Abir Moussi : Nous soutiendrons Hichem Mechichi tant qu’il aura rompu totalement avec l’Islam politique (Album photos)
Est-ce la première fois qu'Abir Moussi foule le marbre lustré de Dar Dhiafa? Ni Habib Jemli, ni Elyès Fakhfakh n’y avaient réussi. Hichem Mechichi y est parvenu. Plus encore, le courant semble avoir bien passé entre ‘’l’indomptable’’ Abir Moussi et le candidat ‘’racé’’ à la Kasbah. Acceptant pour la première fois depuis son élection à l’ARP en novembre 2019, de rencontrer un chef de gouvernement nominé, Mme Moussi est arrivée ce mercredi matin à Dar Dhiafa portée par un engagement ferme de son interlocuteur. Exclure Ennahdha du futur gouvernement (en fait tous les partis politiques) est pour elle une victoire dans son combat contre l’islam politique. Mais, cette satisfaction politique, ne pouvait en fait que lever le boycott qu’elle avait édicté contre Dar Dhiafa où se déroulent les consultations et l’encourager à rencontrer Mechichi. Pour mieux le connaître et surtout tracer nettement les lignes de son soutien conditionné. L’occasion aussi de lui faire part de ses propositions. De son côté, Mechichi, certainement intéressé par cet entretien, voulait l’écouter, jauger la portée de sa vision et mesurer la pertinence de ses recommandations.
Gare aux sous-marins
Elle devait bébnéficier d'une heure d'audience. Le retard pris par les prochains visiteurs de Mechichi lui a accordé 20 minutes supplémentraires. Habile, elle saura les mettre à profit pour -bien se faire entendre. A l’issue d’une heures vingt minutes d’entretien, Mme Moussi est sortie « satisfaite » de son entretien mercredi matin avec Hichem Mechichi. « J’ai trouvé auprès de lui, une grande écoute », déclarera t-t-elle à la sortie, accompagnée par ses deux fidèles députés Karim Krifa et Thameur Saad. Plus encore, elle ne cache pas son espoir de voir Mechichi tenir son engagement de former un gouvernement non-partisan, « composé de compétences, totalement indépendantes, immédiatement opérationnelles, sans la moindre liaison, de près ou de loin avec Ennahdha ».
Restée prudente, elle n’omet pas pour autant de mettre en garde contre ''des sous-marins infiltrés'' « Nous accorderons notre aval au gouvernement Mechichi tant qu’il aura rompu totalement avec l’Islam politique », martèlera-t-elle sans concession, dans son rôle favori d’anti-Ennahdha irréductible.
Des propositions concrètes
Programme économique et social de son parti en main, ainsi que le livret de propositions pour la révision de la Constitution (élaborés lors des élections de 2019), Me Abir Moussi a plaidé auprès de Mechichi sa vision pour un plan global d’urgence, soigneusement articulé. Qu’il s’agisse de réformes politiques, de mesures économiques et sociales, ou également d’architecture du gouvernement, la présidente du Parti Destourien Libéral (PDL), n’a pas manqué de propositions concrètes
Les réformes institutionnelles doivent favoriser selon Abir Moussi l’émergence d’une nouvelle majorité démocratique redonnant au Parlement sa mission de fabrication de la loi dans l’intérêt général, sans sectarisme, et de contrôle sans complaisance de l’exécutif. Ces réformes passent par la révision de la loi électorale, de celles sur les partis et les associations, aboutissant en consécration, à la constitution. Le principe général doit être la primauté de la loi, un Etat du droit, l’équité et la bonne gouvernance.
Un gouvernement resserré et une opérationnalité immédiate
La primauté de la loi, Mme Moussi entend la voir concrétisée à tous les niveaux et attend que le nouveau gouvernement dépoussière les affaires vouées aux oubliettes, faisant ouvrir des dossiers tus, éclater la vérité et prononcer la justice. Mais, aussi, présider à l’ensemble de la démarche de l’exécutif. Elle cite l’exemple de la filière éducation, enseignement supérieur, formation professionnelle et emploi à mettre en synergie. Pour la présidente du PDL, une diplomatie économique en mode post-Covid-19, « effective, dynamique et attractive », est de première importance pour mobiliser les ressources financières, attirer des investissements directs et promouvoir les exportations.
Abir Moussi a plaidé en faveur d’un gouvernement resserré, regroupement des départements de proximité en grands pôles, soulignant la nécessité de soumettre très rapidement un projet de la loi de finance rectificative ou complémentaire au titre de l’année 2020. La situation des entreprises publiques lui paraît fort préoccupantes et exige un traitement approprié de concert avec l’UGTT et l’UTICA, tout en engageant dès à présent le redressement et la restructuration indispensables.
La balle est ainsi mise dans le camp de Mechichi. Dans les documents qu’elle lui a laissés, son équipe piochera sans doute des idées intéressantes. Mais, le plus important c’est la qualité de ce premier contact établi.
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Cette bonne dame dit vouloir "une nouvelle majorité démocratique redonnant au Parlement sa mission de fabrication de la loi dans l’intérêt général, SANS SECTARISME". En même temps, elle reconnait que son objectif ultime est d'exclure Ennahdha (mouvement qui pèse 3 fois plus au parlement) du futur gouvernement même au prix de s'exclure soi-même. En réalité, je n'ai pas d'avis pour ou contre un gouvernement de compétences indépendantes car je ne suis pas sûr lequel convient le mieux, mais il est certain que de telles positions d'exclusion sont anti-politiques car de nature vulgaires et ce n'est pas comme ça qu'on va faire avancer le Schmilblick ! Enfin il est dit qu'elle a boycotté l'actuel premier ministre de gestion des affaires courantes mais en réalité c'est lui qui l'avait exclue au préalable de sa liste de consultations tout comme il avait exclu Kalb Tounès et le résultat de cette politique d'exclusion on le voit bien sous nos yeux !
Sans rentrer dans la discussion oiseuse, pour résumer le bavardage de cette personne qui prêtent être destourien, une seule question:c'est quoi la démocratie ???