Les trois messages de l’Allemagne que portera le ministre des Affaires étrangères Heiko Maas ce lundi à Kais Saied
Exclusif - Premier visiteur officiel à être reçu ce lundi matin à Carthage, par le nouveau président de la République, Kais Saied, depuis son investiture, le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiki Maas, est dans un déplacement très spécial. Félicitations, soutien et appui aux réformes urgentes seraient, selon des sources bien informées à Berlin, les principaux messages de l’Allemagne, mais sans doute aussi de l’Europe, même s’il ne s’exprimera pas en son nom, dont il est chargé de porter au chef de l’Etat et au peuple tunisien.
Félicitations pour la tenue réussie des élections législatives et présidentielles, dans le droit chemin de l’avancée démocratique. Soutien réitéré à la Tunisie tant sur le plan sécuritaire qu’économique et social. Et appui aux réformes. Ce qu’on appelle en langage diplomatique appui aux réformes, n’est en fait qu’un rappel de l’urgence des réformes à mettre en place.
L’Allemagne, qui a été prompte à témoigner à la Tunisie de son soutien total à la transition démocratique et lui accorder une aide financière significative, ne cesse d’exhorter les décisionnaires à convertir l’élan impulsé depuis 2011 en dividendes pour la population. Un grand effort de réforme est d’urgence nécessaire afin que les Tunisiens puissent ressentir concrètement les effets positifs de la démocratie. D’une même voix, à l’instar de l’Allemagne tous les partenaires sincères de la Tunisie le pensent et le recommandent.
Quel programme de gouvernement et quel calenderier des réformes?
Ce message s’adresse en fait aux partis politiques qui se préoccupent davantage en ce moment de conquérir la présidence du gouvernement et les ministères, et se débattent en interne, dans la détermination de leurs titulaires, que de concevoir un programme commun de gouvernement. Jusqu’à présent, hormis la surenchère des promesses électorales, pour la plupart populistes, aucun calendrier précis des décisions à prendre et des réformes à engager. Le message à peine voilé que portera le chef de la diplomatie allemande mérite d’être entendu et pris en considération.
Saied, Jhinaoui, la société civile et les médias
Malgré l’organisation ce dimanche des élections régionales en Allemagne et d’un agenda très serré, le ministre Heiki Maas, 53 ans, l’un des leaders du parti social-démocrate (SPD), a tenu pour effectuer ce voyage à Tunis, le premier qu’il y entreprend depuis sa nomination à la tête de la diplomatie allemande, le 14 mars 2018, dans le quatrième (et probablement dernier) gouvernement de la Chancelière Angela Merkel. Précédemment ministre fédéral de la Justice et de la Protection du Consommateur (2013- 2018), ce juriste aligne un long parcours au sein du SPD, occupant plusieurs postes dans le gouvernement de la Sarre, son land natal.
Cette visite à Tunis, malgré sa brièveté, est importante à ses yeux, comme pour le gouvernement allemand, pour aussi prendre connaissance de la situation en Tunisie, rencontrer son nouveau président, et s’entretenir avec son homologue Khemaies Jhinaoui, mais aussi discuter avec des représentants de la société civile. A peine débarquant ce dimanche après-midi à Tunis, le ministre Heiki Maas, ira visiter une association à Bhar Lazreg où il aura l’occasion de rencontrer des membres d’associations tunisiennes actives dans divers domaines.
Lundi matin, à l’issue de l’audience que lui accordera le chef de l’Etat au palais de carthage, il s’entretiendra au siège du ministère des Affaires étrangères, avec le ministre Jhinaoui (et donneront ensemble une conférence de presse), puis quittera Tunis. Le chef de la diplomatie allemande sera accompagné au cours de cette visite par un groupe de journalistes représentants de grands médias, croit savoir Leaders, d’une source bien informée à Berlin.
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