Tunisie – Turquie: large concordance de vues pour une solution politique en Syrie
La Tunisie et la Turquie conjuguent leurs efforts pour la recherche d’une solution politique à la situation en Syrie, en refusant l’option du recours à une intervention étrangère. C’est ce qu’ont affirmé d’une même voix le président tunisien Moncef Marzouki et son homologue turc, Abdallah Gül, à l’issue de leur entretien, jeudi matin à Carthage. Ces efforts s’intensifient actuellement pour assurer une bonne préparation de la conférence qui doit réunir prochainement à Istanbul le groupe des Amis de la Syrie, en essayant d’élargir la participation à d’autres pays notamment la Russie.
Le Président Gül a indiqué que la Turquie avait déjà entrepris des démarche auprès de la Fédération de Russie afin qu’elle soit représentée lors de la dernière réunion de Tunis. De son côté, le Président Marzouki a déclaré que les concertations diplomatiques devaient se poursuivre avec la Chine et la Russie, ainsi qu'avec d’autres pays arabes et occidentaux pour convaincre le régime de Bachar El Assad que « Game is over » et l’inciter à quitter le pouvoir. « Bien qu’elle soit injuste, a-t-il affirmé, la solution trouvée au Yemen s’avère la plus appropriée, l’urgence étant de préserver le sang du peuple syrien et de mettre fin aux massacres qu’il subit ». Il a également réaffirmé la disposition de la Tunisie à participer à une force arabe de maintien de l’ordre et de la sécurité après le départ d’Assad .
Outre ce volet de politique internationale, les entretiens Marzouki-Gül ont porté sur les aspects de coopération économique et scientifique et ont été couronnés par la signature de trois accords. Ils concernent le renforcement des actions de formation et d’assistance technique en matière de transport, la collaboration entre les institutions et les groupements professionnels tourisqtiques concernés pour faire emmener vers la Tunisie des touristes de pays lointains, notamment l’Asie et la coopération inter-universités et centres de recherches scientifiques.
Interrogé sur sa perception de l’expérience turque, le président Marzouki a déclaré qu’il appartient à une génération longtemps maintenue dans une perception eronnée de la Turquie, stigmatisée comme un pays adversaire de la démocratie et des arabes et qu’il est heureux de vivre ces dernières années ses mutations profondes qui démontrent sont vrai visage. « C’est un pays, dit-il qui enracine le citoyen turc dans son identité, installe une véritable démocratie et réalise une remarquable croissance économique ».
Au cours de sa visite officielle de trois jours qui se poursuivra jusqu’à vendredi après-midi, le Président Abdallah Gül devait être reçu jeudi après-midi en séance plénière solenelle au siège de l’Assemblée nationale constituante avant de s’adresser aux élus de la Nation et rencontrer le Chef du Gouvernement, Hamadi Jebali.
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La Turquie est,par son territoire, ses richesses réelles et potentielles,un pays dont il faut tenir le plus grand compte.Nos liens avec ce grand pays remontent à une très haute Antiquité:La sépulture d'Hannibal Barca, l'un de nos plus prestigieux et plus nobles martyrs se trouve au bord de la mer Marmara dans les environs immédiats de la ville Izmit à 100 km d'Istamboul. Mustapha Kémal Ataturk lui a consacré un Mazar que l'on peut visiter pour se recueillir devant l'effigie de l'homme qui s'est sacrifié en se battant pour la gradeur de son pays: Carthage.Peut-on profiter de la présence du président de la République turque pour envisager, entres choses, la possibilité de ramener symboliquement les reliques de notre héros national, le patron de tous ceux qui ont vécu l'exil pour la défense et l'honneur de la Patrie.
Savez-vous, Monsieur Abdullah Gül, qu’en Syrie vivent 40 communautés en paix malgré un régime, disons-le, autoritaire et dictatorial. Pourquoi voulez-vous, coûte que coûte, faire tomber un pays qui garantit l’autosuffisance alimentaire de sa population. Normalement, ce pays devrait être félicité pour ses performances économiques et financières et encouragé pour se réformer politiquement. Votre diplomatie devrait l’aider à engager un dialogue avec tout mouvement d'opposition en vue de le stabiliser au lieu de le renvoyer à une «somalisation» annoncée ou de le laisser à merci de la Russie, l’Iran et la Chine.
Ce serait bien qu'on trouve une solution chez nous, en Tunisie...