«Les remontrances» d'un ministre libyen à la Tunisie !
Le ministre libyen de l’information et de la culture du gouvernement de Tobrouk, Omar El Qouiri n’a pas apprécié les propos de Taïeb Baccouche, ministre des Affaires étrangères sur la « neutralité positive » de notre pays dans le conflit qui oppose les autorités de Tobrouk et de Tripoli ainsi que sa décision d’ouvrir deux consulats l'un à Tripoli et l'autre à Benghazi. Il le fait savoir en termes très peu diplomatiques, parfois à la limite de l' arrogance alors que la même position a été adoptée par l'ONU et la plupart des pays. Dans une interview à Assabah, il s’est dit « choqué » par cette position. « Cela revient à dire que je suis à égale distance entre Carthage et les terroristes du Chaambi au cas où ils proclameraient un émirat », a-t-il déclaré. Comment, s’est-il interrogé, la Tunisie peut-elle accepter l’existence de deux gouvernements au lieu de se mettre du côté du peuple libyen et de sa légitimité ? « Nous disons au ministre (des AE) qui si telle est la position du gouvernement, un seul consulat à Tripoli suffit. Nous n’accepterons pas un deuxième consul. La représentation diplomatique doit être claire. Je connais les pressions dont la Tunisie fait l’objet et qui lui ont imposé ce choix. Ils ont provoqué des troubles sur la frontière, à Ras Jedir et ailleurs et encouragé les contrebandiers et les trafiquants de drogue à provoquer une situation d’insécurité. Nous suivons de près leurs contacts et leurs mouvements ainsi que leurs visites en Tunisie et notamment celle de leur « ministre des Affaires étrangères ». Nos services officiels et de renseignement fonctionnent comme du temps de Kadhafi et celui qui traite avec la Libye comme si elle n’était pas un Etat se trompe lourdement ».
Après cette charge, le ministre essaie de tempérer ses propos en soulignant que ses reproches sont ceux qu’on adresse à un frère. «Ce qui s’est produit en Libye est, selon lui, un putsch contre le choix du peuple et la Tunisie reconnait un gouvernement dont la légitimité est reconnue par le monde entier. D’ailleurs l’ambassadeur libyen à Tunis est celui du gouvernement légitime. La Tunisie aurait dû faire pression sur son ex ambassadeur et contrôler ses contacts et ses mouvements avec l’autre partie. Et même s’il avait des intérêts à protéger à Tripoli, votre pays aurait pu s’adresser au gouvernement légal pour les protéger d’autant plus que « Fajr Libya » ne contrôle pas la totalité de Tripoli. Si la Tunisie ne combat pas le terrorisme en Libye, c’est le terrorisme qui se déplacera en Tunisie. Car le problème ne se limite pas à quelques pistolets qu’on cherche à faire entrer, mais ils sont en train d’équiper des véhicules dotés de canons de calibre14.5 et 23 pour la Tunisie. Des milliers de terroristes tunisiens s’entraînent actuellement en Libye non pas pour libérer El Qods mais pour une autre mission. D’autre part, lors d’une rencontre à Syrte avec des dirigeants de Fajr Libya, Abou Iyadh a demandé à ses interlocuteurs de cesser d'envoyer des combattants tunisiens en Syrie car il en a besoin pour d’autres missions».
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