Jebali : je n'accepterai une nouvelle mission que si….
Fidèle à son engagement, en cas d’échec de son initiative d’un gouvernement de technocrates, Hamadi Jebali a remis au président de la République la démission de son gouvernement. En 30 minutes d’un tête-à-tête, mardi soir au palais de Carthage, tout était scellé. A 19heures, il ne restait plus au chef du gouvernement démissionnaire qu’à expliquer devant la presse le sens de sa démission et surtout les conditions qui l’inciteraient à rempiler. Ses exigences sont fermes : réunir en faveur du nouveau gouvernement les conditions de réussite notamment en le mettant à l’abri des tiraillements partisans, fixer une date précise pour la tenue des prochaines élections et restaurer l’autorité de l’Etat seul investi du pouvoir de faire respecter les libertés publiques, l’ordre et la sécurité, c'est-à-dire l’interdiction de tous les groupes parallèles qui entendent se substituer à lui.
« Ma démission, a-t-il déclaré est non seulement en conformité avec l’engagement que j’avais pris vis-à-vis de notre peuple qui vit une grande déception en son élite, mais aussi un pas pour reconquérir sa confiance, une confiance pas seulement dans le gouvernement, mais aussi dans tous les acteurs politique». Jebali affirmera qu’il n’y aura point de vide politique ou dans les institutions, indiquant qu’il a demandé à tous les ministres et secrétaires d’Etat de demeurer en poste et à l’Administration de poursuivre son activité, persuadé que tous redoubleront d’efforts. «Cette démission, soulignera-t-il ne signifie pas un échec du gouvernement, de l’initiative lancée, de la Tunisie ou de la révolution. Elle s’inscrit en fait dans le respect du serment prêté pour ne considérer que l’intérêt national ».
Passant à l’étape suivante, Hamadi Jebali a affirmé qu’il demeurait attaché à son engagement de servir le pays mais à des conditions précises. « Toute nouvelle alternative ne peut être envisagée que si elle garantit la réussite de la transition et, pour le dire clairement, souligne-t-il, mettre le gouvernement au service du peuple, à l’abri des tiraillements, à partir d’un programme clair et d’une plateforme politique solide, sans exclusion aucune ».
Des exigences fermes
Voilà pour le principe général. D’une manière encore plus concrète, Jebali exige la fixation d’une date précise pour la tenue des élections, ce qui suppose la précision de la date de finalisation de la constitution. Il demande également que l’Etat assure l’exercice des libertés publiques et leur protection et refuse qu’une autre partie, organisme, ou comité ne se substituent à lui en la matière, dans une allusion très claire aux comités de protection de la révolution. De ces exigences, il a fait un contrat politique qui doit être scellé avec les forces politiques.
«Je ne demande rien pour moi-même, dit-il. Tout ce que j’exige, c’est pour notre peuple. Je ne me présenterai pas aux prochaines élections et je ne chercherai aucun autre poste, espérant que mes collègues feront de même ».
Ainsi, Hamadi prend l’opinion publique à témoin et pose devant la classe politique, à commencer son propre parti Ennahdha, le grand impératif de fixer une date précise pour les élections, de laisser le futur gouvernement , travailler en toute indépendance et restaurer l’autorité de l’Etat en barrant la route aux organisations parallèles.
Selon toute vraisemblance, Hamadi Jebali sera reconduit par son parti et chargé par le président de la République de former, dans un délai de 15 jours, un nouveau gouvernement. Il ne l’acceptera cependant que dans la mesure où il obtiendra satisfaction sur ses exigences.
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c'est dommage qu'un homme de la trempe de mr Hamadi Jbali ait démmisssioné, je le regrette du fond du coeur, il est le seul et l'unique à pouvoir sortir notre patrie de cet impasse. il a battu tous les records de patriotisme et de credibilité; un géant que la révolution a découvert; autant serieux qu'impassible toujours avec son sourire rassurant.. Il importe au peuple tunisien de le rappeler avec insistance voire de le supplier de continuer; c'est ce que je souhaite à notre Tunisie
Une premiere en Tunisie. Je salue l'attitude de Mr Hamadi Jebali. Au moins il a compris qu'en matiere de politique, il faut se retirer parfois. C'est aussi donner au peuple tunisien l'assurance que la parole que l'on donne soit en harmonie avec ce que l'on fait. La Tunisie avance. Et Mr Jebali a un avenir politique.
C'est une action à saluer de la part d'un tunisien qui aime son pays et qui coupe la route aux marchands des conflits nationaux et internationaux. En effet notre pays a été toujours proche de ceux qui sont pour la paix, le travail et l'amour de la vie (ici et à l'au delà). Certes la décision de M.jbeli est d'apparence sage ,courageuse et lui fait honneur, car il n'y a pas de plus dégradant pour un homme que d'être humilié dans sa course derrière une chaise, une somme d'argent ou une femme.Notre pays a besoin de tous ses sérieux(ses)intelligents(es)hommes et femmes pour bien la propulser vers un avenir clair et harmonieux. Mes vifs souhaits est de voir les futurs prétendants au podium de la classe dirigeante passer au pouvoir selon des critères objectifs et sages qui seront basés sur des compétences, des expériences effectives en tenant compte de leurs sensibilités face aux vrais problèmes du peuple,sur leur optimisme et et pourquoi pas sur leur coté rêveur et artistique. Merci pour tous ceux qui pensent à notre stabilité et au bel avenir des tunisiens que nous sommes. Milles mercis. Mohamed Bouzaiane: Architecte Urbaniste Expert.
Il paraît de plus en plus certain que Mr hamadi Jbali a beaucoup profité de son expérience à la tête du gouvernement pour se donner une stature d'homme d'Etat qui pourrait jouir de légitimité et de la crédibilité politiques, conditions nécessaires pour mériter la confiance du peuple;Mais un tel jugement ne peut être entériné qu'à la lumière de la célérité et de la justesse des fats à venir.