Le décès du président du Malawi qui devait présider le 19 e sommet africain change-t-il la donne ?

Le décès, vendredi aux aurores du président du Malawi, Bingu Wa Mutharika, 78 ans, ancien économiste à la banque mondiale, suite à crise cardiaque, risque-t-elle de changer la donne pour le 19e sommet de l’Union africaine que devait accueillir Lilongwe, la capitale de son pays en juillet prochain ? Enjeu majeur de ce sommet, l’élection du président de la Commission de l’Union du Vice-Président et des membres de la Commission de l’Union Africaine.

Le duel pour la présidence, qui avait opposé le président actuel Jean Ping (Gabon), à la candidate de l’Afrique du Sud, Dlamini-Zuma, lors de la 18e session ordinaire du sommet réuni, le 30 janvier dernier à Addis Abeba, s’était révélé, malgré quatre tours, infructueux, aucun des deux n’ayant pu réunir la majorité des deux tiers exigée. Un Comité ad hoc des huit(08) Chefs d’Etat et de Gouvernement a dû alors être mandaté en vue de parvenir à une solution consensuelle. Réuni le 17 mars 2012, à Cotonou au Bénin. Selon le communiqué publié à l’issue de cette réunion, « des échanges fructueux ont permis de faire des avancées positives, » et « des consultations se poursuivront entre les membres du Comité, notamment entre la République du Gabon et la République de l’Afrique du Sud ». Les résultats devaient être soumis au Sommet de Lilongwe (Malawi), prévu en juillet 2012.

Le décès du président du Malawi pose à présent deux grandes questions. La première : le sommet sera-t-il maintenu et au Malawi et en juillet prochain ? La deuxième : ou devra-t-il se replier sur Addis-Abéba et se tenir dans le nouveau siège de l’UA qui offre toutes les facilités, ce qui n’exige pas des préparatifs particuliers ? Avec, en question subsidiaire: à quelle date ? Mais, le tout est de savoir si ces changements auront des incidences directes sur le choix final du président de l’Union ?

Grand, de fière allure au bras de sa jeune épouse, un bâton de chef à la main, le président Bingu Wa Mutharika, que l’envoyé spécial de Leaders avait rencontré fin janvier dernier à Addis-Abéba affichait à son âge une bonne santé. Il était heureux de voir son pays accueillir, pour la première fois, le sommet africain et de pouvoir couronner son mandat par la présidence de ce sommet. Terrassé jeudi soir par une crise cardiaque, il n’a pu être sauvé malgré les multiples tentatives de réanimation dans son pays avant d’être évacué Afrique du Sud.

Crédit-photo: Leaders