Décès de Mohamed Harmel, ancien premier secrétaire national du parti communiste tunisien (Attajdid)
Il aurait tant aimé savourer le 23 octobre prochain, le premier scrutin libre et indépendant pour lequel, il s’était battu toute sa vie. Mohamed Harmel, longtemps premier secrétaire national du parti communiste tunisien (devenu en 1993, Attajdid), s’est éteint dimanche à Tunis.
Biographie
Mohamed Harmel (1929-2011)
Né à Tunis en 1929, Mohamed Harmel est issu d’une famille d’artisans chaouchi de la ville de Tunis. Après des études au collège Sadiki et un stage à l’école des instituteurs. Il exerça ce métier quelques temps à Djebel Labiodh (actuelle Nefza, région de Béjà) et dans d’autres localités de l’intérieur de 1951 à 1956. Il s’engage très jeune dans l’action politique en 1947 au sein du Parti Communiste Tunisien et est arrêté pour la première fois en septembre 1949, au cours d’une manifestation organisée par le Comité Tunisien de la Liberté et la Paix. Elu membre du Comité Central du Parti communiste lors du 4ème congrès tenu en mai 1951, il est arrêté à Béjà en février 1952, lors d’une manifestation de protestation contre la déportation des dirigeants nationalistes et communistes et déporté à son tour au camp de Téboursouk. Après sa libération en 1953, il dirige, en 1954, le journal « Sawt El Oumma » (la voix de la Nation) et est de nouveau arrêté en 1954. Au cinquième congrès du Parti communiste, tenu en mai 1956, il est élu membre du bureau politique et du Secrétariat. En 1957, il est tête de liste aux élections Municipales de la ville de Tunis.
Arrêté en janvier 1963, avec Abdelhamid ben Mustapha et Hédi Jrad, suite à l’interdiction du parti communiste, il est libéré après quelques mois après et part à l’étranger pour raisons de santé. Après un exil de huit ans, il rentre en Tunisie en 1971. Il est élu secrétaire général du parti communiste tunisien au VIIIe congrès, tenu dans la clandestinité en février 1981, quelques mois avant la légalisation du parti en juillet de la même année. Réélu au même poste au IXe congrès, tenu à Tunis en juin 1987. Il continua à jouer les premiers rôles au sein du parti communiste et au sein du Mouvement Ettajdid, dans la constitution duquel, en 1993, il joua un rôle essentiel. Au second congrès du Mouvement, « le congrès de la refondation », tenu en juillet 2007, Ahmed Brahim est élu premier secrétaire du Mouvement et Mohamed Harmel est proclamé, à titre honorifique, président du Mouvement. Il a exercé deux mandats de député à l’Assemblée nationale, de 1994 à 2004, et a été nommé, en 2008, membre de la Chambre des conseillers, en tant que personnalité nationale.
Biographie de Mohamed Harmel parue sous la forme d’une notice pp. 306-307, du livre de Mohamed Ennafaa, Chronique Saharienne, Introduction et notes de Habib Kazdaghli, éditions Attariq Al jadid-MC Editions, 2011.
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Allah yarhamou et toutes mes condoléances à ma très chère amie de classe qui est sa fille fatma Harmal ainsi qu'à toute la famille de Bardo
C'était le "dernier des Mohicans".Mohamed Harmel personnalité politique d'envergure.Avec lui vient de s'éteindre le dernier visage du Parti Communiste Tunisien(1934) le parti Militant de Mohamed Nafaa et Georges Adda soutenu par l'ancien destourien dissident qui a fui le politique pro-occidentale de Bourguiba le Dr Slimane Ben Slimane. Malgré sa tentative de sauver le communisme tunisien.. il a laissé un parti pragmatique perdu dans ses choix et ses orientations . ...
Un grand militant qui s'en va. L'histoire retiendra qu'il a marqué son époque surtout pendant la période où le communisme était très en vogue et constituait la seule force d'opposition au capitalisme. Allah yarhamou
Vraiment triste d'apprendre cette douloureuse nouvelle pour sa famille, ses amis et son parti. Dommage qu'il soit mort à plus un mois avant ces élections libres qu'il attendait depuis de très longues années. Son action lui survivra bien. Condoléances attristées donc
Feu Mohamed Harmel s'est débattu farouchement contre le régime du dictateur Zaba pendant la dixième période de députation 1999-2004, il a été interdit d'antenne et attaqué par les "aboyeurs" du régime à l'époque, un grand militant est parti à jamais, allah yarhmou, la dernière fois que je l'ai vu c'était en 2009 lors du 1er congrès du fdtl. Mes condoléances à tous ses camarades et à toute sa famille.
Il s'agissait d'un grand militant ayant luté pour les libertés la loyauté et pour le progrès. La révolution a fait qu'au moins ce grand monsieur ne décède pas dans l'ambre de la dictature et dans un régime qui rapetissait ses hommes. Il est mort grand comme il le méritait. Son témoignage juste après la révolution à la télé Elwatania1 fait preuve qu’il s’agissait d’un homme perspicace, stratagème et tolérant. Toutes mes condoléances à sa famille et à ses compatriotes et camarades.
allah yrhamou notre camarade harmel ; connu par sa tolérance, et le savoir propager à tous ses militants du PCT la culture du patriotisme et du progressisme.