TIC et emploi, quelle est l’équation ?
Pour tous les gouvernements, les TIC sont une aubaine pour la création d’emplois.
En effet, avec un taux de croissance annuel moyen de 11% entre 2009 et 2014, le secteur TIC en Tunisie est un secteur particulièrement prometteur. La validité apparente de l’effet des TIC sur l’emploi résulte de la conviction que si les TIC sont effectives dans d’autres pays, elles devraient l’être aussi en Tunisie. Des leçons, parfois des success stories, concernant ces effets nous viennent d’ailleurs mais ne sont malheureusement pas toujours directement transposables en recettes du succès.
D’un côté, les TIC réduisent certaines activités et y rendent l’emploi moins attrayant pour l’humain, et d’un autre elles contribuent à créer de l’emploi. Quelle est la résultante entre la destruction (créative ou non) et la création des emplois? Quelle est l’équation régissant la relation entre les TIC et l’emploi?
Car déjà le problème de l’emploi est aigu, et la situation des sans-emplois en Tunisie, particulièrement celle des diplômés de l’Enseignement supérieur, dramatique.
Figure 1: Le taux de chômage des diplômés de l’Enseignement supérieur (ocre jaune) par rapport au taux de chômage global au fil des années.
En 2012, les chômeurs diplômés de l’Enseignement supérieur étaient au nombre de 174.900. Leur taux de chômage passa de 18,7% en 2007 à 23,3% en 2010, puis à 33,6% en 2011 (d’où la fameuse litanie: le tiers des diplômés du supérieur sont des chômeurs). Il aurait été à 28,6% en 2015. Et le nombre de demandes d’emplois des diplômés avait atteint 94.135 au 31 décembre 2015 selon le dernier rapport sur l’Emploi de l’IACE en date du 11 juillet 2016.
Ce qui ressort toujours c’est qu’en termes de pourcentage, le chômage frappe bien moins les diplômés en informatique. Des calculs rapides à partir des données du rapport sur l’Emploi de l’IACE dans son tableau 5 montrent que sur les 145.508 emplois vacants, les ingénieurs et les techniciens TIC ne représentent que 7,45%.
Mais l’Etat ambitionne de créer pas moins de 160.000 emplois d’ici 2020. Certaines déclarations récentes font même état de 400.000 emplois à créer entre 2016 et 2020. Actuellement, le secteur des TIC emploie plus de 12.000 personnes et contribue 7% à 7,5% du PIB tunisien. Selon un rapport intitulé «Économie du savoir - Evaluation de la Tunisie», publié en 2014 par le cabinet Whiteshield Partners, la part du secteur des TIC dans le PIB tunisien était inférieure à 3% en 1997 progressant jusqu’à 10% en 2011 et sa part dans l’emploi total était passée de 8% à 12% entre 2006 et 2011, année où le nombre total d’emplois TIC s’était élevé à 50.000.
Les ambitions de l’Etat en matière de création d’emplois sont bien évidemment très rassurantes, surtout compte tenu du contexte actuel, sans compter le flot annuel de 60.000 (2013) à 70.000 (2012) nouveaux diplômés, dont ¾ au moins se déversent immédiatement sur le marché de l’emploi.
Figure 2: L’évolution du nombre des étudiants inscrits dans l’Enseignement supérieur public et privé.
En France et en 2012, le Conseil National du Numérique (CNN) avait lui aussi prédit la création de 450.000 emplois entre 2010 et 2015. Qu’en est-il advenu?
Quand bien même nous le saurions, nous devrions être extrêmement prudents dans nos interprétations de ce qui se passe ailleurs, et notamment dans les pays qui sont plus engagés dans la numérisation.
Car comme le dirait Cesare Mainardi, directeur général de Strategy& (ex Booz & Company) dans la préface du Rapport annuel mondial sur les technologies de l'information du World Economic Forum dans son édition de 2013 (p.vii):
[…] advanced-stage economies in North America and Western Europe, for a number of reasons, realize fewer employment benefits than developing economies as their digitization level increases.
Une idée que l’on retrouve aussi quelque peu chez Michael Spence(1), prix Nobel d'économie, qui soutient en plus que les TIC sont en passe de saper les avantages comparatifs des pays en développement, surtout dans le secteur manufacturier, à forte intensité de main d’œuvre (labor-intensive jobs).
Ce qui laisserait supposer qu’en Tunisie, la numérisation devrait être plus gratifiante sur le plan de la création d’emplois qu’en France par exemple.
Les TIC pour la création d’emplois?
Un rapport de McKinsey datant de mars 2011 relevait qu’à lui seul, Internet avait contribué à la création de 700.000 emplois en l’espace de quinze ans, le quart du total des emplois créés en France dans la même période. Rejoignant le CNN, McKinsey assurait aussi qu’Internet serait derrière la création d’environ 450.000 emplois directs et indirects à l’horizon 2015. Ces chiffres avaient par la suite été contestés par l’Association Professionnelle des Informaticiens (MUNCI) pour qui le nombre des emplois effectivement créés entre 1995 et 2009 ne dépassait pas 300.000.
Qu’à cela ne tienne, car création d’emplois il y a eu, même si de telles déclarations, la première imputant 450.000 nouveaux emplois à Internet (uniquement) et la deuxième imputant 300.000 emplois ou moins à l’économie numérique (tout entière), incitent à la circonspection, car, encore une fois, un problème de définitions plane sur de tels chiffres.
Ne perdons pas de vue le fait que le secteur des TIC n’est pas un secteur comme les autres, et qu’il présente quelques particularités notables.
La première se révèle lorsqu’on étudie de près les statistiques françaises, et qu’on réalise que la part du nombre total des emplois créés et imputables à l’économie numérique est souvent en deçà de la contribution de cette économie dans le PIB.
La seconde particularité est qu’en matière d’emploi, le secteur des TIC est particulièrement sensible aux fluctuations de l’offre et de la demande: l’emploi dans ce secteur peut chuter alors même que les salaires continuent à augmenter significativement; phénomène déjà observé aux Etats-Unis entre 2000 et 2009. En fait, entre 1991 et 2009, le salaire moyen dans le secteur des TIC avait augmenté de 162%, le taux de croissance le plus important de toute l’économie américaine. Et en 2009, le salaire moyen dans le secteur des TIC était 80,6% supérieur à celui dans les autres secteurs de l’économie. C’est donc que, d’une part, les emplois créés par l’économie numérique sont accompagnés d’une productivité moyenne supérieure à la moyenne des productivités, et d’autre part, quand les salaires augmentent, cela tend à dissuader les employeurs (les entreprises) à embaucher, d’où la baisse constatée des recrutements.
Or le problème est justement la productivité rattachée aux TIC et obtenue dans les activités liées à l’usage des TIC. On est plus productif, on est mieux payé; on est efficient, le recrutement est réduit. Est-ce là la raison pour laquelle des cabinets de conseil en stratégie, dont Roland Berger Strategy Consultants, avancent d’entrée de jeu dans leur publication «Les classes moyennes face à la transformation digitale» qu’ «A l'horizon 2025, le numérique pourrait supprimer jusqu'à 3 millions d'emplois»?
C’est donc justement au niveau de l’efficience et des gains de productivité que le bât blesse. Le cabinet Roland Berger Strategy Consultants ne manque pas de relever que ce sont surtout les métiers du secteur manufacturier qui avaient été le plus touchés suite aux premières automatisations. Entre 1980 et 2012, ces «gains de productivité» avaient coûté 1,4 million d’emplois, soit 64% de toutes les réductions d’emplois industriels. Bien sûr, les réductions d’emplois à l’époque avaient d’autres causes, dont les délocalisations des usines françaises en Asie et la concurrence internationale.
Comment les TIC, réputées créatrices d’emplois en viendraient-elles à également contribuer à en supprimer? Pour le comprendre, il faudra sans doute revenir à un autre rapport de McKinsey de 2015, «Four fundamentals of workplace automation», dans lequel les TIC ne sont plus limitées à remplacer les tâches «automatisées», et l’intelligence artificielle, entre autres, mais risquent aussi de s’emparer d’autres activités qui ne sont pas nécessairement des activités de cols bleus. Nous y reviendrons.
Des emplois pour le secteur des TIC lui-même
Les TIC sont toujours en demande. Le dernier rapport sur l’Emploi produit par l’IACE est explicite là-dessus: bien que plus de la moitié (54%) des 972.000 postes d’emploi occupés soient dans les secteurs de fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques, les TIC et le commerce (malheureusement regroupés ainsi), ils dégagent quand même une demande supplémentaire pour combler 35.000 postes, soit 36% de la totalité des postes vacants au moment de l’étude. Selon ce rapport le secteur des TIC affiche à lui seul 124.808 postes occupés et une offre de 12.719 emplois supplémentaires qui ne demandent qu’à être occupés.
Concentrons-nous sur les entreprises spécialisées, car c’est dans ces entreprises qu’il y a aussi créations d’emplois. Qui sont-elles?
Ce sont des entreprises de développement de logiciels, des entreprises de revente et d’intégration de matériel informatique, des pure-players du commerce électronique, des entreprises de prestation de services, ainsi que des opérateurs téléphoniques. Des exemples de SSII, ou sociétés de services en ingénierie informatique, aujourd’hui appelées EDN (entreprises de services du numérique), incluent BFI, SunGard, Vermeg, Arab Soft, PICOSOFT, wevioo (anciennement OXIA), ADP, Linedata, pour ne citer que celles-là.
Les efforts soutenus de l’Etat tunisien ont été justement de tenter de fournir des compétences informatiques à ces entreprises en créant plus de 200 filières de formation universitaire en TIC (voir la figure 3). Le pourcentage des étudiants inscrits dans les filières TIC varie autour de 16% alors que le pourcentage des diplômés en TIC a augmenté de 17,8% en 2010 à 19,9% en 2013. Ainsi le nombre de diplômés en TIC du secteur public uniquement est-il passé de 200 en 1998 à 8.500 en 2007 à plus de 12.000 en 2013.
Figure 3: L’évolution du nombre des étudiants inscrits dans l’Enseignement supérieur public et privé et proportions de ceux qui sont inscrits en sciences de l’informatique et multimédia.
Quels emplois ailleurs que dans le secteur des TIC?
Les gouvernements ont toujours œuvré pour identifier les secteurs économiques fournisseurs d’emplois, dont les secteurs bénéficiaires des TIC; c’est-à-dire les secteurs dans lesquels x emplois sont créés à la suite de la création d’un seul emploi TIC.
Une conclusion intéressante du rapport McKinsey de 2015 est qu'il ne faut plus se préoccuper des métiers (occupations, dans le sens anglais) mais des activités (activities):
Very few occupations will be automated in their entirety in the near or medium term. Rather, certain activities are more likely to be automated, requiring entire business processes to be transformed, and jobs performed by people to be redefined, much like the bank teller’s job was redefined with the advent of ATMs.”
Figure 4: Source: Maximiliano Dvorkin.
- Les travailleurs de «cognitif non-routine» sont des professions professionnelles et techniques (classés “professional and technical”) et les directeurs et chefs de projets (classés “managers, officials, and proprietors”). Ils sont employés dans le management, la gestion et les finances.
- Les travailleurs de «cognitif routine» sont les commerciaux, les administratifs et les employés de bureau (classés “clerical workers” et “sales workers”).
- Les travailleurs de «manuel routine» sont les artisans, les contremaitres, les opérationnels, les manœuvres (classés “craftsmen and foremen”, “operatives”, and “nonfarm laborers”). Ils sont dans les activités de production, le transport, la construction et l’extraction, l’installation, la maintenance et les travaux de réparation et de maintenance.
- Les travailleurs de «manuel non-routine» sont dans les services (classés “service workers”).
Combinant les analyses de la Federal Reserve Bank de St. Louis et celles du cabinet Roland Berger Strategy Consultants, nous débouchons sur une autre caractéristique des TIC, ce que ce dernier appelle la destruction créatrice, c’est-à-dire la propriété qu’ont les TIC à redéfinir la cartographie de l’emploi. Les TIC s’accapareront tout ce qui est automatisable, et les activités ou occupations répétitives sont particulièrement visées. Les TIC se chargent des activités ou des occupations qui sont manuelles, en les exécutant d’une manière plus efficiente. Ce sont les emplois qui sont à forte composante cognitive qui sont à l’abri de la mainmise des TIC. Dans la figure 4, ce sont ces emplois-là qui restent les plus prometteurs, et plus particulièrement ceux qui ne sont pas répétitifs.
Ce qui est nouveau, c’est que ce ne sont plus seulement les métiers fortement automatisables qui sont concernés, mais tous les métiers qui ont une composante répétitive (routinière), qu’ils soient manuels (cols bleus) ou intellectuels (cols blancs). Ici la distinction entre métier (occupation) et activité est importante ; un métier est composé d’activités, dont certaines sont automatisables et d’autres pas.
Sur la base de cette distinction, il est avancé que si près de 5% des métiers peuvent être entièrement automatisés grâce à des technologies existantes, 60% des métiers qui ne sont pas entièrement automatisables le sont à concurrence de 30% de leurs activités. Si on réfléchit en termes d’activités uniquement (abstraction faite des métiers), 45% des activités sont automatisables à l’aide des technologies existantes. En France par exemple, 42% des emplois sont automatisables dans les vingt ans à venir. C’est là l’équivalent de trois millions d’emplois qui seront sacrifiés à la technologie. Ceux-là dont parle le rapport de Roland Berger Strategy Consultants?
Les technologies existantes dites-vous?
Le cabinet Roland Berger Strategy Consultants énumère explicitement les technologies existantes suivantes: l’informatique avancée ou décisionnelle (le Big Data, le Cloud, le machine learning, etc.), les objets connectés (Internet of Things) et la robotique avancée avec ses drones et les véhicules autonomes. McKinsey en énumère bien d’autres, dont, l’Internet mobile, l’automatisation du travail du savoir (knowledge work automation) et l’impression 3D.
Il s’agit donc désormais de miser sur la capacité d’une économie (française ou autre) à identifier les nouveaux métiers/activités de remplacement qui échapperont à la mainmise des technologies actuelles. En somme, cela commence à ressembler à une course contre la technologie. Si dans les pays développés de la fin du 20ème siècle les services sont venus à la rescousse des pertes d’emplois dans le secteur manufacturier, il s’agira d’imaginer un mécanisme similaire pour les siècles (décennies) à venir : qu’est-ce qui viendra au secours des métiers/activités qui seront cédés à la technologie ? Surtout ceux se trouvant dans les services, secteur d’importance tant sa contribution au PIB tunisien est importante (figure 5).
Quant au secteur manufacturier tunisien, TIC ou pas, il ne semble pas être en très bonne posture. Sa productivité est négative depuis 2011 et sa contribution à la croissance a été de 0,4% en 2015 alors que celle de l’agriculture et de la pèche était de 0,9%. Fait notable, alors que dans la plupart des pays en développement c’est souvent l’agriculture qui a la plus faible productivité, il semble que ce soit le contraire en Tunisie (figure 5). La productivité dans l’agriculture est même supérieure à celle du textile. Pourtant, pas loin de 77% de la main d’œuvre tunisienne est confinée dans les secteurs à faible productivité, dont non seulement la manufacture, mais également l'agriculture et les textiles, entre autres.
Figure 5: La productivité globale des facteurs sectorielle en%
A la lumière de la déclaration de M. Mainardi (voir plus haut en début d’article) et de ce qui précède, nous pouvons résumer:
1- L’effet des TIC sur l’emploi ne peut pas être comparable d’un pays à un autre.
2- Par un curieux effet de rendements décroissants, dans les économies hautement numérisées, l’impact des TIC sur l’emploi n’est pas aussi important que dans les pays «en voie de numérisation».
3- Les TIC touchent particulièrement les métiers et les activités qui sont soit automatisables soit à faible valeur ajoutée. Les métiers et les activités qui sont candidats à l’automatisation sont le métiers/activités à forte composante répétitive.
Conclusion
Si pour les pays avancés, le résultat espéré de la numérisation est une augmentation de la productivité, certains emplois sont ravis par la technologie (phénomène appelé automatisation plus haut). L’expérience vécue par les pays avancés devrait être une leçon pour les pays en développement. Michael Spence est, à ce propos, très explicite.
Et pour des raisons de rentabilité, les emplois répétitifs qui ne sont pas automatisés, qui sont à faible valeur ajoutée, ou qui sont à forte intensité de main-d'œuvre, sont débardés dans les pays où la main d’œuvre est moins chère.
Lorsque les emplois à faible valeur ajoutée sont ainsi délocalisés, l’équation n’est forcément plus la même pour les pays exportateurs et les pays importateurs de tels emplois. Et, par voie de conséquence, l’équation entre l’effet des TIC et l’emploi n’est pas la même pour tous les pays.
Déjà, et sans que cela ne soit une conséquence de la délocalisation des emplois à faible valeur ajoutée, sur les 145.508 emplois vacants révélés par l’étude de l’IACE sur l’emploi (voir leur tableau 5), près de 58% concernent des ouvriers et des conducteurs d’engins; des métiers aux tâches répétitives, manuelles et peu cognitives. Tendances qui ont très peu à voir avec les extrapolations de McKinsey (voir la figure 4). De même, et selon des chiffres du ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi, en janvier 2016, la Tunisie comptait plus de 8.000 ingénieurs en informatique au chômage en janvier 2016.
Veiller à ce qu’une telle équation ne vire pas à notre désavantage relève des gouvernements. C’est aussi aux gouvernements qu’incombe la tâche ardue d’envisager les nouveaux emplois. Il y a à peine 5-10 ans, des métiers tels que Actuaire, Online Community Manager, Développeurs IOS, Développeurs Android, Data Scientist, Spécialiste Cloud, Architecte Big Data, Concepteur UI/IX, Digital Marketing Manager, Coach et d’autres n’existaient pas. Certains noms n’ont même pas encore d’équivalent en français, comme par exemple, Robotics Veterinarian, Behavioral Game Designer, Holoportation Specialist, Climate Engineer, Artificial Organ Farmer, etc.
Finalement, les planificateurs de l’Enseignement supérieur, malgré toutes les réformes, dont la dernière, le LMD, ne semblent pas être pleinement conscients que les étudiants que nous sommes en train de préparer le sont pour des emplois qui n’existent pas encore, qu’ils utiliseront des technologies qui n’ont pas encore été inventées pour résoudre des problèmes que nous ne savons pas encore qu’ils seront des problèmes(2). Il est peut-être temps de basculer du paradigme de la connaissance à celui de la compétence. Décider du rôle que l’Université doit jouer, qui elle doit former, et surtout pour qui et donc en quoi, devient une priorité.
L’Etat gagnerait à mandater un comité composé de représentants de plusieurs départements (Technologies de la Communication et de l’Economie numérique, Formation professionnelle et de l’Emploi, Industrie, etc.) dont les membres se réuniraient plusieurs fois par an et dont le but serait la veille en quête de signaux faibles (et moins faibles) des tendances mondiales en matière non seulement de TIC, d’emploi, mais également de formation. Un exemple de questions auxquelles il devrait s’évertuer à répondre serait: Quelles sont les innovations TIC porteuses de potentiels d’emploi en Tunisie et quels sont les métiers (occupations) pour lesquels il y aura une demande ailleurs et aussi ici? Quels sont les métiers à forte valeur ajoutée qui sont compatibles avec les besoins du secteur privé tunisien ? L’analyse des meilleures pratiques loin des sentiers battus et le benchmarking par rapport à d’autres pays que ceux habituels serait également un des mandats d’une telle structure.
Mohamed Louadi
(1)Spence, M. (2016). Growth in a Time of Disruption, Project Syndicate, 27 juillet.
(2)Pour paraphraser l’ancien ministre de l’Education américain Richard Riley qui aurait dit: «We are currently preparing students for jobs that don’t yet exist, using technologies that haven’t been invented, in order to solve problems we don’t even know are problems yet», tel que cela a été cité dans le livre The Jobs Revolution: Changing How America Works (2004), de Kathryn Scanland, Steve Gu et Roberts Jones.
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