Un poème de Tahar Bekri : Gaza comme un fleur d’impatience
Comment se taire
Oeil dans la cécité des armes
Comment ne pas te voir
Oreille dans la surdité des haines
Comment te pardonner
Visage tous ces cris toutes ces larmes
Ils se ruaient sur des vivres
pour survivre
Ils furent abattus comme des oiseaux
sans ailes
Ils voulaient échapper à la faim
au siège aux raids à la disparition
Ils furent noyés dans un bain de sang
Ils voulaient courir après l'illusion
Ils tombèrent sous les balles de la soldatesque
les tirs à profusion
Ils voulaient voir le jour
ils furent couverts par la Nuit des ombres
lâches
Ils couraient après un sac de farine
Ils furent fauchés comme des épis
Ils étaient debout par dizaines
ils furent réduits en poussière
Qui te souille PAIX
Qui te déchire comme un torchon
Qui te réduit en corps inertes
Qui t'enterre sous les bannières
Qui t'endeuille parmi les pierres
irriguées de l'âme des innocents
Qui te piétine dans la boue sans pluie
Pendant que le monde regarde !
(c) Tahar Bekri
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