La guerre des virages par chaînes de télévision interposées n'aura pas lieu
A coup de grandes affiches et fortes annonces, des chaînes TV commerciales dédient leurs écrans à des mini-chaînes TV réservées, chacune, à une grande équipe sportive de la capitale. Du coup, on nous promet Taraji TV sur Hannibal, après CA TV, sur Nessma, alors que les autres clubs, faute d’autres chaînes disponibles et surtout de moyens se trouvent privés d’écran. Est-ce acceptable ? Et au nom de quoi ?
L’accepter, c’est d’abord dévoyer les chaînes TV de leur vocation généraliste pour le grand public, sans discrimination d’appartenance à un club par rapport à un autre. C’est aussi, les réduire à de simples agrégateurs de programmes reçus en boîtes prêts à être diffusés, et non conçus par des journalistes professionnels et indépendants, décidant en leur âme et conscience. Bref, les chaînes se convertissent en diffuseurs, loueurs d'espaces et d’audience. C'est finalement un dérapage périlleux pour le paysage audiovisuel tunisien.
Ouvrir nos chaînes à ce genre de programmes, c'est, en outre, courir le risque d'exacerber les passions au moment où la violence et le chauvinisme gagnent nos stades, c'est pénaliser les petits clubs qui, ce faisant, verraient le fossé qui les sépare des grands clubs s'élargir au point de les étouffer. C'est dire qu'il est grand temps que les instances concernées s’en saisissent.
C'est fait avec le report de ces "mini chaînes", le dossier ayant été transmis au Conseil au Conseil Supérieur de la Communication et au Conseil de la Concurrence, comme l’apprend Leaders. Ces deux instances bien indiquées auront à émettre leur avis sur la conformité de ces '"mini chaînes" avec les réglementations en matière de publicité et d'information et notamment la nécessité pour les chaînes télévisées de respecter le principe d'égalité entre les associations sportives et la législation en vigueur sur les plans de la publicité et la concurrence.
Outre l'aspect réglementaire, et indépendamment de l'avis qui sera rendu, cette affaire pose un problème d'éthique. Accepter de diffuser des programmes clefs-en-main, à obédience partisane ne risque-t-il pas de heurter la conscience professionnelle des journalistes et des producteurs et animateurs de TV, attachés à leurs convictions et à leur ligne éditoriale. Les instances concernées devraient d’ailleurs élaborer les règles de conduite sous forme de cahiers de charges à respecter.
- Ecrire un commentaire
- Commenter
Je suis extrêmement deçu, apres les ultras, maintenant c'est les chaines de television de nos clubs ! On est en 2010 il faut que la mentalite change. .