500 investisseurs arabes en congrès, lundi à Tunis : encore une grande messe ou de vrais projets ?
Juste se rencontrer, se gargariser de discours officiels et lancer des vœux pieux d’investir ou passer concrètement à l’action ? C’est la question que beaucoup se posent à l’annonce de la tenue, lundi et mardi prochains à Tunis du 15ème congrès des investisseurs arabes. Organisée par l’Utica et l’Union des chambres arabes du commerce et de l’industrie, cette manifestation bénéficie du patronage du chef du gouvernement et du soutien de la Ligue des Etats Arabes. Elle réunira non seulement des investisseurs, mais aussi des institutionnels, notamment des gouverneurs de banques centrales (Tunisie, Egypte…) et des dirigeants d’organismes nationaux chargés de l’attraction des investissements extérieurs.
Le programme s’articule autour de trois thèmes, désormais classiques : l’analyse des tendances générales du climat d’investissement dans la région, des séances par pays pour présenter le climat des affaires et des témoignages de success stories, et des rencontres de partenariats. Outre la Tunisie, six pays bénéficieront d’une session spéciale pour présenter leurs dispositifs en faveur des investissements extérieurs. Il s’agit de l’Egypte, le Bahrein, le Yémen, le Soudan, la Libye et l’Algérie. L’absence du Maroc et de la Jordanie est particulièrement remarquée.
Pour Ouided Bouchammaoui, présidente de l’Utica, c’est évidemment « une excellente opportunité pour les mises en contact direct, tant entre investisseurs qu’avec les institutionnels. A partir de là, chacun doit savoir comment en tirer le meilleur bénéfice ». C’est effectivement là le cœur du sujet. Se contenter d’une énième déclaration finale, alignant recommandations et demandes d’avantages et faveurs supplémentaires, ne saurait guère produire l’effet escompté. Pour se limiter à la partie tunisienne, quels sont les projets identifiés et suffisamment bien bouclés pour pouvoir les proposer en partenariats ? Avons-nous également envisagé des projets communs pour aller ensemble investir dans d’autres pays, notamment en Afrique sub-saharienne ? Quels mécanismes de suivi et de relance sont-ils prévus ?
Le concept de ce genre de congrès est nécessairement à revoir. Lorsqu’on veut aboutir à des résultats concrets et dans les meilleurs délais, il faudrait opter pour des systèmes de bourses de projets, bien ficelés, ne demandant plus que le bouclage du montage financier. Les vrais hommes d’affaires le savent bien qui appellent de leurs voeux l'adoption de cette formule. Sans pour autant négliger ce genre de "grandes messes", il faudrait s’attaquer au concret.
- Ecrire un commentaire
- Commenter
Les pomesses et les propositions sont depuis toujours multiples. Cela ne coûte rien.Passer à l'action est une autre paire de manches.Pour une véritable économie politique dans le monde arabe, il convient d'oublier mometanément d'être arabe: l'économique et le financier sont comme l'eau, incolores, inodores et sans saveur.C'est sur cette base qu'on peut travailler avec les investisseurs arabes.