Rached Ghannouchi à Leaders : «Nous soutenons le gouvernement, c'est notre devoir en ces moments difficiles» (vidéo)
« La guerre contre le terrorisme doit être totale et sans répit ». Dans une interview exclusive à Leaders, Rached Ghannnouchi se dit déterminé à combattre «ce véritable fléau», tout en mettant en garde contre « l’instrumentalisation de l’attentat de Sousse pour stigmatiser l’islam ». Le président d’Ennahdha déplore notamment « le choix malheureux de certaines termes pour le moins équivoques » comme « la fermeture des mosquées » alors qu’en fait, il s’agit selon lui d’une régularisation de leur situation. «De telles maladresses ajoute-t-il, ne font qu’apporter de l’eau au moulin des terroristes qui se présentent comme les défenseurs patentés de l’islam alors que cette religion qu'il ne connaîssent d'ailleurs pas est leur principale victime. Ils l’ont prise en otage. Il faut leur «retirer» cette couverture. Par leurs actes, ils ne défendent pas la religion, ils sont en train de «gérer la barbarie» pour reprendre leurs propres termes. On doit mettre à profit les mosquées pour dénoncer les pratiques des terroristes et montrer le vrai visage de l'islam au lieu de les fermer. Et qui mieux que les imams pourraient jouer ce rôle».
Rached Ghannouchi déplore le fait que la majorité des Tunisiens ne soient pas conscients de la gravité de la situation et appelle de ses voeux une stratégie multimensionnelle à laquelle prendraient part la classe politique toutes tendances confondues ainsi que les médias pour sensibiliser nos compatriotes. «Pour le moment, ajoute-t-il tout se passe comme si les évènements tragiques que vit notre pays se déroulaient dans un pays lointain alors que des dizaines de tunisiens et de touristes étrangers sont tombés sous les balles des terroristes».
Dans cette interview, le président d'Ennahdha revient sur sa dernière visite à Alger « Cela entre dans le cadre de la diplomatie populaire. j'ai appelé les Algériens à venir en masse en Tunisie cet été. Je me suis également employé à dissiper le malentendu à propos du memorandum d'entente entre la Tunisie et les Etats-Unis». Il a également réitéré son soutien au gouvernement Essid «dans les moments difficiles, il faut éviter tout ce qui est de nature à affaiblir l'Etat». Il a exprimé son attachement à la réconciliation nationale «j'y suis attaché. Le maître-mot doit être le consensus. Ceux qui ont choisi l'éradication et l'exclusion comme la Libye en ont subi les terribles conséquences». Nous reviendrons plus longement sur cette interview. En attendant, nous vous en proposons quelques extraits en vidéo :
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