Les quotidiens tunisiens passent à 1 dinar : combien de lecteurs seront perdus ?
A chaque augmentation de prix, toute publication perd inéluctablement des lecteurs. En augmentant leurs prix, passant dès ce 1er janvier de 900 millimes à 1 dinar, les sept quotidiens tunisiens qui restent (dont 4 appartiennent totalement ou majoritairement à l’Etat), risquent de laisser en rade nombre de ceux qui les achètent.
Déjà, deux quotidiens avaient subi de plein fouet les effets de la crise qui pénalise la presse écrite. Attounissia, fondé en décembre 2011 par Nasreddine Ben Saïda a en effet cessé de paraître dès début mai 2016, abandonnant son équipe rédactionnelle et technique à un chômage forcé. Tout récemment, le quotidien Assarih, lancé en 1995 par Salah El Hajja, d’abord comme hebdomadaire, puis transformé en 2002 en quotidien justifiant des plus forts tirages, s’est résolu à mettre fin à son aventure quotidienne. Comme lors de son lancement initial, il a préféré limiter les dégâts en retrouvant sa périodicité hebdomadaire et se concentrant sur sa version électronique. L’impact sur les salariés est lui aussi significatif.
Erosion du lectorat et de la publicité
Il faut dire que le lectorat payant de la presse écrite tunisienne se réduit comme une peau de chagrin. Ce phénomène n’affecte pas uniquement les titres de langue française, mais s’étend aussi à ceux en langue arabe. La baisse du tirage est quasi générale réduisant certains journaux à des quantités très réduites. A elles seules, l’augmentation des charges de rédaction, de gestion, du papier et d’impression et le tarissement des insertions publicitaires ne suffisent pas pour expliquer l’érosion de la rentabilité des entreprises de presse. La désaffectation des lecteurs y concourt de son côté.
Aucun soutien à la transformation de la presse écrite
Les sept quotidiens qui résistent encore
- La Presse (public)
- Assahafa (public)
- Assabah (à majorité public)
- Le Temps (à majorité public)
- Ach-Chourouq (privé)
- Le Quotidien (privé)
- Al-Maghreb (privé)
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