Adel Goucha: D'un champion national, Assad se transformera en champion africain
En souscrivant 25 millions de dinars sous forme d’obligations convertibles en actions, dans le cadre de l’emprunt obligataire réservé émis par Assad, leader des batteries en Tunisie, le groupe Abraaj témoigne d’une grande confiance dans les perspectives de croissance et d’expansion régionale de ce groupe. C’est ce qu’explique Adel Goucha, directeur à Abraaj Capital.
«La transaction d’Assad correspond à notre stratégie régionale, affirme-t-il. Assad est un champion national qui est sur le point de devenir un champion régional grâce à sa filiale algérienne dynamique et ses exports marocains croissants. Le management d’Abraaj et celui d’Assad ont une vision parfaitement alignée en vue de transformer Assad de leader national en leader nord-africain dans le marché des batteries plomb-acide. Grâce à son soutien financier, son expertise et sa présence locale au Maroc, en Algérie et en Egypte, Abraaj est le bon partenaire d’Assad pour sa prochaine phase de croissance». Dans cette interview, il évoque également la stratégie de son groupe en Tunisie, ses futures acquisitions et les perspectives de carrière pour de jeunes professionnels tunisiens. Interview.
L’activité du Groupe Abraaj pendant l’année a connu beaucoup d’entrées et de sorties dans des entreprises. Quelle est votre stratégie en Tunisie?
Nous cherchons à nouer des partenariats avec des entreprises qui ont un fort potentiel de croissance et qui ont besoin d’un partenaire financier en vue de renforcer leurs perspectives de développement, s’étendre au-delà des frontières tunisiennes, accéder au capital institutionnel de long terme et améliorer leur gouvernance.
Nous pensons que l’économie tunisienne est dotée d’un grand nombre d’entreprises qui répondent à ces critères et qui ont atteint un point d’inflexion en matière de perspectives de développement. En termes de secteurs, nous demeurons généralistes avec des investissements dans les secteurs pharmaceutique, industriel en général, des services financiers et produits de consommation. Prenant en considération notre feuille de route au cours de la dernière décennie, nous avons acquis une expertise approfondie dans des secteurs tels que le médical, l’éducation et les produits de grande consommation.
Ce qui nous distingue, c’est que nous ne sommes pas des partenaires financiers uniquement mais aussi des partenaires pour le développement des entreprises. Par exemple, nous avons assisté deux entreprises tunisiennes à établir une présence locale au Maroc et nous avons accompagné deux autres à réaliser des acquisitions ciblées en Europe et en Afrique subsaharienne. Abraaj occupe une position unique qui lui permet d’apporter ce type de soutien aux entreprises en croissance. Elle s’appuie sur ses équipes d’investissement qui sont présentes dans 25 pays et sur ses professionnels, très opérationnels, qui forment le «Groupe d’Accélération de Performance» (the Abraaj Performance Acceleration Group). Ces équipes jouissent d’une longue expérience dans nombre de secteurs clés tels que l’ancien chef de PepsiCo au Moyen-Orient et en Afrique, un ancien partenaire du Boston Consulting Group et un ancien senior partner à McKinsey & Co.
Vous venez juste d’acquérir la Polyclinique Ettaoufik. Pourriez-vous nous parler de votre intérêt dans le secteur médical ? Auriez-vous d’autres intentions d’investissement dans ce secteur ?
Abraaj a acquis une expertise approfondie dans le secteur médical et une longue expérience dans l’investissement dans ce domaine en déployant 1 milliard de dollars dans environ 20 transactions. Plus récemment, nous sommes sortis d’Acibadem Group, le leader turc des chaînes hospitalières avec 16 hôpitaux en Turquie. D’un autre côté, nous venons d’acquérir deux hôpitaux en Egypte et avec la Polyclinique Ettaoufik, nous avons l’intention de créer le premier groupe hospitalier pan-régional en Afrique du Nord.
Quelles sont vos futures transactions ou acquisitions en Tunisie?
Nous restons confiants dans le climat d’investissement en Tunisie. Nos investissements dans la société Unimed en 2011 et les quatre autres entre 2012 et 2014 représentent un vote de confiance et un pari réussi sur l’économie tunisienne. Nous pensons que le climat deviendra encore plus propice à des transactions de capitaux privés après les élections. Notre stratégie pour la Tunisie restera la même dans les années à venir. On cherchera vigoureusement à s’associer à des entreprises à forte croissance avec des ambitions régionales. Nous rechercherons, particulièrement, à conclure des partenariats avec des promoteurs avec qui nous partageons les mêmes objectifs et valeurs tels que la passion d’emmener des bonnes affaires à leurs prochains niveaux de développement.
Est-ce que vous comptez recruter des Tunisiens pour renforcer votre équipe actuelle?
L’approche d’Abraaj est de recruter des équipes locales dans chacun des pays où on opère. Cela nous permet de mieux comprendre le marché local et d’être au bon endroit et au bon moment à chaque fois que l’occasion se présente. Notre présence locale est aussi primordiale pour notre capacité à créer de la valeur pour nos entreprises partenaires.
- Ecrire un commentaire
- Commenter