Tunisie, le pays le plus vieux d'Afrique

Selon une étude récente de l'INED, l’Institut National d’Etudes Démographiques (France), la Tunisie présente  la plus forte proportion de personnes âgées (personnes âgées de plus de 60 ans) en Afrique (10%), une proportion déjà supérieure à des pays comme le Mexique (9%) et l’Indonésie (8%). Ce taux pourrait tripler en 2050 si la fécondité continue à baisser au même rythme. Il est à noter que notre pays ne compte que 23% de jeunes de moins de 15 ans contre 50% au Niger.

Ce vieillissement de la population tunisienne était prévisible. Le planning familial a été introduit en Tunisie en 1965 alors que le pays ne comptait que 4 millions d’habitants, une population comparable alors à la Syrie (pays présentant  beaucoup de simlitudes avec le nôtre du point de vue superficie, ressources naturelles etc.) et à la différence de la plupart des pays de ce qu'on appelait le Tiers-Monde où on pratiquait une politique nataliste. 

Aujourd’hui, la Tunisie compte 11 millions d’habitants et la Syrie,  23…millions.Certes il n'y a pas que la limitation des  naissances ou le droit à l'avortement qui y ont contribué, mais aussi les meilleures conditions de vie, l'instruction etc. On tremble rien qu’à l’idée d’une Tunisie de 23 millions d'habitants avec une densité asiatique et des millions de chômeurs. Mais il y a le revers de la médaille. Le vieillissement, c’est aussi le creusement du déficit de la sécurité sociale (notre pays est celui qui compte le plus grand nombre de pensionnés en Afrique proportionnellement à ses habitants) et la raréfaction de la main d’œuvre dans des activités comme l’agriculture, le bâtiment, les mines ou les IME et son corollaire obligé, le recours à l'immigration. La Tunisie renouerait ainsi avec la vocation de terre d'immigration qui a été la sienne pendant des siècles. Pour le moment, cela se pratique à petite échelle, en catimini, et en dehors de tout cadre légal.

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