« S'il vous plait ne nous laissons pas faire »
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C’était le cri désespéré d’une mère qui avait décidé d’aller manifester le 9 avril sur l’avenue Habib Bourguiba. C’est avec son fils qu’elle est partie célébrer la fête des martyrs tunisiens, morts pour la patrie en 1938, et ceux tombés le 14 janvier 2010 dans cette avenue, symbole de la résistance permanente du peuple contre toutes les formes de dictature.
C’était le cri désespéré d’une citoyenne tunisienne qui a cru, à tort, qu’elle était enfin libre, libre de penser, libre de défendre ses idées, libre d’être ce qu’elle est : moderne, instruite, combative et insoumise.
C’était le cri désespéré d’une femme qui est sur le point de perdre définitivement ses illusions, et renoncer à jamais à ses rêves pour son fils.
Alors, elle s’accroche dans un ultime cri dedésespoir pour qu’on l’entende : « S’il vous plait, ne nous laissons pas faire »
Avec ses compatriotes, ils ont tous cru qu’en manifestant ce jour-là, dans cet endroit-là, ils allaient pouvoir enfin, après tant d’années de silence subi, témoigner toute leur reconnaissance aux martyrs et en profiter pour dire non à la discrimination qui frappe aujourd’hui une grande partie de la société tunisienne. Le but de ce rassemblement était principalement celui de rendre, enfin, un hommage exceptionnel à tous ceux qui ont payé de leur vie et de leurs corps pour que la Tunisie vive dans la dignité et la justice.
Hélas, ce qui devait être une commémoration historique s’est transformé en cauchemar.
Les manifestants qui croyaient avoir rompu définitivement avec la dictature et la violence policière (l’un n’allant pas sans l’autre) se retrouvent interloqués devant un rappel - choc de « leur passé et de leur présent ».
Aussitôt réunis, les manifestants sont assaillis de toutes parts par une police au comportement barbare sans aucune commune mesure avec celui qu’elle affichait à la manifestation du 20 mars dernier.
Les manifestants se retrouvent, à leur grande surprise, sans défense, à la merci de policiers en tenue et de quelques individus en civil aux regards plein de haine et se croyant tout permis par la grâce de leurs barbes et de leurs gourdins.
Cette violence qui s’est déchainée tout d’un coup contre une partie spécifique de notre peuple, ceux que l’on nomme dans les coulisses du pouvoir « les renégats », à été orchestrée par ceux qui nous gouvernent pour rappeler à l’ordre tous ceux qui refusent de rentrer dans un certain moule et refusent le retour en arrière toute, sous couvert de force de loi.
Comme par hasard, les cibles privilégiées d’attaques sont ceux qui n’ont jamais renié leurs idées. Ceux dont on est fiers et qui pèsent dans la société tunisienne et qui ont beaucoup donné et beaucoup subi :Hamma Hammami, qui n’arrête pas d’être persécuté depuis des décennies et qui n’est toujours pas sorti de l’auberge, Jawhar Ben Mbarek fracassé jusqu’à la fracture, Samir Taieb, Ksila et bien d’autres dont beaucoup de femmes anonymes que l’on a vues en sang, trainées sans pitié dans les rues.
Notre triste histoire ne cesse de se répéter, et nos militants d’encaisser.
Leurs crimes, ces patriotes-là, c’est d’être de gauche ou d’être laïque ou d’être moderniste ou d’être simplement des citoyens modérés. Est-ce un crime de ne pas avoir de barbe, de ne pas porter le hijab ou le niqab, et de circuler sans un coran sous les bras ? Le coran est un livre Saint à ma connaissance, il doit être respecté et non pas utilisé comme un tract politique.
Hélas, le gouvernement a prouvé encore une fois que ses enfants gâtés ne sont pas ceux qui luttent avec les plumes, les mots et les idées, mais ceux qui brandissent sabres, bâtons et drapeaux noirs et menacent notre avenir. Eux on ne les traque pas, on ne les inquiète pas, on ne les punit pas et on ne les cherche même pas.
Les autres,on les surveille, on condamne leurs idées, leur apparence, leur mode de vie même les mots dérivés du mot LIBERTE leurs sont interdits d’écriture sinon la condamnation sera sans appel.
Latifa Moussa
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Bravo Madame, votre article reflète la vérité et le vrai visage de cette bande, mais je trouve qu'il est modéré et même clément.
Ce qui est arrivé le 9 avril est regrettable. Cependant, Latifa Moussa nous sert un discours qui commence par jouer sur les émotions en instrumentalisant une "citoyenne tunisienne" et conclut avec un bon exemple sur la façon dont on s'obstine à divisier les Tunisiens et Tunisiennes: Les "bons", c'est à dire la gauche qui sont des saints, et les "pas bons", c'est à dire les barbus et les hijabies qui sont des diables incarnés. Une vision binaire qui ne fait rien pour rassembler les Tunisiens et Tunisiennes.
Une tribune poignante! Merci.Mourad
Quels voyous ces salafistes et ces manipulateurs d'Ennahda !!! Que Dieu leur ouvre toutes grandes les portes de l'enfer et les châtie pour leur faire expier leurs fautes. Mais de quel droit ces usurpateurs d'un pouvoir qui ne leur était pas destiné se permettent ils de manier le gourdin contre leurs semblables ? Ils le paieront chèrement cet "acte de bravoure" contre des femmes et des enfants sans défense, le moment venu. A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Honte à eux....
Un grand merci Latifa,je suis entièrement d'accord avec vos écrits. Je parcours le monde et je rencontre ces voyoux dans tous les pays, dans toutes les villes, dans toutes les rues. Ce sont bien souvent les mêmes, ils sont incapables de travailler, ce sont de pauvres mecs incapables de se valoriser d'une autre façon que d'insulter les honnêtes citoyens qui ne pensent pas comme eux, qui ne s'habillent pas comme eux, de menacer, de violenter, de violer, d'amputer ceux et celles qui les impressionnent par leur idéal, leur intelligence,leur style de vie, leur créativité, leur amour pour le beau, pour l'épanouissement de l'esprit, de l'être humain...... En fait ce sont des fainéants capables des pires exactions au nom d'Allah et du prophète. C'est une bien triste image qu'ils donnent de l'Islam.
Bravo latifa c est notre devoir à tous d organiser et consolider la résistance à ce nouveau pouvoir qui veut nous faire faire un bon en arrière de plusieurs siècles ! Qui veut détruire nos vies notre société et notre espoir pour une vie digne .
Non, ce qui est arrivé le 9 Avril n'est pas uniquement regrettable, il est décidé, organisé et voulu par cette bande d'incapable qui prétend nous controler, nous museler. Mais ces individus confondent la Tunisie avec le Qatar ou l'Arabie Saoudite qui, malgré tous les dollars qu'ils possédent s'organisent pour faire de leurs peuples l'un des plus ignorants de la planète -au nom d'Allah. Pourquoi donc ne dépensent-ils pas pour former dans les meilleurs universités du monde leur peuple? Ont-ils donc à ce point peur d'un peuple qui réfléchi? Ont-ils donc peur de l'intelligence, du savoir, de la lumière? A-t-on un jour appris qu'un arabe de ces pays-là à été à l'origine d'une découverte scientifique ou autre, d'un prix international prestigieux...? Ce qui inquiète nos nouveaux-provisoires- gouvernants c'est que malgré la pauvreté, le chomage et le niveau intellectuel hérité par les années Ben Ali, le peuple tunisien n'est plus dupe. Bourguiba est parti de rien , il a réuni le peuple, construit un état, édifié une république, poussé au savoir, à l'éducation, à la libération de la femme-et par conséquent de l'homme. Aujourd'hui, Ghannouchi agit davantage en mafieux qu'en chef de parti,et épaulé par les 2 docteurs et le barbu, ils ont divisé le pays, ridiculisé l'Etat, détruit la République. Bourguiba n'avait rien au départ, il a tout construit. Aujourd'hui, ils ont tout, ils sont en train de tout détruire. Ils ont un seul but :se venger. Qu'elle est donc le bilan des 100 jours? Rien...Et le peuple doit encore accepter? Se taire? Se résigner?
Mais madame ,vous aurez du respecter la loi avant de s'acharner ainsi ,jawher ben mbarek et autres ont fait du bon cinema ,une autre chose à vous rappeler ,pourquoi autant parler du niquab ,du hijab,du coran....dans une affaire de confrontation entre police et manifestants arretez SVP ces moqueries je ne vois aucune liaison
Excellent texte Madame qui m'a beaucoup émue.Nous pensions vraiment que la repression policière à sens unique appartenait au passé... De toute évidence nous étions naïfs!votre texte est plein d'émotion mais reste modéré, cela prouve une sagesse certaine!
SANS COLLABORER AUX MYTHES DE LA VENGEANGE SOUS TOUTES SES FORMES , Je tiens à vous dire merci Mme pour votre largesse d'esprit et l'honnêteté dans vos dires !!!! être un tunisien modéré et heureux dépend il de nos jours de l'état dangereux des membres salafistes ou de ses propres valeurs et acquis ??? moi je ne me pose même plus cette question qui tue nos réelles pensées sur le devenir du havre de paix tunisien espéré !!!!! Est-ce un crime de ne pas avoir de barbe, de ne pas porter le hijab ou le niqab, et de circuler sans un coran sous les bras ? Le coran est un livre Saint à ma connaissance, il doit être respecté et non pas utilisé comme un tract politique.
