Le gouvernement prendra en charge la remise en état de l'ambassade US et de l'école américaine
Le gouvernement tunisien a exprimé aux pays occidentaux son engagement à garantir la sécurité des chancelleries, écoles et communautés étrangères sur son territoire, après les violences de vendredi dernier. Un message rassurant dans ce sens a été délivré à un certain nombre d’ambassadeurs, notamment ceux des Etats-Unis d’Amérique, de l’Union Européenne et d’autres pays, reçus à cet effet et à sa demande par le ministre des Affaires étrangères.
M. Rafik Abdesselam l’a annoncé ce matin lors d’une conférence de presse tenue au siège du département et destinée à faire le point des développements de l’affaire de l’agression et actes de vandalisme perpétrés contre l’ambassade et l’école américaines à Tunis, ainsi que de celle du naufrage présumé de l’embarcation transportant plus de 100 migrants clandestins au large de Lampedusa. Il a précisé avoir fait part à l’ambassadeur US des regrets du gouvernement tunisien et de sa condamnation la plus ferme du « terrible déchaînement de violences » contre des locaux diplomatiques, précisant que « de tels actes criminels » sont hautement préjudiciables à l’image de marque de la Tunisie auprès de ses partenaires.
Il a indiqué que la Secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton l’avait assuré, lors d’une conversation téléphonique, de l’attachement des Etats-Unis à continuer à soutenir la transition démocratique et le développement économique en Tunisie.
Pour autant, il faut bien se garder de céder à l’exagération. L’évènement doit être ramené à sa juste dimension, celle d’une manifestation qui a dégénéré sous l’effet combiné d’émeutiers surexcités mais aussi « par ce qu’il faut bien appeler des bandes du crime organisé », a insisté le ministre qui a déploré qu’un tel déchaînement de violence ait porté atteinte à l’image de la Tunisie par la faute d’agissements irresponsables et totalement inacceptables. En réponse à la question d’un journaliste dans ce contexte, le ministre a nié la présence en Tunisie d’un quelconque mouvement connecté à Al-Qaeda assurant que, de toute façon, chaque abus engage une responsabilité individuelle.
Malgré la gravité des faits, a encore minimisé M. Rafik Abdesselam, il n’y a rien de comparable avec ce qui se passe dans d’autres pays où les violences échappent à tout contrôle et font de nombreuses victimes au quotidien. Il ne faut pas non plus oublier que la Tunisie en est encore au tout début de l’apprentissage de la démocratie après avoir réussi une révolution exemplaire, l’instauration des libertés, des élections démocratiques et la mise en place des institutions de la transition démocratique.
Ce qui s’est passé est d’autant plus répréhensible, regrettable et incompréhensible que la liberté d’expression, la liberté de manifester et même la liberté de crier sa colère, sont garanties en Tunisie depuis la chute de la dictature, a-t-il encore déclaré faisant en outre valoir que la sécurité et la stabilité sont du ressort exclusif des forces de l’ordre mais de toutes les composantes de la nation, gouvernement, bien sûr, mais aussi partis politiques, société civile et citoyens.
Le ministre a en outre réaffirmé la détermination des services de l’Etat de tout faire en sorte pour que tous les fauteurs de troubles soient arrêtés et traduits devant les tribunaux pour répondre de leurs actes, assurant d’autre part que le gouvernement prendra en charge la réparation et la remise en état de l’ambassade et de l’école américaines.
Création d'une commission d'enquête tuniso-italienne sur le naufrage de Lampadusa
S’agissant de l’affaire du naufrage de l’embarcation de migrants clandestins au large de l’île italienne de Lampedusa, M. Rafik Abdesselam a indiqué avoir convenu avec son homologue italien, lors de son récent déplacement sur les lieux, de la mise en place d’une commission d’experts conjointe pour faire avec une absolue certitude toute la lumière sur le drame et délimiter les responsabilités, faisant état de la forte baisse du nombre de migrants clandestins vers l’Italie. Il a avance le chiffre de 2054 « harragas » parvenus à destination en 2012, contre plus de 30 mille en 2011.
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Désolé ce serait une insulte pour moi que de commenter des débilités. Vivement un renvoi définitif avec des poursuites judiciaires contre ce meilleur gouvernement depuis l'indépendance. Après, je commenterai.