News - 10.04.2013

Le livre blanc sur Bourguiba : les anciens "rifak" ne doivent pas être fiers d'eux

Le livre blanc édité par la présidence de la République à l’occasion du 13e anniversaire de la mort de Bourguiba constitue une mine d’informations autant pour l’historien que pour le grand public. Car il jette une lumière crue sur des pans entiers de notre histoire, les dernières  années de Bourguiba, autant que sur la personnalité de son successeur. Ben Ali a passé toute sa carrière dans le renseignement  où la règle d’or est de garder tous les documents y compris ceux qui paraissent futiles et de les répertorier.  Ils finiront bien par servir un jour. Par déformation professionnelle, le président déchu a donc tout gardé, même les plus compromettants pour lui, et c’est là notre  grande chance. Car les lettres  retrouvéex aux archives  ont une valeur historique évidente.

Dans l’une d’elles, sans doute la plus émouvante, on  découvre un homme au soir de sa vie, en pleine détresse au point d’être acculé à s’en remettre à la justice. Cette lettre interpelle non seulement les anciens collaborateurs de Bourguiba, mais aussi tous les Tunisiens. Comment s’est-on fourvoyé à ce point sur Ben Ali. Ce dernier a été pendant les 13 ans de captivité de Bourguiba, son geôlier, son big brother qui entend être au fait de ses moindres gestes. Bourguiba   invite-t-il son fils et sa belle-fille à dîner ?  Bourguiba Jr doit en demander l’autorisation à Ben Ali, en personne. Doit-il changer de garde-malade, c’est toujours à Ben Ali qu’il faut en référer. Il faut souligner que ces lettres sont restées sans réponse.

On y découvre un Ben Ali sadique, tatillon, capable de toutes les petitesses. Car enfin, quel danger peut représenter pour lui, un vieillard de 85 ans, au surplus malade et abandonné par les siens ? Heureusement, il y a une justice immanente. En tout cas, les compagnons encore en vie de Bourguiba, à l'exception de Mohamed Sayah (Bourguiba ne s'est pas trompé sur son compte), les "rifak",  comme il disait, ainsi que les militants de son parti ne doivent pas être fiers d'eux en lisant ces lettres. Et dire que pendant des années, ils n'ont cessé de nous rebattre les oreilles avec  ??????? ?????? ????? ?? ???????

Hédi

Tags : ben ali   bourguiba  
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12 Commentaires
Les Commentaires
Walii Eddine - 10-04-2013 20:11

Attendez la sortie (éventuelle) du livre blanc sur la déposition de S.M.Lamine Bey pour savoir si Bourguiba a eu un sort meilleur ou pire que celui qu'il a lui-même réservé à son prédécesseur à la tête de l'Etat.La justice immanente semble s'être manifestée dans ce cas également. A. Walii Eddine

pseudo - 11-04-2013 02:45

l 'ingratitude humaine vous surprend?le roi est mort vive le roi.un proverbe tunisien la résume bien'idinya mha el wkif)..il suffit de lire la double édition du journal la presse lors de la destitution de Bourguiba.l 'empressement de ceux qui lui devaient tout s 'empresser de s 'incliner devant son remplaçant .l ingratitude n 'est pas spécifique aux tunisiens en politique.la politique n 'est pas un monde tendre;et comme le disait avec humour Edgar Faure'c 'est le vent qui fait tourner les girouettes'.quand a la remarque de WalIi Eddine,je lui fais remarquer que bourguiba était intègre ;fils du peuple et n distribuait pas les richesses du pays et les privileges à son sérail mamelouk.les beys nous ont amené la colonisation Bourguiba l 'indépendance.il ne les pas guillotiné que je sache ils ne pouvaient plus vivre sur le dos du peuple mais retrousser leurs manches .Bourguiba a mis fin au reliquat de la colonisation turque

azaiez nasser - 11-04-2013 07:51

??? ?????? ?? ???? ?????? ??? ?????? ???? ??? ?????? ???? ??? ???? ????

mhamed Hassine Fantar - 11-04-2013 08:51

Ce livre blanc est sûrement utile pour les enquêtes et les synthèses que seuls les historiens sont en mesure d'entreprndre.Il faut, en effet, savoir lire, écouter, collationner, confronter toutes les composantes de la documentaion en les soumettant au crible d'une rigoureuse critique interne et externe sans oublier la contextualisation des faits et des témoignages.Quoi qu'il en soit, ce livre blanc constitue une contribution dont l'historien et le citoyen en général doivent pouvir profiter pour savoir rendre hommage à Bouguiba qui a mérité de la Nation le titre de "Combattant Suprême".

karabaka youssef - 11-04-2013 09:38

"Comment s’est-on fourvoyé à ce point sur Ben Ali": tout simplement ils sont de meme nature que ben ali.profiteurs et chasseurs des occasions.

béchir bouhlel - 11-04-2013 14:11

Bourguiba est l'auteur du scénario de son départ, après avoir divorcé son épouse, écarté ses proches ainsi que toute personne pouvant mettre le "bâton dans la roue" au nouveau pouvoir. Déjà, avant le rappel de Ben Ali à la tête de la sûreté nationale, à Rabat, on "chuchote que Ben Ali est désigné pour succéder à Bourguiba, puis le bruit devient dès sa prise de fonction. A son ami Senghor, qui lui rendait visite en 1985 ou 1986 qui lui pressait de partir, il avait répondu : "je vais régler le compte de M'zali puis partir", propos rapporté par Senghor à Hassen II. Les grands hommes ne partent pas dans la gloire. Voyer De Gaule, Hassen II qui avait demandé à ses proches avant sa mort de l'enterrer à côté de son père avec un tombeau un peu plus petit que celui de son frère, au lieu du mausolée qui était prévu préparé pour lui. Les rumeurs sur le comportement de Ben Ali ne sont que des grains de sel pour nourrir l'opinion publique. Aussi Ben Ali est parti, en annonçant que le pays va connaître une profonde mutation. L'essentiel pour une Nation, c'est les mutations successives qui doivent apporter un nouveau soufle à la construction. L'espoir à ce jour est meilleur que celui de 07 novembre 1987.

bounab - 11-04-2013 16:29

Pour les faits pervers que Ben Ali à fais subir au combattant suprême, nous demandons la guillotine.

drmohamedsellam - 11-04-2013 16:34

La grande Trahison. ! Bourguiba fut victime d’une trahison non seulement de ses anciens compagnons de lutte,de ses anciens ministres qui lui étaient très proches et qui lui avaient fait allégeance,mais aussi de tout un peuple,à savoir le peuple tunisien en personne..Ce peuple que le « combattant suprême »avait entouré de ses amples sollicitudes,ce peuple pour lequel il s’était sacrifié corps et âme,ce peuple enfin qu’il avait affranchi du carcan séculaire d’un colonialisme barbare et qu’il avait éduqué et instruit,en déployant et en canalisant toutes les énergies du pays dans cet objectif principal…Oui,Bourguiba fut ignominieusement trahi par ses enfants.. Drmohamedsellam mohamedsellam@aol.fr

Mohamed Abdelmajid - 12-04-2013 00:02

Un être vous manque ! … Bourguiba me manque : ses yeux bleus gris, sa diction, sa pédagogie, son humour, sa vision et son humanité ! Bourguiba ! Réville-toi ! Ils sont devenus fous !!! Un orphelin de Si Lahbib, ancien des Enfants Bourguiba !

Candide - 12-04-2013 05:44

La trahison de tout un peuple, de toute une génération, pour ma part, je la découvre avec etonnement dans toutes ces publications récentes, dans ce devoir de mémoire que nous servent depuis quelques temps les historiens. Mieux vaut tard que jamais. Français ne en Tunisie, trop jeune lors de notre départ de Tunisie, ce n'est que bien plus tard que j'ai trouvé normal le retour en France des tous ces étrangers, après l'indépendance. Je me souviens encore de la destitution de Bouguiba, président à vie, par Ben Ali. J'ai jugé la méthode scandaleuse. Quant à la forme, elle montrait déjà les prémices d'une dictature, mais avec le recul, mineure en comparaison de la dictature Nahdhaouis qui se profile pour les années à venir, s'il n'y a pas une prise de conscience du peuple tunisien. Quoi qu'il en soit, vu de l'extérieur, nous n'avons pas eu la même perception que vous, du règne de Bourguiba, le père de la Tunisie moderne, le libérateur de la femme, l'éducateur de tout un peuple. C'est a lui que vous devez d'être sorti de la colonisation, c'est à lui que vous devez l'héritage qu'il vous a laissé, les relations particulières de fraternité et d'amitié France Tunisie. Il a eu la clairvoyance que d'autres n'ont pas, sinon pour demander des aides financières, de laisser les portes de la Tunisie grandes ouvertes pour en faire un pays accueillant, ouvert sur le monde moderne. La France que son heure avec le Général Degaulle. La Tunisie a eu la sienne avec Bouguiba

Mustapha Masmoudi - 12-04-2013 15:08

Il n´est pas vrai que les collaborateurs du président Bourguiba n'ont pas chercher à le soutenir dans son isolement. Nous sommes plusieurs à avoir exprimé le souhait de lui rendre visite à Monastir. J'ai personnellement émis ce coeur d´abord à son fils puis au protocole présidentiel lorsqu'une proche parente qui était chargée de le soigner (Dr Z. Sellami Masmoudi) m´a laissé comprendre que sa mémoire ne lui permettait plus de se rappeler des noms de ses anciens adjoints. La réponse du protocole était toujours par la négative et que l'ancien président ne voulait plus rencontrer personne. Je savais pourtant que les informations que je voulais lui communiquer était de nature a lui faire plaisir puisqu'il s'agissait de messages venant d'amis parisiens ou d'astrologues qui prévoyaient sa survie au delà du 20ème siècle.

Fathallah - 24-04-2013 13:36

Je n'ai pas les qualifications requises pour épiloguer sur la nature des Tunisiennes et des Tunisiens, mais selon ma petite expérience constituée à travers ma carrière professionnelle, je suis en mesure que nous sommes formés,dans notre grande majorité,toutes régions et catégories sociales confondues,d'un "Tissu Assez Spécial". Généralement, notre amitié est sujette à caution, elle peut être remise en cause, à tout instant et au moindre changement. Celles et Ceux qui ont occupé des Hauts Postes tels que Membres de Gouvernement, Gouverneurs, P-D.G. de Grosses Boites.... savent mieux que Quiconque de QUOI je parle. Alors de quels "RIFAKS" on voudrait parler. A un certain moment, tout un chacun cherche à sauver sa tête et on peut même nier jusqu'à l'existence de Bourguiba. Bien entendu, je ne généralise pas, mais c'est une réalité qu'il ne faudrait pas négliger pour pouvoir vivre en paix, tout d'abord, avec soi-même et ensuite avec l'entourage, en commençant par les plus proches. Pourquoi parler toujours de Politique, il serait intéressant de savoir les ruptures totales au niveau des familles pour la question de l'héritage alors que la question est bien régie par le Droit Tunisien.

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