Pour Marzouki, les élections présidentielles d'abord
« Nous sommes à l’aise avec le calendrier proposé par le chef du Gouvernement, Hamadi Jebali pour la tenue des élections législatives, fin juin, sauf que nous estimons nécessaire de les faire précéder par les présidentielles ». C’est ce qu’a affirmé le porte-parole de la présidence de la République, Adnan Manser, relayant la position du président Moncef Marzouki. A l’appui de cette approche, il a indiqué que le président de la République étant habilité à charger parmi la majorité issue des urnes, une personnalité devant former le gouvernement, il est bien naturel que le président soit élu le premier afin qu’il puisse procéder, par la suite à ce choix.
En étayant davantage sa position, Manser explique que la situation risque d’être ubuesque avec un parlement élu au suffrage universel et un président qui ne l’est pas mais qui doit désigner un chef de gouvernement. Jebali avait en effet proposé que les présidentielles se tiennent vers septembre prochain, soit trois mois après les législatives ce que Marzouki estime peu logique.
Bref, un nouveau sujet de friction en perspective qui nous renvoie à l'histoire de l’histoire de l’œuf et de la poule et risque de faire reculer les échéances…
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Mr Marzouki a entièrement raison. Dans le cadre d'un régime semi-présidentiel probable et souhaitable pour le pays, le Président de la République devrait avoir l'initiative de dissoudre le parlement et d'appeler à des nouvelles élections. Proceder aux élections législatives avant les présidentielles serait alors un non sens total. A moins que l'on s'oriente vers un régime purement parlementaire ou le Président ne serait là que pour couper des cordon. Régime parlementaire dont nous avons eu un apperçu de son inefficacité avec cette ANC.
Nous avons compté jusqu'à ce jour 18 propositions de dates pour l'élection présidentielle, et aucune n'a été retenu pour de bon, le pays ne retrouvera le chemin de la stabilité, et la cohésion sociale, qu'après l'élection d'un Président qui sera un interlocuteur valable pas trente six que nous avons actuellement, qui sont des sangsues qui ne veulent pas lâcher prise leurs fauteuils.
Etonnant n'est ce pas, l'élection de l'assemblée avant celle du Président. Le Président a besoin d'une majorité pour diriger le pays. Dans un régime présidentiel, c'est lui qui doit nommer le 1er ministre et non plus le sieur Rached. Une fois cela suffit et c'est une fois de trop. Il a montré par là son ignorance des règles de gouvernance d’un pays. Comment peut-il croire qu’il continuera encore de tirer les ficelles sous la table pour faire passer ses caprices et ses directives. Il est trop imprégné de sa Grande Bretagne. Il ne s'est pas encore rendu compte que les anglais conduisent à gauche.