Les réactions au maintien de la date du 24 juillet pour les élections : oui à condition d'y mettre les moyens
Comment a réagi la classe politique à la position du gouvernement de maintenir la date du 24 juillet pour l'élection de la constituante ? Leaders a interrogé une indépendante et deux représentants de partis politiques :
Mme Faouzia Farida Charfi (indépendante) : "Le gouvernement vient de décider de maintenir les élections pour l'assemblée constituante à la date du 24 juillet 2011 en prenant "l'engagement d'offrir à la Haute instance tous les moyens pour organiser les élections". La Haute instance a été constituée pour assurer le bon déroulement des élections, elle est présidée par M. Kamel Jendoubi, un militant des Droits de l'Homme reconnu pour son sérieux et son attachement à la démocratie et à la justice. Sa décision de report pour le 16 octobre était argumentée par un certain nombre d'exigences nécessaires pour que ces élections soient libres et transparentes et beaucoup comme moi ont considéré cette décision justifiée. Pour la première fois dans notre pays, nous nous apprêtons à voter en toute liberté, pour ceux qui vont engager le travail d'élaboration d'une future constitution, celle de la deuxième République de la Tunisie. C'est dire l'importance de ce rendez vous électoral dont la Haute instance a la responsabilité. Nous n'avons pas pour l'instant de précisions sur "les moyens que peut offrir le gouvernement" mais je voudrais réaffirmer le choix qui a été fait de mettre en place une instance indépendante qui "en toute indépendance" a proposé le report avec les éléments dont elle disposait pour l'annoncer. J'espère que le processus d'une transition réellement démocratique ne sera pas remis en cause par ces nouvelles contradictoires".
Ajmi Lourimi (Ennahdha) : « Nous avons pris dès le début position pour le maintien de la date initiale du 24 juillet parce qu’elle nous parait la plus conforme aux intérêts supérieurs du pays et pour éviter les risques d’instabilité. Il convient de conjuguer nos efforts afin de réussir ces élections pour aboutir à des instances bénéficiant de la légitimité car élues et une nouvelle constitution.
Kamel Sammari (chargé de la communication au parti Ettajdid) : « Nous insistons sur la nécessité de la concertation et de la coordination avec la Haute Instance pour les élections ainsi que sur le consensus entre le gouvernement et cette instance. En tout état de cause, tous les moyens doivent être mis à la disposition de la Haute instance pour l’aider à mener à bien sa mission ».
Sami Ghorbal (PDP) : « Le Parti démocrate progressiste salue la décision du gouvernement quant au maintien de la date du 24 juillet pour le déroulement des élections de la constituante et considère que c’est une décision conforme à l’intérêt national. En effet, notre part appuie cette confirmation de date et compte se mobiliser avec l’ensemble de la société tunisienne pour la bonne tenue et le déroulement des élections de la constituante ».
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J'appelle les Tunisiens à plus de raison: les élections le 24 juillet ne sont pas une fin en soi: ce n'est que le moyen de réaliser ce pourquoi nos enfants sont morts. si le 24 ne convient pas, IL FAUT CHOISIR UNE DATE QUI CONVIENNE ! ceux qui tiennent au 24 sont des voyageurs dont la valise est prête et qui s'empressent de monter et sonner le départ avant l'arrivée de ceux qui pourraient leur prendre leur siège.... Ils ne sont pas pressés d'arriver à la démocratie voulue par le peuple, ils sont pressés de monter seuls sur le ring et gagner le combat faute de combattants!!! Aprés cela c'est la tunisie qui va trinquer avec leurs dictats par constituante interposée !!!!!! et ils defendront par un vote ou ils étaient seuls. bonjour les dégats, des jours dangereux se profilent à l'horizon, plus dangereux en tt cas que la soi disant insecurité qui résulterait du report des élections. le pire c'est qu(ils le savent trés bien ces démocrates!
les réactions à la date du 24/07 traduisent en fin de compte 2 approches de l'acte éléctoral et du rôle de la constituante. Certains - et tout particulièrement les partis- y voient le choix d'un représentant "légal" pour un siège dans une assemblée pour s'occuper " officiellement" des affaires du pays. Ceux là sont pour la rapidité et le maintien du 24/07 même si techniquement la transparence et la bonne marche de ces élections risquent d'en souffrir. D'autres - en particulier les citoyens " lambda" et les associations de la société civile ( qui contrairement aux allégations du gouvernement n'ont pas été consulté)- sont pour le report. Parce qu'ils sentent et savent combien pour la société civile l'acte de voter de manière véritablement citoyenne et responsable politiquement, n'est pas encore acquis. Comment s'en étonner quand on sait que les tunisiens n'ont pas " vraiment" voter depuis 1959 ? A qui veut-on faire croire qu'en 2 mois le tunisien va pouvoir prendre connaissance des programmes de plus de 60 partis ? et il est censé choisir accorder sa voix à une des listes présentées par ces partis... On va peut-être organiser le 24/07/2011 les élections pour la Constituante mais certainement pas les élections pour une tunisie démocratique et citoyenne. Si des contestations et manipulations ont lieu la rsponsabilité en incombera à ceux qui les ont précipité. Si beaucoup de tunisiens n'arrivent pas à voir clair dans la mosaique des partis et des candidats et restent chez eux; la responsabilité incombera à ceux qui ont préféré pourvoir des sièges au lieu de faire des élections un grand rdv avec la démocrati et la citoyenneté!
Ces réactions ne reflètent la diversité des avis sur la question. Seuls les avis favorables au maintien de la date du 24 juillet ont été recueillis. On exclut volontairement les petits part. J'ai l'impression qu'il y a un accord tacite entre le PDP et Ennahdha pour prendre la fuite avec la future assemblée dans le train du despotisme et laisser la majorité des petits partis sur le quai de la démocratie.
Les élections maintenues le 24 juillet, c'est une mission impossible et BCS le sait très bien. Les semaines à venir montreront par ailleurs que l’on ne construit pas une démocratie et des élections transparentes suite à une transition opaque et cela BCS le sait très bien également. Est-ce que l’Instance supérieure indépendante des élections va accepter cet accord difficile à réaliser dans les délais mais dont on lui fera assumer la responsabilité d’un éventuel échec ?. Aux lecteurs d’analyser entre les lignes de juger et A suivre....
Bien fait pour les refractaires au changement. Pas de report. Coome ça on entendra moins de conneries et on verra les gens se focaliser finalement sur ce qui important.
Le report de la date des élections est une nécessité historique et ne reléve d'aucun calcul douteux ,compte tenu des circonstances matérielles et politiques que traverse le pays.Il aurait fallu commencer avec une volonté engagée à réformer les institutions de l'information,de la justice , de la police,et quoi d'autres...avant de fixer une date quelconque qui ne pourra être qu'arbitraire.Même la date du 16 Octobre est sans fondement acceptable puisque elle a été prise sans consultation élargie.Nous avons l'impression que chacun travaille isolé dans son petit coin,alors que nous avons aujourd'hui et demain de la participation de tous dans la prise de décision.
Je pense qu'il est inutile de perdre du temps une mobilisation est nécessaire et tout le peuple tunisien malgré les difficultés qu'il a devant lui saura s'en sortir l'adhésion de tous est impérative.