L'éthique, ses pratiques et sa culture dans l’enseignement supérieur en Tunisie: les révélations d’une grande enquête
Une enquête nationale sur différents aspects de la thématique de l’éthique et des valeurs dans le paysage universitaire tunisien, vient de livrer ses résultats. Conduite par la fondation suisse Globethics, à travers son bureau régional à Tunis, dirigé par l’ancien ministre Kamel Ayadi, elle sera présentée le 14 février, lors d’une journée d’études organisée conjointement avec le Centre d'études et de recherches économiques et sociales (CERES), dans ses locaux.
Il n'y a pas de meilleur moyen pour évaluer le respect des valeurs et des principes éthiques au sein d'une société que d'interroger ses universités, qui sont censées être des sources d'inspiration et d'apprentissage pour la société tout entière. Si l'éthique fait défaut dans ces hauts lieux du savoir et de la noblesse scientifique, inutile de la chercher ailleurs. La fondation suisse Globethics n'a pas hésité à dresser un tableau de l'éthique et des valeurs, en particulier au sein de nos institutions universitaires, et par extension, dans la société en général.Sept mois, uniquement après sa création, le bureau régional cette prestigieuse fondation pour la région MENA, dirigé par l’ancien ministre Kamel Ayadi, fait son entrée en scène avec une étude, la première en son genre, sur la place de l’éthique dans la culture et l’enseignement dans les établissements d’enseignement supérieur. Se basant sur une enquête nationale qui s’appuie sur un questionnaire de 35 questions couvrant tous les aspects de la thématique de l’éthique et des valeurs, cette étude dresse un tableau exhaustif de l’état des lieux de l’éthique dans le paysage universitaire. Le questionnaire a été adressé aux 300 institutions d’enseignement supérieur publics et privés.
Les résultats ne manqueront pas d’une abondance de chiffres, de statistiques et de révélations significatives sur l'état de l'éthique au sein de nos universités. L'enquête ne se limite pas à la place de l'éthique en tant que matière d'enseignement, mais s'étend pour englober l'éthique dans les pratiques et la culture de nos établissements. À cet égard, les indicateurs fournissent des statistiques sur les incidents éthiques les plus récurrents dans le monde universitaire, tels que le plagiat, la fraude, les conflits d'intérêts, le favoritisme, les cas de corruption, etc.
Il y a lieu de rappeler que Globethics a inauguré son bureau en Tunisie le 12 juin dernier par une conférence sur l’éthique de l’intelligence artificielle. A cette occasion la fondation suisse avait signé six conventions de coopération avec des universités publiques et privées. L’évènement du 14 Février va permettre, en plus du débat sur les résultats de l’enquête, de fixer les grands axes de la coopération avec ces universités. Globethics proposera une démarche inclusive pour assister les établissements de l’enseignement supérieur à renforcer l’enseignement de l’éthique par des actions concrètes d’appui aux enseignants pour les aider à mieux maîtriser cette thématique. A l’heure où l’enseignement de l’éthique prend une place considérable dans le monde entier, les universités tunisiennes ne peuvent pas s’offrir le luxe de continuer à négliger cette thématique. Cette première initiative de Globethics MENA-Tunisie va faire vraisemblablement tâche d’huile, puisque d’autres pays de la région MENA, tels que le Bahreïn ont commencé déjà à envisager une enquête inspirée de l’enquête tunisienne. Les autres pays de la région suivront, progressivement selon la déclaration du président de Globethics MENA-Tunisie.
- Ecrire un commentaire
- Commenter
En effet, la question de l'éthique dans les établissements d'enseignement en général, et dans les universités en particulier, est devenue un sujet brûlant, et l'étudier en profondeur et en tirer des conclusions pour la traiter est devenu une question urgente, surtout dans ce que nous observons aujourd'hui: des manifestations du « déclin de l'éthique » dans les pratiques au sein des universités ( fraude, corruption dans les comités de promotion devenue fondée sur le clientélisme et les relations personnelles. La faiblesse, voire l'absence, du rôle directeur de l'encadrement universitaire a conduit à une baisse de la valeur ou du contenu scientifique des thèses et des mémoires ! Le plageat est devenu une « mode » à notre époque, où les méthodes de fraude et de corruption sont terriblement répandues. Par conséquent, si les établissements d’enseignement sont ceux qui manquent d’éthique, nous ne blâmerons pas leur absence ailleurs.