Wided Bouchammaoui : « Sauvons l'Utica de ses faux-sauveurs »

Pas un mot sur la nouvelle centrale patronale, Conect qui vient de se créer, mais une ferme riposte à « ceux qui prétendent sauver l’Utica », avec en prime, l’exemple de Watanaya TV en flagrante partialité. Cinq mois après sa prise de fonction le 3 mai 2011, la présidente de l’Utica,  Wided Bouchammaoui a dressé vendredi un avant-bilan rapide de l’action menée sur trois fronts : le déblocage de nombreuses entreprises, petites et grandes, le renouvellement des structures en prévision de la tenue du XIXème congrès et le renforcement de l’action internationale dans le souci de préserver et développer les partenariats, plaçant l’ensemble dans l’objectif d’une véritable transition à même de créer de nouveaux emplois et de générer de la croissance.

Mais, une question semble lui rester en travers de la gorge : alors que tous les efforts se conjuguent en faveur de ces objectifs, « certains, très minoritaires, s’agitent en dissension et bénéficient de la tribune médiatique, notamment celle de Watanaya 1, d’ailleurs absente aujourd’hui ! » La réplique est claire, mais se ponctue d’une décision « d’aller poursuivre en justice quiconque s’attaque à l’Utica et à l’honneur et la probité de ses dirigeants !»

Au passage, Wided Bouchammaoui, interrogée sur les attaques contre des chefs d’entreprises à force de fausses rumeurs propagées à leur encontre et ces fameuses listes annoncées ici et là, déclare avec une réelle lassitude : « nous sommes tous fatigués de ces listes qui ne finissent pas d'être colportées. Les opérateurs économiques sont tous coupables de faits justiciables ? Que la justice fasse son travail dès qu’il se doit, mais qu’on laisse les honnêtes gens travailler. La quiétude et la sécurité sont indispensables pour la relance économique. »

« Des hommes d’affaires investissent et s’investissent en politique », lui rappelle-t-on ! « C’est leur droit le plus absolu. Autant, nous préservons l’indépendance de notre organisation, autant, nous laissons la liberté à nos adhérents de faire leur choix. Plus ils sont présents dans les partis et la société civile, plus loin ils porteront nos revendications. D’ailleurs, je saisis cette occasion pour inviter les entreprises à faciliter la mission de ceux qui parmi leur salariés, se sont portés candidats à la Constituante et j’appelle tous nos adhérents à exercer leur devoir électoral, le 23 octobre, dans un acte libre, indépendant et historique ! »

Où en est la préparation du congrès ? « A mi-chemin, déclare Wided Bouchammaoui. Pas moins de 932 assemblées générales tenues (60%), avec de bons taux de renouvellement : 70% pour les membres des chambres syndicales et 50% de leurs présidents. Le rythme doit s’accélérer durant les semaines à venir afin de présenter au prochain conseil national les propositions quant à la date et le lieu de la tenue du congrès. Ce serait, avant la fin du premier trimestre 2012 ».

Au quotidien, les batailles ne manquent pas surtout pour accélérer l’indemnisation des entreprises sinistrées. « Celles dont le chiffre d’affaires se situe en dessous de 30 000 D, précise-t-elle, sont traitées à l’échelle régionale. Jusque-là, aucun déblocage n’a été effectué, mais on nous promet de premiers versements dès ce lundi. Les autres sont centralisées sous l’autorité du CGA. Plus de 100 entreprises viennent d’obtenir l’accord et le montant s’élève à près de 12 MD. » L’Utica agit également sur le front social et Wided Bouchammaoui rappelle qu’elle a signé, sans le regretter, les nouveaux accords salariaux, soulignant l’engagement de la centrale patronale à faire tout l’effort nécessaire en faveur des salariés. « L’essentiel, souligne-t-elle, c’est que le travail reprenne partout et que la croissance se réalise. »

A l’international, les contacts et initiatives se multiplient : la Tunisie vient de prendre la présidence BusinessMed, organise des journées de partenariat avec l’Afrique et une journée spéciale de partenariat avec la Libye, renforce ses interactions avec l’Union européenne et poursuit l’intensification de son rayonnement.

Climat intérieur assaini, organisation restabilisée et équipe ressoudée. En six mois seulement, le bilan dressé est positif : la transformation est bien engagée. Mais, beaucoup reste à faire.