite ce sont les femmes qui n en veulent pas......une honte
chére madame parlez en votre nom seulement d'un jour de deuil de la femme si vous ressentez vraiment ça,la femme tunisienne éprouve de la joie et reste toujours fiére de tous ses acquis à chaque anniversaire de la révolution parcequ'elle sait trés bien que nul tel qu'il soit ne peut toucher à ces acquis ,pourquoi donc en parler trop et à tout moment et avec une drame gigantesgue ,sachez madame que votre peur trop exagérée quant aux menaces des acquis de la femme n'est pas du tout utile surtout qu'elle n'est pas parvenue à cacher votre grande hostilité envers ceux qui detiennent le pouvoir maintenant ,ça était trés remarquable dans votre commentaire ,donc soyez plus claire et déclarez catégoriquement votre refus du gouvernement actuel, on respectera votre choix
Madame Sana et mesdames qui nous lirez, Je me permettrais une analyse un peu différente et peut être un peu plus optimiste que la vôtre. Après une phase de digestion de la Révolution, nous avons démarré depuis les élections d'octobre la phase de construction. Sur le plan institutionnel, ce fut l'élection de l’ANC. Celle-ci comporte plus de femmes que ne comportait notre parlement précédent. Certaines d'entr'elles ont peut-être des convictions différentes des vôtres et probablement des miennes, mais ce sont des représentantes des femmes et du peuple et je ne pense pas qu’elles font que de la figuration au sein de l’ANC. Sur la plan politique, le gouvernement de transition est certes fortement masculin mais çà n'empêche pas que l'espace politique reste -je l'espère durablement- ouvert à toutes les voix et tous les compétences, et je constate avec bonheur que les femmes y sont bien présentes. Il en va de même de la société civile avec toutes ses composantes et çà ne date pas d'hier et ne cessera certainement pas demain. Ce sont justement ces forces et cette présence, même en dehors du gouvernement- de transition-, qui sont à même de mener et continuer le combat politique pour la défense de l’équilibre de la société et la consolidation des valeurs et des règles de fonctionnement démocratiques et ce, face aux tentations de tout ordre qui puissent s’être libérées et avoir à cœur de « déséquilibrer » la société en « marginalisant » les femmes. Il n’empêche que le combat devrait à mon avis rester politique et éviter à tout prix le glissement sur la scène idéologique, comme ce fut le cas lors de la pré-campagne électorale de l’été dernier avec les résultats que vous connaissez. Votre article est très militant et vigilant mais préfigure une opposition entre hommes et femmes et je ne pense pas que ce soit le bon combat. Il est vrai que je suis un homme, mais avec suffisamment de maturité pour savoir que -comme dirait Jean Ferrat, vous les femmes, êtes notre avenir à tous. J'espère que votre combat sera le bon et nous vous y accompagnerons sans défaut car ce sera aussi le nôtre!
Je crois et à mon avis c'est une journée de deuil national pour la femme Tunisiene..je craints que tous ses acquis des ces derniers 50 ans vont s'évaporer si elle ne lutte pas et ne dira pas non à ces barbus fanatiques...Si son statut personnel et social n'évolue pas alors la Tuniie n'évolue pas..ainsi que pour toutes les sociétés arabo-musulmanes dont leurs femmes sont exclues et marginalisées......
Vous avez totalement raison de poser toutes ces interrogations et d'y apporter les éléments de réponses consignées dans votre contribution .A propos de cette problématique , rien ne se pointe , rose à l'horizon , du moins jusqu'ici . J'ai accordé récemment une interview à un quotidien grand tirage de la place ; tout a été fidèlement reproduit , sauf la question afférente à la question de la problématique de l'équité entre femmes et hommes . Sur quatorze questions posées , et comme il fallait "en supprimer une avec la réponse , pour cause de besoin de non dépassement d'une page " , c'est "comme par hasard " , c'est ma réponse à cette question qui passe à la trappe . Je n'en demeure pas optimiste sur ce grand dossier , du progrès national .
