Oussama Romdhani, nouveau ministre par intérim, chargé de la communication

L’annonce en a été faite vendredi soir, à l’heure du bouclage des quotidiens. « Le président Zine El Abidine Ben Ali a décidé de nommer M. Oussama Romdhani en qualité de ministre par intérim, chargé de la communication et des relations avec la Chambre des Députés et la Chambre des Conseillers, et de démettre M. Rafâa Dkhil de ses fonctions.»

Jusque-là directeur général de l’Agence Tunisienne de Communication Extérieure (ATCE), depuis bientôt 15 ans, M. Romdhani est bien ancré dans le secteur. Discret, très peu présent dans les médias, quasiment sans avoir jamais donné d’interviews depuis son retour à Tunis, après un long séjour à Washington (12 ans), il a toujours privilégié un rôle de «spécialiste en communication», capitalisant sur une expertise aussi riche que précieuse.

Sa carrière, il l’entame, début des années 80 au sein de l’Agence Tunis-Afrique Presse, muni d’une maîtrise en littérature et civilisation anglaises (qu’il complètera par un certificat universitaire de sociologie culturelle et un doctorat de troisième cycle en civilisation américaine). Puis, il ira dans la capitale fédérale américaine rejoindre l’Ambassade de Tunisie à Washington. Tour à tour, il est conseiller de presse (1983 – 1987), chef de bureau de l’Agence Tunis Afrique Presse dans la capitale américaine (1987 – 1990), directeur du Tunisia Information Office à Washington (1991 – 1994), ambassadeur adjoint de Tunisie aux Etats-Unis (1994 – 1995).

L’interaction des médias et la naissance de l’Internet

Son séjour à Washington lui permettra de bien comprendre l’univers des médias et leurs interactions avec les systèmes de prise de décision d’un côté et de la formation des opinions, de l’autre. Le Press Club de Washington, comme les rédactions des journaux et des chaines TV, ainsi que les lieux de pouvoirs lui seront familiers. Il aura également l’occasion de vivre la naissance de l’Internet, ce nouveau média qui changera toutes les habitudes. Il réalisera rapidement ses synergies avec tout ce qu’il engendrera en réseaux sociaux. Chercheur en communication interculturelle à l’université Georgetown de Washington (Fulbright Research Scholar), il s'y approfondira particulièrement. 

Cette expérience, alors encore toute nouvelle en 1995, lui sera fort utile à son retour à Tunis. D’ailleurs, il ne manquera, dès sa nomination à la tête de l’ATCE de s’en servir pour lancer le premier journal en ligne et développer toute la stratégie e-communication gouvernementale.

Une mission-projet

Il faut le dire, sa mission à l’avenue Jean Jaurès, n’est pas une sinécure. Avec des équipes réduites et peu de moyens, face à des impératifs aussi nombreux que délicats et urgents, il doit s’acquitter au mieux de la lourde et noble tâche de relayer à l’extérieur la voix et l’image de la Tunisie. Des Jeux Olympiques aux sommets de tous genres, des expositions universelles aux grandes visites officielles, sollicitée à chaque instant par les médias internationaux, l’ATCE, constamment sur la brèche, est de tous les évènements, de toutes les manifestations, au cœur de l’actualité. Sans le droit à la moindre défaillance, à la moindre erreur.

L’approche est payante: totalement concentré sur son travail, dans son périmètre de compétences, ne se permettant la moindre relâche, M. Oussama Romdhani imprime à l’action finesse et efficacité. L’intérim qu’il a été appelé d’assurer, il l’accomplira, sans nul doute, avec le même esprit de mission-projet, dans le dévouement et l’abnégation.