Dialogue national: Ennahdha seule contre tous
Reprise imminente du Dialogue national pour débattre d’un seul sujet, mais un sujet clivant s'il en est. Autant, sinon plus que les questions qui ont été débattues lors des dernières séances: faut-il ou non proroger les délais d’inscription sur les listes électorales? Comme lors des fois précédentes, la ligne de clivage se situe entre Ennahdha (parfois appuyée par ses anciens partenaires de la Troika) et les autres partis. Ennahdha est contre, non pas parce que cela l’arrangerait de voir le scrutin limité aux quatre millions d’inscrits du 23 octobre 2011, prétend-elle, mais parce qu'une telle prorogation «risque de perturber le processus électoral». Un risque, que le camp d'en face écarte d’un revers de main: que vaudrait un scrutin où la moitié du corps électoral serait absent? Et puis pourquoi veut-on nous faire assumer les conséquences d'une situation dont seule l'ISIE et non les électeurs est la seule responsable?
Lors des séances précédentes, Ennahdha avait très souvent obtenu gain de cause, n’hésitant pas, lorsqu’elle se trouvait en difficulté à agiter l’épouvantail du transfert du dossier à l’ANC où elle dispose d’une majorité automatique. Serait-ce le cas, cette fois-ci encore? En tout cas, le temps n'est plus aux manoeuvres politiciennes, ni au juridisme, car l'enjeu est de taille : la crédibilité des prochaines élections et partant, l'avenir du processus démocratique.
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