La valse-hésitation d'Ennahdha à propos de la neutralisation du ministère de l'intérieur
Ennahdha a-t-elle accepté la neutralisation du ministère de l’intérieur ? Le bruit en avait couru pendant toute la journée du mardi, surtout après des déclarations dans ce sens du président du comité politique du parti El Joumhoury, Ahmed Najib Chabbi, sans qu'elles soient confirmés ou infirmées par les intéressés.
Ameur Larayedh, membre du bureau exécutif d’Ennahdha et frère du ministre de l’intérieur s’est contenté de dire, ce mercredi, qu’il est possible que « la majorité des ministères régaliens soient neutralisés ». Abdellatif Mekki, possible successeur de Jébali à la tête du gouvernement est plus précis : «Ennahdha tient à ce que Ali Larayedh reste à la tête du ministère de l'intérieur». Ce parti avait cédé sur les ministères de la défense, de la justice et des affaires étrangères qu'il avait d'ailleurs proposés en vain à Chabbi, mais jamais sur celui de l’intérieur. Et c’est ce qui fait problème. Car la plupart des partis d’opposition sollicités ont posé comme condition à leur entrée au gouvernement ou même à leur simple collaboration, la neutralisation de ce ministère. Ce qui est peut-être nouveau, c'est que ce sujet n'est plus tabou aux yeux d'Ennahdha. Désormais, celle-ci accepte qu'on en discute. Plus, elle laisse parfois entendre à ses interlocuteurs qu'elle n'y serait pas pas hostile au cas où cela pourrait contribuer à mettre fin à la crise qui secoue le pays. Ses tergiversations montrent que le parti islamiste ne s'est pas résolu jusqu'ici à sauter le pas. Il le fera le jour où il s'apercevra qu'il n'a d'autre alternative que de céder.
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