La leçon libyenne
Même si les résultats définitifs sont attendus mardi, la victoire en Libye de l’alliance des forces nationales au détriment des islamistes est tenue pour acquise au vu des premières estimations. Sans attendre la proclamation officielle des résultats, Mahmoud Jibril, le leader de cette alliance et ancien premier ministre du Conseil de transition a appelé les autres forces politiques à l’unité «pour parvenir à un consensus sur la base duquel la constitution pourra être rédigée et le gouvernement formé». Le triomphe modeste, il a ajouté : «dans ces élections, il n'y a qu'un seul vainqueur, la Libye».
Traités parfois avec une certaine condescendance par leurs voisins du nord, les Libyens ont ainsi fait preuve d’une grande maturité qui nous a fait malheureusement défaut le 23 octobre dernier. Instruits par l’exemple tunisien, ils ont su éviter le travers dans lequel nous sommes tombés : l’atomisation des forces politiques laïques qui a abouti à l’éparpillement des voix : un million et demi de voix recueillies...et aucun siège remporté !) alors qu'en Libye, l’alliance des forces nationales regroupait la quasi-totalité des formations libérales (ou laïques), soit une bonne soixantaine. A posteriori, cela parait si évident qu'on se demande comment notre classe politique n'y avait pas pensé plus tôt. On voulait servir d'exemple au reste du monde arabe, nous voilà ravalés au rang de contre-exemple. Cela nous apprendra au moins à être plus modestes...et à faire preuve de plus de clairvoyance dans le futur. En tout cas, cette victoire a le mérite de mettre fin à une légende : il n’y a pas de fatalité à la victoire du camp religieux dans le monde arabe, pour peu que le camp adverse unisse ses forces, et que ses chefs mettent une sourdine à ses rivalités...et revoient à la baisse leurs ambitions démesurées. C'est aussi simple que ça !
A.B
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N'ayant pas vu d'analyse de la réalité libyenne, il est plutôt difficile de tirer des leçons. Jusqu'à quand cette alliance durera-t-elle? Les prochaines semaines et les mois à venir nous le diront bien.
Quand on a faim on vend son ame au diable. La majorite des tunisiens qui a vote pour enahdha non pas par conviction mais enahdha a profite de leur pauvrete pour les acheter ce qui nest pas le cas des libyens et en plus ils ne sont pas "aussi betes "que l on croyait ils ont bien vu ce qui ce passe chez nous et ils ne veulent pas tomber dans le piege des islamistes
Prenez toujours des leçons des autres, au lieu d'avoir confiance a votre peuple !!! C’est honteux.
@ Observateur Quoiqu'il arrive, le fait d'avoir évité l'écueil islamiste, en soi, est une très bonne chose. Je pourrais faire un long développement mais je pense que vous voyez ce que je veux dire : mêler la religion à la politique c'est contre productif voire nuisible au prorès.
je crois que l'expérience est salvatrice pour deux raisons. la première est que une fois le mythe ennahdha est confronté a la dure réalité du pouvoir il sera désacralisé, la deuxième est que ce meme parti est obligé de mettre de l'eau dans son vin si j'ose dire(pour preuve les reculades au sujet de la charia et j'en passes )
nous les tunisiens devons avouer que nous regardons les libyens avec une certaine arrogance,ils sont plus naïfs ,plus abrutis, moins expérimentés, même notre président provisoire leur propose une assistance dans la mise en place des institutions.avec ces élections le peuple libyen et son élite ont montré qu'ils savent faire bien les choses et mieux que les autres.ce peuple a réussi le plus difficile le reste n'est que détail.retournons à notre cacophonie
Ah Imed, pourquoi ne pas reconnaitre les erreurs faites... reconnaitre que les Libyens ont fait preuve de maturité politique n'est pas honteux... Trouviez vous honteux pour les autres pays lorsque qu'ils applaudissaient la révolution tunisienne? Ke choix du 23 Octobre n'était pas le bon, il faut donc maintenant être vigilant!
Il n’y a pas de fatalité à la victoire du camp religieux dans le monde arabe, pour peu que le camp adverse unisse ses forces et que ses chefs mettent une sourdine à leurs rivalités et se départissent de leur angélisme. Les libyens l'ont prouvé. Seraient-ils plus intelligents que les tunisiens ?
Parler de leçon,c'est aller trop vite en besogne ? Contrairement à se que certains pensent,et dans l'état actuel des choses,les leçons émergent et émergeront toujours de l'expérience tunisienne ? Les mêmes nous ont recommandé de suivre l'exemple égyptien trois mois après la chute de H.Moubarak. Rappelez-vous,les égyptiens,avec trois bouts de ficelle ont réussi à mettre sur pied un gouvernement fantoche,changé quelques têtes... Tout le monde connait la suite,l'Égypte patauge encore dans la mouise? Nous avions choisi la voie la plus difficile,mais la plus sure !