Houssine Abassi met en garde contre «une explosion sociale imminente si...»
gressuivité
Le quotidien qatari paraissant à Londres,El Arabi el Jadid publie dans sa livraison du lundi 27 avril, une longue interview du secrétaire général de l’UGTT, Houcine Abassi qui fera certainement couler beaucoup d'encre, tant en raison des idées qu'il y développe que par le ton sur lequel elles ont été exprimées. Dabord, sur le fond, ce qui ressort des propos de Abassi, c'est une radicalisation de la centrale, alors qu'elle avait jusque-là fait preuve de retenue. Quant au ton, il surprend par sa violence et son agressivité, notamment lorsqu'il critique les hommes d'affaires. Est-ce la fin de l'entente cordiale entre l'UGTT el'UTICA ?
Le secrétaire général aborde d'abord les négociations sociales : «Nous en sommes encore au stade des négociations. Il est prévu que je rencontre au début de cette semaine le Chef du gouvernement (NDLR : la réunion a eu lieu ce lundi) pour reprendre les négociations après que le gouvernement ait proposé une augmentation de 40 dinars, ce qui constitue à notre sens, une humiliation pour les les fonctionnaires et les classes laborieuses. Et partant, il est hors de question que nous acceptions cette augmentation ridicule d'autant qu'il s'agit de celle de 2014.
Ce refus est motivé par le fait que «l’augmentation proposée ne couvre pas la baisse du pouvoir d’achat des employés». C'est pourquoi, il réclame une augmentation de 35% sur trois ans «de manière à créer un équilibre entre le salaire et revenu». Et ce n'est pas fini : «Dès la fin de ces négociations, nous entamerons d’autres au titre des années 2015/2016». Et il ajoute. «Nous avons d’autres revendications comme le gel des prix des produits de première nécessité». «Faute de quoi, avertit-il, nous risquons d’assister à une explosion sociale que nous ne pourrons pas juguler.
Il déplore que la répartition des richesses soit «injuste» et que 80% des richesses nationales soit accaparée par 20% des Tunisiens, «essentiellement des hommes d’affaires qui bénéficient d’avantages fiscaux et autres pour investir, mais s'y abstiennent, prétextant la situation sécuritaire et le terrorisme». Il déplore que «les classes laborireuses n'aient pas encore profité des fruits de la révolution et que les rapports sociaux soient encore fondées sur l’exploitation du salarié et la violation de ses droits».« Une lois fiscale inique contraint le salarié à s'acquitter de ses impôts, tout en fermant les yeux sur l'évasion fiscale pratiquée par l'homme d'affaires lequel bénéficie de surcroît d'un certain nombre d'avantages».
Abassi s'est prononcé contre le partenariat public-privé : « Il n’en est question de vendre d’autres entreprises publiques au privé et nous ne leur permettrons pas d’acquérir des avantages aux dépens de nos salariés. Nous ne nous plierons pas à leurs conditions excessives pour investir chez nous pour ensuite exploiter les salariés, affaiblir l’Etat et aggraver le problème de l’emploi. Ils ne sont pas tous pareils. Mais je n'en exclus qu’une infime minorité».
Le secrétaire général de l'UGTT brosse ensuite un portait peu reluisant de l'homme d'affaires tunisien :«La plupart des hommes d’affaires tunisiens courent derrière les avantages. Ils refusent d’investir dans les régions de l’intérieur. Beaucoup d’entre eux sont confinés dans leur tour d’ivoire à l’utica et cherchent à privatiser les entreprises publiques. Pour eux, la Tunisie est un lieu de résidence. Quant à leur argent, ils préfèrent l'investir à l'étranger».
Puis, Il se fait menaçant : «l’heure de vérité va sonner nous sommes en train de mettre la dernière main aux préparatifs pour une série de conférences de presse pour dévoiler au peuple la vérité sur l'état réel de l'économie tunisienne et demanderons au gouvernement de dévoiler les dossiers relatifs à la corruption et aux dépassements dans le domaine économique».
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une bonne tentative pour reprendre sa base qui lui a échappé, mais au poker menteur, s'il n'a pas de bonnes cartes en main cela risque de faire pcshittt !
Oui, il est temps de remettre les pendules à l'heure, de redonner espoir aux jeunes, aux chomeurs, aux régions défavorisées, aux fonctionnaires et aux salariés dont le pouvoir dáchat sést retréci comme une peau de chagrin. Les hommes dáffaires qui ont bénéficié des largesses de láncien regime et qui ont trempé dans des affaires de corruption devraient être traduits devant la justice. Tout ce quíls savent faire, cést ''d’acquérir des avantages aux dépens de nos salariés''sans oublier le fait que leurs milliards sont bien à l'abri dans les banques suisses.
Un gouvernement n'a pas l'obligation de garantir une vie prospère aux citoyen mais il a l'obligation de leur donner l'espoir d'une vie prospère.
je crois que l'UGTT en général est passée de l'autre côté de la barrière. Elle ne respecte plus l'intérêt de NATION.Cette organisation a largement dépassé ses prerogatives. Mr ABASSI et ses lieutenants doivent faire une autocritique. Le pays est exsangue. Pourquoi, les dirigeants n'ont rien exigé du temps de la troika? Au lieu d'exiger plus de rigueur dans le travail, on incite les employés à faire GREVE. Il n'y a que le travail qui peut améliorer le confort du citoyen et éradiquer le chomage.
L' UGTT va mettre le feu au pays , il faut que le gouvernement prenne des décisions fermes , l' UGTT n' est pas l' état on ne doit pas mélanger les rôles Mr Abassi refuse la pluralité des syndicats pour détenir le monopole , lorsqu' un syndicaliste roule en voiture blindée c' est un ministre ou un chef d' état
Une alerte serieuse au gouvernement, patronat et la societe.
Vous écrivez; l'UGTT avait jusque-là fait preuve de retenue, détrompez vous il n' ya qu'à voir ce qui se passe au niveau des syndicats de base avec la bénédiction de la Centrale. Les exemples concrets sont nombreux. Ce sont eux qui gouvernent réellement le pays en ayant avec eux les bandits, les incompétents et les médiocres pour lesquels l'Ugtt, après la disparition des cellules du RCD, est désormais leur parapluie protecteur..Quant aux citoyens valeureux, ils ont peur car dès qu'ils osent parler, ils sont attaqués par les bandits des syndicats à coup de diffamations et de rumeurs.