Les 10 entreprises confisquées à vendre en 2013 : 900 MD de recettes attendues

Pas moins de 900 MD viendront enrichir précieusement le budget de l’Etat en cette période de vaches maigres, grâce la cession de biens confisqués. C’est ce qu’a annoncé à Leaders l’ancien secrétaire d’Etat aux Finances, Slim Besbès, juste à la veille de son départ du gouvernement.  Déjà en 2012, les produits des premières cessions et liquidations des titres SICA et comptes bancaires ainsi que les fonds liquides récupérés à la résidence de Sidi Dhrif, ont totalisé 1669 MD, générant après le remboursement des crédits qui sont de 618 D, un montant net de 1051 MD. Les revenus de l’opération Tunisiana (713 MD), des 13% de la BT (217 MD), des 60% d’Ennakl (212 MD), des 66% de City-Cars KIA (114 MD), des sociétés vendues à la CDC Développement (200 MD) et des titres SICAV (121 MD), y ont largement contribué.

Poursuivant sur la même lancée, le programme 2013, devant générer les 900 MD, portera essentiellement sur la vente de participations dans 10 sociétés (600 MD), d’immeubles (120 MD), d’un complément de sociétés à la CD Développement (100 MD), de titres côtés en bourse (20 MD) et de meubles (10 MD), ainsi que de la récupération des premiers montants des fonds à l’étranger pour au moins 50 MD.

Le détail des sociétés à vendre en 2013 se présente comme suit :

1. City-Cars KIA : 31% (après la première vente en bloc)
2. Tunisiana : 10% (après la première vente en bloc)
3. Ecole internationale de Carthage : 100%
4. PPA (société propriétaire d’u jet privé) : 50%
5. Carthage Cement : 37%
6. Stafim Peugeot : 66%
7. Alpha Ford : 80%
8. Alpha Internationale : 50%
9. Alpha Hunday
10. EVI (Renault Tracks): 100%.

Concilier transparence, professionalisme et rentabilité

De nombreux observateurs tunisiens et étrangers qui ont suivi de près les premières opérations de cessions de bien confisqués estiment que la Tunisie a su initier en la matière une démarche globalement intéressante, malgré une conjoncture très difficile. Sous la conduite de Slim Besbès, la Commission Nationale de Gestion d’Avoirs et des Fonds objets de Confiscation ou de Récupération en faveur de l’Etat s’est efforcé de garantir la transparence, le professionnalisme et la rentabilité en se forgeant son propre process.

A peine annoncé fin juillet dernier, le programme de cession a dû être confronté aux retombées négatives d’une série d’incidents dissuasifs pour les investisseurs tunisiens et étrangers à savoir l’attaque de l’Ambassade américaine (septembre), l’échéance du 23 octobre, les troubles de Siliana (novembre) et le préavis de grève générale, le 14 décembre 2012. Malgré ce climat peu incitatif, les opérations ont été menées avec succès. S’agissant particulièrement de la cession des 13% de la Banque de Tunisie, le dispositif d’approbation définitive mis en place, sous réserve de l’obtention des autorisations réglementaires, a permis de rattraper le principe de transparence du dépouillement des offres. Déclaré adjudicataire provisoire en raison du montant de son offre ouverte en séance public, un premier candidat un fonds luxembourgeois, a finalement été écarté faute d’agrément au profit du second soumissionnaire, le CIC.

Sur ce dossier au moins, mais aussi bien d’autres, en raison du contexte extrêmement délicat, Slim Besbès, secrétaire d’Etat aux Finances, ayant été ministre par intérim pendant plus de six mois, quitte le gouvernement sur un bilan positif. Quel sera son point de chute : revenir à l’enseignement universitaire en tant que spécialiste en fiscalité? Lors de la passation de pouvoirs avec son prédécesseur, le nouveau chef du gouvernement Ali Larayedh avait souligné qu’il ne se passera d’aucune compétence parmi les membres de l’équipe Jebali.