Lassaad Yacoubi, qu'as tu fait de notre école publique ?
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S'il est une personne auquel le secteur de l'enseignement privé doit la santé insolente qu'il affiche aujourd'hui, c'est bien Lassaad Yacoubi. Avec son compère, Mastouri Gammoudi, il restera dans l'histoire, comme l'homme qui a sauvé l'enseignement privé qui vivotait jusque-là et par ricochet détruit l'enseignement public avec ses grèves à répétition et ses revendications sans fin. Le comble quand on sait que que les deux sont de purs produits de l'école publique. Ne lui doivent-ils pas leur formation, leur ascension sociale, et peut-être demain, politique. Grâce aux syndicats, nous avons aujourd'hui, un enseignement à deux vitesses : le public qui bat de l'aile, pour les pauvres, l’essentiel du budget alloué au secteur étant consacré aux salaires, et un secteur privé dynamique, de qualité, parce que disposant désormais de beaucoup de moyens, pour les riches. Autant dire adieu à la mobilité sociale qui a été l'un des traits marquants du modèle tunisien.
On peut tout reprocher à Lassaad Yacoubi sauf de ne pas avoir de la suite dans les idées. Depuis des années, rien ne l’a détourné de son objectif initial, assouvir ses ambitions. C'est le ressort de son action. Cette frénésie de revendications et en général la radicalisation de l'UGTT doivent être placées dans leur contexte : le prochain congrès de la centrale ouvrière. Il ne faut pas oublier que Yacoubi est candidat au bureau exécutif.
Mais quand bien même son activisme aurait permis au corps enseignant d'améliorer sa situation matérielle, Yacoubi commence à agacer ses pairs par son maximalisme et son agressivité envers le ministre. Une mince lueur porteuse d'espoir pointe à l'horizon : cette poignée de syndicalistes qui ont "dégagé" Yacoubi, l'autre jour l'empêchant de pénétrer au siège de l'Ugtt. C'est peut-être le signe d'un sursaut salutaire, d'une conscience retrouvée chez les enseignants.
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L'école publique est l'institution la plus indispensable à l'épanouissement de la société tunisienne. On peut, naturellement, la sauver ! On doit même le faire !! Mais ce sera à une condition, sine qua non : qu'on mette hors de nuire le plus démocratiquement du monde, ces Yaqoubi et Gammoudi qui lui nuisent radicalement !!