Opinions - 20.09.2013

La haine dangereuse

Avez-vous remarqué la haine intense, implacable qui habite les yeux des responsables nahdhaouis envers tous ceux  qui veulent contester leur légitimité, une haine effrayante, rageuse et agressive qui traduit leur véritable motivation? Ils sont au pouvoir et veulent le rester et nul ne pourra les en déloger. Des gens de mauvaise foi et sans scrupules qui se targuent de la légitimité des urnes alors qu’ils savent que les élections du 23 octobre 2011 consistaient à élire une assemblée constituante et non législative, seulement chargée de rédiger une constitution et non de prendre possession du pouvoir avec cette arrogance et cette outrecuidance.

Tout le monde le constatent, tous les analystes le confirment, nous nous dirigeons tout droit vers une nouvelle dictature bien pire que la précédente car il s’agit pour les islamistes d’instaurer un ordre moral qui concernera notre vie de tous les jours dans son intimité. C’est leur seul programme politique. Cela traduit la pauvreté spirituelle de ces gens qui se comportent pour certains comme les véritables représentants de Dieu sur terre. Hypocrisie, mensonges basés sur le vieil adage: «Faîtes ce que je vous dis, ne faites pas ce que je fais». Des petites gens dont la religiosité affichée et primitive les empêche d’accéder à la véritable spiritualité, cette béance ouverte sur l’absolu où le questionnement est plus important que la réponse, où la quête vivifiante et mobilisatrice seule peut mener vers le véritable Jihad, c’est à dire la conquête de soi et non celle des autres.

La question qui reste posée, lancinante et désespérante, est celle-ci: sommes-nous condamnés à une nouvelle dictature? La résistance admirable d’une société civile peut-elle suffire à déjouer les plans funestes d’une fatalité annoncée? Le peuple profond, c’est à dire la majorité de notre cher pays, a-t-il compris les enjeux du drame, lui qui vit dans les urgences d’un quotidien tous les jours un peu plus difficile? «Ventre affamé n’a pas d’oreilles», les nahdhaouis semblent parier sur ce proverbe aussi vieux que le monde. Ce sont des politiques redoutables capables de jouer des esprits faibles avec un machiavélisme absolu. Nous avons vu avec quel talent ils ont su profiter de  la faiblesse d’hommes tels que Marzouki et Ben jaafar qui semblent avoir perdu toute lucidité, assignés à présent à des rôles de comparses. Ces deux hommes méritaient-ils un tel déshonneur ? L’Histoire les jugera !

Alors que le monde vit une crise effroyable et que la petite et fragile Tunisie a besoin de toutes ses forces vives pour résister à cette bourrasque planétaire, nous sommes englués dans la passion primaire de gens qui ne pensent qu’à régner même sur un champ de ruines.

Qui utilise l’argument du terrorisme pour justifier son maintien au pouvoir sinon le premier ministre lui-même ?   Il ne cesse d’affirmer la main sur le cœur qu’il ne peut quitter son poste en laissant son pays menacé par le terrorisme. On ne peut que s’interroger sur ce prétexte fortuit ou planifié ?

Que voulait signifier le laxisme observé durant l’année 2012 envers les salafistes djihadistes, traités « comme nos enfants », qui ont eu toute la latitude pour s’installer et se renforcer ? Etait-ce alors une erreur politique ou un plan soigneusement calculé pour profiter, l’heure venue, des désordres qui ne manqueraient pas de se dérouler et du climat d’instabilité pour se maintenir au pouvoir.

Toutes les manœuvres et tractations politiques n’ont pas lieu d’être face à cette haine primitive capable de toutes les violences et ceux qui croient pouvoir faire plier Ennahdha se font des illusions car ces gens sont capables du pire.

Alors comment agir avec ces hommes et ces femmes prêts à tout pour conserver le pouvoir quitte à plonger la Tunisie dans le désarroi le plus total ? Je ne crois qu’en une seule solution : la sanction économique. Seules des pressions internationales très fortes peuvent contraindre Ennahdha à respecter le pacte républicain.
L’état désastreux de notre économie, qui empire de jour en jour, a besoin de crédits pour fonctionner et seuls les pays prêteurs peuvent obliger Ennahdha à se plier à un processus démocratique réel et authentique. Pas de nouveaux crédits avant que Ennahdha ne fasse de véritables avancées politiques. Pour l’instant ces pays ne le font pas avec la détermination nécessaire car ils n’ont pas encore compris l’immense rouerie des gens au pouvoir capables de tenir tous les discours. Et pourtant il y va de notre propre survie.

Les dirigeants européens et américains doivent saisir l’opportunité historique de sauver la Tunisie en véritable danger de mort. Il s’agit d’un génocide culturel qui est mené effrontément par ces gens dont l’ambition déclarée est de fondre notre nation dans un ensemble plus vaste qu’ils appellent pompeusement le Califat et qui n’est en réalité qu’une théocratie anachronique et régressive. 

Il faut que les pressions internationales obligent Ennahdha à accepter la feuille de route de sortie de crise présentée par quatre organisations nationales que sont l’UGTT, l’UTICA, la LTDH et l’Ordre des Avocats. C’est un devoir d’ingérence car leurs crédits servent pour l’instant à renforcer une dictature qui se met en place avec une arrogance qui laisse présager le pire.

Il faut que les pressions internationales aient le courage de dépasser toutes les accusations d’ingérence et contraignent Ennahdha à accepter un gouvernement de compétences apolitiques, seulement chargé de mener le pays à des élections libres et transparentes et laisser le peuple juge, véritablement juge et non cette mascarade d’élections que les nahdhaouis préparent avec les milliers de nominations partisanes qui leur assurent la mainmise sur l’administration et donc sur le déroulement des élections.

Nous ne demandons que des élections libres et que le meilleur gagne ! Pour le meilleur ou pour le pire.

Foued Zaouche

 

Tags : avocats   Ben Jaafar   dictature   l   LTDH   marzouki   nahdhaouis   Tunisie   UGTT   utica  
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15 Commentaires
Les Commentaires
MoB - 20-09-2013 21:09

Le texte de Mr. Foued Zaouche comporte un portrait fidèle à la vraie image des élus de la majorité au sein de l'Hémicycle abritant l'ANC. Cette ANC est le théâtre d'un complot préparé par la Troika: sous le prétexte d'une légitimité fictive _d'autant plus devenue illégale par le fait d'avoir dépassé la date de son expiration _ pour confisquer le droit de la majorité du peuple tunisien à la démocratie et au changement de léquipe qui le gouverne! Mes respects à Mr. Foued Zaouche.

naji ben hamida - 20-09-2013 22:56

Merci pour cet article, lumineux , l'auteur fait une analyse fine des politicians , infames, qui nous gouvernent, Les analyses faites par certains commentateurs sur l'islam, est hors sujet. L'islam pour ces travestis , est un fond de commerce, pour accéder au pouvoir. C'est une secte inculte , venu de l'étranger, qui n'a ni foi , ni loi, le pouvoir est la seule chose qui les interessent, et sont capabbles de mettre le pays en feu et à sang , pour se maintenir au pouvoir, Ils sont pire que le Dictateur sanginaire.Ben Ali. Il faut les illiminer politiquement et les chasser du cercle du pouvoir, ils ont trahi, la révolution, et ruiné le pays. Notre role de citoyen est d'exiger de les passer en justice pour trahison et malversations . Nous allons etre surpris de la teneur des dégats financiers et culturels causés par ces imbéciles malsains, un parti géré comme une association de malfaiteurs , qui travaillent dans le secret, comme la mafia et les sectes réligieuses. Si les tunisiens n'ont pas compris cela, ils n'ont rien compris a la vie politique des régimes mafieux .

Touhami Bennour - 20-09-2013 23:24

Il en faut absolument des elections libres et transparentes, et il ya ,je crois, un comité qui est chargé d´organiser ces elections, et en plus on parle de gouvernement qui serait spécialement chargé de la bonne conduite de ce projet. Seulement vous vous tromper sur une question cruciale quand vous demandez une intervention étrengère,contre un certain danger venant d´après vous de la part d´Ennahda; je doute fort que vous ayez raison. La démocratie est censé realiser justement par des elections, et on ne peut pas juger avant les faits, c´est à dire avant la pratique du gouvernement. Mais est-ce que c´est difficile de mener des elections libres, on a vu en 2011 des partis qui ne travaillent pas bien et qui ne vont pas dans les regions pour contacter le peuple là bas Alors restez dans la capiltale et croire que les électeurs vont voter quand même? Votre peur n´est pas rationelle, je crois, vous vous trompez d´époque,et la dictature ne s´applique que par la violence. Et croyez vous vraiment que cela est possible. Moi je n´y crois pas. C´est vrai qu la transition reste menacé par tout les cotés ,mais il faut être capable de relever les defis, et il y en aurait sûrement d´autres. C´est une bataille que le peuple doit gagner et ce n´est pas un cadeau qu´on doit recevoir de quiconque.D´ailleurs les elections devraient être controlées par plusieurs instances, nationale et internationale.

Mohamed DJERBI - 21-09-2013 08:56

Vous présentez les nahdhaouis d'assoiffés de pouvoir, de nullards, de vouloir instaurer une nouvelle dictature, un mode de vie et de culture qui nous fait retourner en arrière, d'accord pour votre description. Quand vous dites que Marzouki et Ben Jaafar sont assignés à des rôles de comparses, vous vous trompez monsieur. Ces deux personnes sont eux aussi assoiffées de pouvoir, et quand il leurs a été proposé un semblant de pouvoirs, elles se sont accrochées avec toutes leurs forces. Tout le monde aime le pouvoir, vous et moi compris, et si nous y sommes, nous nous accrocherons comme eux et comme ceux qui les ont précédés. Vous avez l'air d'avoir perdu espoir dans un changement démocratique. Vous avez l'air d'avoir perdu la raison en faisant appel aux puissances étrangères pour nous étrangler économiquement. Cet étranglement va être subi par le petit peuple de Tunisie et non par les dirigeants et leurs supporters qui accaparent tous les moyens pour eux. Avez vous jamais entendu un président, ou un ministre roulant prendre le transport en commun pour se déplacer ou manquer quelque chose pour son confort. Mr Zaouche, vous avez l'air d'oublier que ce qui s'est passé chez nous et dans les autres pays arabes a été réalisé avec la bénédiction de ces occidentaux auxquels vous faites appel. Nos dirigeants actuels n'étaient-t-ils pas en exil chez eux, en Europe et en Amérique. Non l'appel à l'étranger n'a jamais été une solution, voyez ce que sont devenues la Libye et la Syrie. Le seul moyen de faire changer le cours des choses reste les élections. Il faut que le peuple prenne conscience de la situation dans laquelle nous vivons et se prononce en conséquence. Si le peuple vote pour Ennahdha, il n'y a rien à faire, vous feriez partie des minoritaires et vous devriez accepter la règle du jeu. Vous pourrez dire qu'ils sont incapables, hypocrites, tout ce que vous voulez. Après tout le dicton ne dit-il pas que les peuples ont les dirigeants qu'ils méritent

ammar - 21-09-2013 18:03

les gens conscients avaient alerté contre ce cancer qu'est l'islamisme...et surtout en-nahdha-ansar achariaa..il n'y a que les paysans qui ont soit-disant reçu de l'argent des mains d'ennahdha pour plus de voix lors des élections du 23/10/2011..pauvre tunisie..pauvre peuple réveille-toi et dégagez ces ténéLbreux hommes de cavernes ..rien que tu vois leurs geules de chiens affamés par le pouvoir tu as la nausée..

daddoucheusa - 21-09-2013 20:08

Enfin voila un Tunisien qui comprend ce qui se passe.Je vous ai dit Tunisiens des millions de fois que ces islamistes incompetents et obscurantistes ne lacheront pas le pouvoir,qu' avec eux,les elections c'est one man, one vote,one time. Nous y sommes.Tout est fait par calcul pour gagner du temps,pour s'enraciner,pour s'emparer. Les malheuruex opportunistes et arrivistes comme Ben Jaafar,Khlil Zaouia et smblables ont rendu un grand services aux ennemis de la revolution,de la vie,du peuple,de la democratie,de la femme et de la modernite.N'en parlons pas de la tolerance qui etait le second nom de la Tunisie,celle la a disparue il y'a longtemps. Le peuple a travers une autre revolution pourra regagner son destin.Les etrangers cela ne leur concerne pas autant.

sihem - 22-09-2013 09:26

des opinions qui n'appellent qu'à la haine et le partage des tunisiens entre islamistes et non islamistes. déclenché par les articles pareils, que l'auteur s'occupe de ses peintures ou d'appeler à l'amour et la tolérence

aida bouchadakh - 23-09-2013 11:39

La sympathie ou la haine que les uns ont vis à vis des autres relèvent de l'émotionnel, de l'irrationnel. Les gens, raisonnables regardent les faits et seulements les faits: l'opposition est en train d'empêcher la constituante de finaliser son travail afin que le pouvoir issue des urnes puisse organiser des élections présidentielles, législatives et communales dans les meilleurs délais. Ne faudrait-il pas se poser cette question, pourquoi on fait tout pour empêcher le processus démocratique de se poursuivre? A t'on peur de la démocratie? Je me demande

Bousnina Mohamed - 23-09-2013 23:23

Face à un regard si noir il ne faut surtout pas baisser les yeux, ces gens veulent la confrontation,TOUTE DISCUSSION EST VAINE avec eux, ils ne savent pas discuter, tout simplement par ce qu'ils sont convaincus de détenir LA VÉRITÉ, ils ne savent pas partager, et ils ne rendront jamais le pouvoir que sous la contrainte, soyez en sûr. j’ai LA RAGE DE LES VOIR RÉUSSIR A MENER TOUT LE PAYS EN BATEAU, RÉUSSIR A FAIRE CÉDER L'OPPOSITION QUI RENONCE A SES DEMANDES LÉGITIMES L'UNE APRÈS L'AUTRE: PLUS DE DISSOLUTION DE LA CONSTITUANTE, PLUS DE DÉMISSION DU GOUVERNEMENT PRÉALABLE A TOUTE DISCUSSION; C AFFLIGEANT.Dès le 6 février BCE a vu juste, il fallait l'écouter et persévérer dans l'exigence de la dissolution de la constituante, source de tous nos maux, mais hélas personne n'a suivi et la mascarade continue....

bechir toukabri - 24-09-2013 08:56

Analyse très réaliste. Mais beaucoup de naiveté dans les solutions préconisées. L'histoire des peuples nous apprends que seul le peuple des opprimés et non la bourgeoisie ou les intellectuels à la solution. Et cette solution, c'est la violence révolutionnaire? N'est-ce pas le soulèvement des pauvres de Sidi Bouzid et Kasserrine qui ont mis le feu aux poudre et fait fuir Ben Ali?

aba - 24-09-2013 09:56

Une approche très bien éclairée qui démontre d'une véritable perspicacité mentale et un grande capacité d'analyse, en plus d'une connaissance très solide de ce qui se passe dans la tête des Nahdhaouis. Je suis fier qu'un tunisien comme moi aie ce don et puisse dire tout cela haut et fort.

Leila - 24-09-2013 12:01

Vous êtes bien gentil avec Marzouki et Ben jaafer ,alors que ces deux personnages ainsi que leur partis ont légitime ennahdha et ils ont la plus grande responsabilité

ammar - 24-09-2013 13:00

il ne s'agit ni de haine ni de sympathie...A partir du moment ou le sang a coulé pls fois et que les élus démocratiquement n'ont pas fini un travail prévu en 12 mois..il faut passer à autre chose. 2.quand qq'un veut gouverner par la religion et pense qu'il a été envoyé par DIEU..cela montre l'intére^t personnel et non celui de la nation. 3.ces gens-la si tu ne fais pas comme eux t'es considéré comme mécréant...nous n'avons jamais connu cela en tunisie. 5.la démocratie ces gens ne connaissent pas tout ce qu'ils veulent c'est le wahhabisme..doctrine rétrograde et dégradante contre tout ce qui est beau dont justement l'amour 6.ces gens ne savent que diviser..comme ils ne sont pas compétents qu'ils dégagent et qu'ils laissent place nette pour des gens modernes et réalistes vivant en 2013 et non à l'an zéro A BON ENTENDEUR SALUT

gafsihorr - 25-09-2013 16:38

Leur arrogance apparente et leur entêtement factice cache en réalité une peur viscérale. Ils ont doublement peur. D'abord ils ont peur de payer les dégats qu'ils ont occasionnés pour le pays: violences de tous genres, essais de changer l'identité civilisationnelle, culturelle et religieuse du pays, nominations sans critères et paralysie de l'administration et puis et surtout ils ont peur des sanctions de leurs protecteurs et alliés: l'internationale des Freres musulmans qui doit leur imposer et dicter de maintenir le pouvoir coûte que coûte meme si la Tunisie s'effondre totalement. Après leur chute en Egypte, la Tunisie doit demeurer leur dernier rempart à partir duquel ils continuent à opérer.

Citoyen Tunisien - 12-10-2013 23:21

certainement, le bilan de ce gouvernement était faible voir même désastreux sur tous les plans,personnellement j'étais déçu surtout par le laxisme avec les salafistes et les recrutements démesurés sans contre partie productive. toutefois Mr Foued, il ne faut pas solliciter l'intervention des étrangers pour résoudre nos problème, à travers des pressions économiques, il faut faire confiance à la vigilance de notre peuple qui a parvenu à éradiquer Le Dictature de RCD et qui le fera inchalla pour mettre la révolution sur le bon Chemin

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