Nouveau chef du gouvernement : comment trouver le Nahda-compatible recherché

Et si le vrai problème qui bloque jusque-là l’accord sur le futur chef de gouvernement est celui de la méthode à adopter ? C’est la conclusion à laquelle semble aboutir le Quartet en charge du Dialogue national. Après avoir tout essayé infructueusement depuis de longues semaines qui semblent s’éterniser, il se rend à l’évidence : échec de l’approche jusque-là mise en œuvre. D’ailleurs Houcine Abbassi ne s’en cache en évoquant le recours à un nouveau mécanisme, voire même un deuxième, en cas de défaillance du premier, sans en dire plus.

Abondant dans le même sens, Hichem Elloumi citera à titre d’exemple  l’annonce d’une issue quasi-imminente, avec deux finalistes, Chawki Tebib et Jaloul Ayed, sachant que ce dernier qui n’avait pas l’aval de certains partis ce qui le priverait de consensus, fait partie des fausses manœuvres qui auraient dû être évitées. D’autres membres du Quartet mentionneront de leur côté que le fait de médiatiser le nom des « finalistes » a beaucoup nui au Dialogue national. Tout comme le système de consultation adopté.

La réunion du Quartet, vendredi dernier, a effectivement servi à identifier les failles et convenir de la méthode de rechange. Les options ne sont pas nombreuses : un modèle rationnel reposant sur des critères de profilage des candidats potentiels et un système de pré-nomination par des groupes de partis. Selon l’approche rationnelle, des conditions précises seront requises, notamment celle de l’indépendance non seulement vis-à-vis des partis politiques et organisations nationales, mais aussi tout groupe d’influence, qu’il soit économique ou autre. Le clin d’œil est ainsi clair. Ce profilage permettra un scoring selon une pondération à fixer de chaque candidat par les partis participants et la proclamation des candidats les mieux notés pour un dernier round de sélection définitive. La seconde approche consiste à inviter les partis à se regrouper en mini-pôles selon leurs affinités et proposer le candidat de leur choix, quitte à avancer de nouveaux noms. Le débat final sera raccourci, les concessions à faire par les uns et les autres plus faciles à obtenir et l’aboutissement plus rapide.

Quelle que soit la méthode qui sera adoptée, une règle est déjà évidente : le futur chef de gouvernement doit être nécessairement Nahda-compatible. Tout est là!

TH