Relancer l'UMA : le défi herculéen de Moncef Marzouki
Le président Moncef Marzouki entreprend, à partir de mercredi 8 février une tournée maghrébine .Trois étapes: Rabat, Nouakchott et AlgerObjectif: Tenter de secouer l'union du Maghreb arabe (UMA ) plongée dans une somnolence, depuis des lustres. Certes, le contexte du printemps arabe initié en TUNISIE s’y prête. Mais il n’est pas évident que toutes les parties aient les mêmes intérêts dans la relance de l'union .Et laquelle? Compte tenu justement de ce printemps, il n'est plus politiquement " correct " de qualifier cette union d'arabe tant elle évolue dans un spectre politico - identitaire amalgamé. Les identités se formatent selon quatre repères : africaine, arabe, islamique et berbère. Sans compter la gestation démocratique, en cours dans les pays de la région.
Pour ménager toute susceptibilité, il est souhaitable de se limiter à la dénomination de l'Union Maghrébine. Tout court. Et-ce pour autant que tout ne sera plus comme avant ? Pas aussi simple que cela peut paraître, au regard de l'évolution de l'équilibre instable dans la sub-région et ailleurs. L'union a été mise sur pied en février 1989 par des dirigeants qui ne sont plus protagonistes de la scène politique. Unique gagnant de cette structure sans substance, le Maroc, qui par ses manœuvres dilatoires avait retardé le règlement de la question du Sahara Occidental qu’il occupe depuis 1975, au mépris des résolutions de l'Onu et des avis - arrêts -de la Cour internationale de Justice. S’y ajoutent la fermeture de ses frontières terrestres depuis 1994 avec le voisin algérien et leurs vieux contentieux bilatéraux. Si les anciens dirigeants étaient incapables de régler, en famille les questions en suspens, les actuels seraient-ils à la hauteur de l'ambition du projet maghrébin Fédérateur, tant rêvé et à chaque fois avorté depuis l'indépendance des pays concernés ?
C'est à ce défi herculéen que tente de se frotter le président Marzouki. Chaque diplomatie doit avoir les capacités de sa démarche. Pragmatiquement , le Maghreb ne se fera qu’après une réelle et sincère "entente stratégique "entre Rabat et Alger. La diplomatie tunisienne ne peut assumer, à présent, qu'un rôle subalterne de facilitateur, tout comme elle avait assumé ,dans le passé celui du pompier entre les deux frères ennemis, alors en guerre .Et grâce, faut il le rappeler à sa neutralité positive .Pour demeurer positive, celle-ci doit être impérativement fidèle aux idéaux de la liberté et de la dignité de la Révolution du 14/01. Et c’est tourner le dos à la même fidélité que de contourner le règlement de la juste cause du peuple sahraoui ou son abandon exclusif à la communauté internationale. Occulter cette cause revient à se décharger d'une responsabilité historique à l'égard d’un drame humain qui perdure. Le peuple sahraoui mérite le prix Nobel de la paix pour son endurance et son combat non- violent en vue de recouvrer sa liberté.
L'Onu lui recommande, par voie référendaire, trois options: Rattachement (à l'occupant) autonomie ou indépendance.Qu'on lui donne une chance !"Ceux qui rendent une évolution pacifique impossible, préparent le lit d'une révolution violente inévitable" (dixit John F.Kennedy) .A six ou sept (Egypte incluse), l'Union Maghrébine n'en sortira que grandie et apaisée.
Habib OFAKHRI
Journaliste
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A l'heure où l'on assiste à la naissance de grands ensembles géopolitiques,tels l'Europe,il n'est plus permis pour nous de rester séparés, par des frontières artificielles!De tout temps les "petits" n'ont jamais eu droit à la parole. On agit et on traite à leur nom. L'Histoire coloniale est pleine d'exemples: L'Angleterre, la France, les USA etc. ne s'étaient jamais génés pour occuper et exploiter les autres nations. Bref, aujourd'hui, le danger est tout autre, il s'agit d'assurer son droit à l'existence, tout court. D'où l'importance d'un tel ensemble maghrébin! Dépasser les contingences des fontières et des susceptibilités nationalistes éculées, tel est le défit qui s'impose maintenant à nos nations respectives ( qui ne forment qu'une seule en réalité)!
Le grand Maghreb constitue une unité objective et subjective:une unité objective grâce à une culture commune dont les racines s'enfoncent dans les couches profondes de la préhistoire et de la protohistoire.Il suffit de rappeler que le toponyme berbère Azemour est présent en Libye, en Tunisie, en Algérie et au Maroc.Pour ces quatre pays, l'unité culturelle est materiellement perceptible.Pour Les peuples de ces quatre pays, le grand Maghreb constitue un rêve dont ils attendent la réalisation:c'est la dimension subjective de l'unité maghrébine dont l'islam et l'arabité ne sont que des composants parmi d'autres comme la berbérité.Mais ce grand ensemble nord-africain souffre de cassures politique dont l'origine remonte très haut dans le temps.Pour se faire, le Maghreb a besoin de se connaître, car il est victime d'une déficience culturelle.Il faut y réfléchir et agir.Une union économique du Maghreb ne se fera pas sans la valorisation de l'unité culturelle.Voilà ce qu'il faut promouvoir.Pour une réconciliation avec la culture maghrébine, sachons établir un vrai dialogue avec toutes les strates de notre passé sans tabous, sans rien occulter.Monsieur le Président, veuillez, de Grâce, plaider pour une encyclopédie maghrébine
Pourquoi s'enteter a realiser ce qui n'est pas faisable au vu des circonstnaces, du contexte et du provisoire? On peut toujours essayer? Certes, mais ceci est vrai si c'etait la priorite absolue du pays. L'est-elle? On peut en douter serieusement. P.S. On peut s'attendre a des "bombes diplomatiques" qui vont resonner pour longtemps...
La tournée du docteur dans les pays voisin et non moins Ami elle est plus qu'utile.mais la réussite de cette tournée tous les pays interessée ne la verront pas de la m^eme maniere.N'oublions pas l'ojectivité de chacun.les pays du magreb ne peuvent pretendre à l'union entre eux que lorsque la ressite de leur revolution portera ses fruits, economiquement politiquement et diplomatiquement.mais c'est une initiative courageuse de la part du president Marzouki.
Ne serait-il pas plus realiste de relancer plutot la Tunisie et son economie qu'une union utopique morte-née depuis des decennies??!
On parlait en Tunisie du Magreb Arabe comme si l'on n'a rien á perdre de cette Union! Il faudrait préciser ce que l'on cherche de cette union. N'est il pas une harmonie autour de l'economicus ou une cohésion territorariale avec un gouvernement fédéral. Il est vraiement possible de réaliser la seconde option vue l'existance de plusieurs valeurs communes, pour s'y faire il faudrait que ces peuples soit avant tout généreux les uns vis-ávis des autres. Malheureuement cette générosité est abscente au sein méme de chacun de pays pris á part. Il s'agit de la repartition des ressources á l'image de ce qui s'est passé en Allemagne. "Wal Fahim yafham"
Avant l'UMA la sécurité des citoyens en Tunisie. Voila nous sommes très bien servi ,des détenus libérés pour mettre nos vie en danger:Braquages ,vols etc...
Herculéen ?non,il fallait dire plutôt donquichotesque..Notre ami s'est embarqué de propos délibéré dans une galère..Certes l'entreprise est de taille ..mais qui ose s'y frotter sans subir les déboires les plus lancinants...?L'uma est une chimère pour les peuples comme pour les dirigeants..Notre ami,il a hâte de se dédouaner,en affrontant une telle gageure..Il a à peine quelques semaines de présidence.!?
L'espoir de voir l'UMA dépasser ses conflits internes a toujours été partagé par les peuples et toujours bridé par les pouvoirs totalitaires issus de la lutte pour l'indépendance.Mais Moncef MARZOUKI, le défenseur de l' ARABITé dont il a fait un de ses slogans électoraux, veut rebaptiser l'UMA en UNION MAGHREBINE tout court, sans le qualificatif "ARABE" . Encore un renoncement idéologique du militant devenu Président avec un nouveau programme électoral déjà place.Sinon, comment expliquer ce genre d'initiative comme si nous étions déjà avec un gouvernement stable installé pour plusieurs années alors que nous sommes dans une situation politique transitoire chargée de tous les problèmes sociaux et de toutes les menaces du dérapage politique
