Le scrutin du 23 octobre vu par l'ambassadeur d'Allemagne à Tunis
Qu’attendent les grandes puissances des élections du 23 octobre 2011 ? Et à quoi pourront-elles juger de leur succès? Leaders a posé ces deux questions aux ambassadeurs des pays membres du G8 ainsi qu’à celui de l’Inde et l’ambassadeur Chef de la délégation de l’Union européenne à Tunis. Ils ont presque tous accepté d’y répondre (à l’exception de ceux qui étaient en congé, avant le bouclage). Dans une première partie, nous reproduisons les réponses des ambassadeurs d'Allemagne, du Canada et des Etats Unis
Qu’attend l’Allemagne des élections du 23 octobre 2011 ?
Les attentes de l’Allemagne des élections en Tunisie sont, je crois franchement, plutôt secondaires.
En revanche, il est primordial et très important pour la Tunisie, pour la situation dans le pays et pour sa position au sein de la communauté internationale, qu’un scrutin libre, secret, loyal et calme comme dans tous les autres États démocratiques du monde, soit organisé, à savoir des élections au cours desquelles le peuple tunisien décide lui-même pour la première fois dans son histoire conformément aux principes démocratiques comment les fondements de la nouvelle Constitution seront fixés, qui les fixera et par qui les Tunisiens veulent être gouvernés.
Je félicite la Tunisie de sa grandeur et de sa souveraineté d’accepter des observateurs internationaux, suivant les usages internationaux et comme il se fait dans les autres démocraties.
Quel serait, d’après vous, l’index de leur réussite ?
Le scrutin du 23 octobre 2011 et les premières élections qui le suivront, peut-être dans un délai d’une année, pour composer un parlement véritablement durable, constitueront, à mon avis, les deuxièmes importantes dates-clés pour la Tunisie après son indépendance et la proclamation de sa République.
L’index de leur réussite dépendra de l’accomplissement des critères susmentionnés, à savoir la tenue d’un scrutin libre, secret, démocratique, sain et loyal, bien préparé et bien organisé en vertu des règles et critères internationaux, c’est-à-dire des élections sans menaces, sans corruption et sans ingérence inadmissible dans la décision des électeurs, ni dans les médias, des élections caractérisées par l’objectivité et l’exactitude du processus électoral, notamment en ce qui concerne le dépouillement et la proclamation des résultats ainsi que la faculté et la disposition de tous d’accepter un résultat final correct. Toute forme d’extrémisme antidémocratique serait d’ailleurs, au vu des règles internationales universelles, inacceptable et porterait gravement atteinte au pays.
En conclusion, je voudrais faire remarquer que j’ai confiance aussi bien en les organisateurs tunisiens des élections qu’en les électeurs de mon pays hôte, tout en étant persuadé que toutes les parties assumeront leur responsabilité particulière et créeront, par conséquent, pour la première fois une Tunisie démocratique et libre qui possède de grandes opportunités de développement. L’Allemagne est comme toujours du côté de ses amis tunisiens et maintenant, après la révolution, elle est également du côté d’un gouvernement démocratique du pays.
Lire aussi : Le scrutin du 23 octobre vu par l’ambassadeur des Etats Unis
Lire aussi : Le scrutin du 23 octobre vu par l’ambassadeur de Canada
- Ecrire un commentaire
- Commenter
Il convient de souligner que la réussite des élections de 23 octobre 2011, sera la fabuleuse récolte de ce dont la Tunisie n'a cessé de thésauriser depuis la lutte pour l'indépendance, dont les icônes et les martyrs furent nombreux, jusqu'à la révolution du 14 janvier 2011 et ce dans tous les domaines et malgré des faiblesses certaines.La Tunisie d'après le 23 octobre 2011 sera le fruit de la Tunisie de Mhamed Ali, Thaalbi, de Bourguiba et de bien d'autres hommes et femmes.