News - 31.07.2014

Démission du général Hamdi : Les «petites phrases» de la Présidence

24 heures après la confirmation par le ministère de la défense de sa démission de son poste de chef d’Etat-major de l’armée de terre pour «raisons personnelles», le général Mohamed Salah Hamdi a été reçu jeudi par Moncef Marzouki, président de la République provisoire. Ce dernier, tout en regrettant la décision du général a accepté sa démission.

Comme nous l’avions annoncé mercredi, c’est l’adjoint du général démissionnaire, le colonel major, Mohsen Fersi qui assurera son intérim, en attendant que «le chef du gouvernement et le ministre de la Défense présentent au (président de la république) une liste de hauts officiers susceptibles d'assurer le poste de Chef d'Etat major de l'armée de terre », selon un communiqué de la Présidence.

Cette décision était dans l'air après avoir été annoncée une semaine auparavant par un site proche de la Présidence, puis confirmée mercredi par une radio privée. En revanche, c'est la formule vague à souhait invoquée par le général qui a aiguisé la curiosité des commentateurs, chacun y allant de sa propre explication. Interrogé, le porte-parole de la Présidence, Adnen Mansar s’est contenté de dire : «Nous connaissons les raisons de cette démission, mais, on s'abstient de les dévoiler». Le communiqué de la Présidence insiste d'autre part sur «la nécessité de mettre l'armée à l'abri des tiraillements politiques».

On peut s'interroger sur l'opportunité de ces petites phrases en apparence innocentes, mais lourdes de sous entendus. Ne risquent-elles pas d'être interprétées comme une nouvelle illustration de la mésentente entre les deux têtes de l'exécutif? Pourquoi saisir l'occasion de cette démission pour rappeler des vérités d'évidence ? La présidence a-t-elle constaté un manquement à ce niveau? Dans l'affirmative, pourquoi ne pas désigner nommément la partie qui en est responsable ?

Selon l'article 11 de la loi portant organisation provisoire des pouvoirs publics (OPPP), le Président provisoire de la République, chef suprême des forces armées, assure le commandement supérieur, proclame l'état de guerre ou de paix, procède aux nominations des hauts cadres de l'armée ainsi qu'à leur limogeage, et ce  en accord avec le chef du gouvernement auquel revient la supervision totale du ministère de la Défense. Mais il n'a pas à s'immiscer dans l'exécution au quotidien.

Mustapha

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1 Commentaire
Les Commentaires
Abdelkrim - 31-07-2014 20:44

1. Et pourquoi évoque-t-on l'article 11 de l'organisation provisoire des pouvoirs publics, alors que la constitution est entrée en vigueur depuis belle lurette ? Ou ce sont les journalistes qui brillent par leur inculture, ou la présidence continue à semer la confusion et la zizanie. A quand un procès en bonne et due forme au Tartour et son porte-voix ? 2. L'institution militaire, à travers les trois démissions dont elle a gratifié la Tunisie, en pleine crise, montre qu'elle n'est pas à la hauteur de ses responsabilités. L'armée étant le bras fort de la nation devrait tordre le cou à tous ceux qui essaient de la manipuler ou à porter tort au pays, y compris ses pseudos chefs.

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