Présidence du gouvernement : Le cœur battant de l’exécutif, avec très peu de moyens
Les attributions constitutionnelles sont lourdes à assumer. Encore plus dans un régime parlementaire et avec de modestes ressources humaines, matérielles et budgétaires allouées. Institution centrale du pouvoir exécutif, la présidence du gouvernement se cale entre la présidence de la République et l’Assemblée des représentants du peuple, à la tête de l’ensemble de l’appareil de l’Etat. Boîte à rythme de l’action gouvernementale, levier de mobilisation des départements ministériels, pouvoir de coordination et d’arbitrage et tutelle de contrôle et de supervision, elle se trouve, dans une mission horizontale, en toute première ligne de tout ce qui touche les Tunisiens au quotidien.
L’organisation structurelle (voir encadré) s’érige, telle une pyramide, sur un sommet incarné par le chef du gouvernement, les ministres et secrétaires d’Etat qui siègent directement auprès de lui, les conseillers et chargés de mission qui forment son cabinet et les unités spécialisées rattachées. La base de la pyramide est constituée de l’administration centrale, toute-puissante. On y trouve également 12 institutions et établissements publics de diverses catégories qui relèvent de son autorité. La Cour des comptes et le Tribunal font partie de la galaxie mais avec un statut particulier dû à leur indépendance.
Sous l’autorité du chef du gouvernement officient deux personnes-clés : le directeur du cabinet et le secrétaire général du gouvernement. Leurs missions sont précises, mais leur complémentarité, leur synergie et leur entente sont essentielles pour fluidifier les rouages et réussir la mission d’ensemble. Rien qu’à voir les dizaines et dizaines de parapheurs qui transitent chaque jour par leurs bureaux et le nombre de réunions qu’ils tiennent ensemble et chacun de son côté, on réalise l’ampleur de la charge qui leur est dévolue.
Un budget encore plus compressé
La présidence du gouvernement, qui arbitre l’allocation des budgets, est la moins lotie en ressources. C’est ainsi que son budget pour l’année 2015 a été amputé de 42% par rapport à l’année précédente, se réduisant de 253.833 MD à 147.271 MD seulement (moins 106.562 MD). Le Titre I, consacré aux dépenses de fonctionnement, accapare, avec 120.643 MD, la majeure partie des crédits (82%). Quant à celui de l’équipement, il ne représente que 16% (23.628 MD), et les comptes spéciaux du Trésor s’élèvent à 3 MD. Les rémunérations viennent en tête des dépenses de fonctionnement avec 89.209 MD (74%), alors que les moyens de services se limitent à 9.445MD (8%). Il faut se bagarrer pour obtenir un bon ordinateur, une bonne imprimante, une voiture de service et autres facilités. Les assistantes doivent batailler, de leur côté, pour obtenir les fournitures de bureau et autres moyens indispensables afin de répondre aux exigences de leur travail et se hisser au niveau international requis. Rigueur a été confondue avec austérité. La fonction publique n’attire plus les meilleurs, beaucoup plus séduits par le secteur privé et les compagnies internationales.
Des effectifs réduits
L’ensemble des effectifs de la présidence du gouvernement s’élève à 5 107 personnes. Mais à y voir de près, on découvre que le nombre des membres du cabinet et chargés de mission est de 26 personnes et celui de l’administration centrale et des entreprises publiques administratives s’élève à 2 387. Le reste des effectifs (2 694 agents) revient essentiellement à la Radio tunisienne (1 083 agents), à la Télévision tunisienne (1 175 agents) et aux autres établissements sous tutelle. La répartition par catégorie favorise certes les diplômés de l’ENA, au détriment des ingénieurs des grandes écoles et gestionnaires formés dans des universités nord-américaines de réputation.
Un effort de formation et de perfectionnement à l’étranger est cependant mis en œuvre. «Le casting doit changer, estime un connaisseur du sérail. Aux excellents administrateurs doivent se joindre des polytechniciens, centraliens, marketeurs et gestionnaires issus des écoles de commerce et de management, des sortants de Harvard et autres MIT. Ce brassage sera fort bénéfique pour changer les mentalités héritées de l’ancienne bureaucratie et imprimer un style de modernité et d’efficience.»
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