Abdelaziz Kacem, « À la recherche d'un humanisme perdu », en débat fécond à Al Kitab (Album photos)
« Cet essai je le portais en moi depuis des années. Nous sommes tous interpellés par la détérioration de l’éducation. Le français s’effiloche, sans profiter à l’arabe. Nous devons y réfléchir doublement! » D’emblée, Abdelaziz Kacem livrera le message central de son nouveau livre « A la recherche d’un humanisme perdu », récemment publié aux Editions Leaders. La séance de présentation et de dédicace, organisée mardi après-midi à Al Kitab Mutuelleville, sera riche en échanges.
« Le fil d’Ariane de cet ouvrage, dira en ouverture, Abdelkrim Hizaoui, c’est l’éducation. Il y a de l’histoire, de la philosophie, de la culture, des sciences et d’autres thématiques, mais la question de l’enseignement et de l’éducation est en filigrane. Si Abdelaziz parle en témoin de la première réforme de l’enseignement conduite par Mahmoud Messaadi, en 1958. Il souligne qu’elle a amputé les horaires du primaire et du secondaire, et ramené les années d’études de 7 ans à 6 ans, ce qui n’a pas été sans conséquences sur la qualité. Elle ne sera reprise qu’en 1990, par Mohamed Charfi. »
Abdelkrim Hizaoui poursuit : « Non sans malice, ce sont les très mauvais résultats du bac en 1986 ; avec 13% seulement de taux de réussite à la première session, qui ont accéléré le limogeage du Premier ministre, Mohamed Mzali… » Avant de conclure : « Voilà un livre qu’on aimerait offrir à nos amis francophones. »
Abdelaziz Kacem reviendra longuement sur son essai, prolongeant ses analyses, livrant son témoignage, au grand bonheur des présents. Les questions fuseront. « Faut-il décider d’une langue étrangère principale à imposer, et faut-il enseigner à nos enfants ce que nous, nous avions appris ? » interrogera Mohamed Ali Mouelhi. « Quels sont vos pronostics quant à l’avenir de la langue française en Tunisie et dans le mode ? », demandera Emna Jeblaoui. Hédia Khadhar, apportera son témoignage d’universitaire. Ridha Koctebène, président de l’association tunisienne de l’éducation et de la culture, sera affirmatif : « L’école nouvelle doit être refondée en dehors de la politique, de la religion, du syndicalisme et de l’économie. » Chacun ira de sa réflexion, de ses interrogations.
Rompu aux débats, Abdelaziz Kacem, y prendra un malin plaisir, donnant encore plus envie de lire son livre.
À la recherche d'un humanisme perdu
de Abdelaziz Kacem
Editions Leaders, mars 2024,
240 pages, 35 DT
Disponible en librairies et sur
www.leadersbooks.com.tn
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