Pourquoi Caïd Essebsi a décoré Latifa Lakhdhar de l’Ordre de la République

Est-ce-désormais une nouvelle tradition républicaine qu’institue le président Béji Caïd Essebsi pour remercier ceux qui auront servi l’Etat ? En décorant l’ancienne ministre de la Culture, Latifa Lakhdhar, le chef de l’Etat n’accomplit certes pas un acte protocolaire systématisé à tous ceux qui quittent le gouvernement, mais rend hommage à une figure emblématique de la révolution. Universitaire reconnue pour la qualité de ses recherches et publications, doublée d’une militante engagée, elle s’était révélé aux Tunisiens en tant que vice-présidente de l’Instance Ben Achour, la Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la révolution. 

Appelée par Habib Essid pour diriger le ministère de la Culture, il y apportera beaucoup du sien. Dès ses premières semaines, elle était confrontée à l’horrible attentat perpétré le 18 mars dernier contre le musée du Bardo. Ce fut alors son baptême de feu. Dignement, Latifa Lakhdhar prendra rapidement la situation en main avec courage et pugnacité, dès les toutes premières minutes. Elle remobilisera les troupes, organisera le nettoyage et la réouverture du musée et y accueillera de grandes personnalités internationales venues témoigner de leur solidarité,  Le carnage du la secouera profondément et l’incitera à revoir toute la stratégie de protection des musées et autres sites de patrimoine, mais aussi l’ensemble de la politique culturelle. 

Sa mission à la tête du ministère de la Culture a été exaltante mais ne saurait constituer pour elle une ambition. Courtoisement, elle a souhaité y mettre fin à la faveur du remaniement que devait opérer début janvier dernier Habib Essid. La République, reconnaissante, lui décernera l’Ordre de la République.

Qu’en sera-t-il des autres membres du gouvernement Essid 1 non-reconduits ?