News - 06.09.2011

Garde Nationale, hommes d'affaires, Libye… Les petites phrases de Caïd Essebsi

Malgré une petite inflammation de la gorge et les fortes contrariétés que les incidents successifs lui font subir, le Premier ministre, M. Béji Caïd Essebsi garde son sang froid, multipliant évocations historiques, citations de faits chiffrés, intransigeance sur le respect de la loi et confiance en l’avenir. En 45 minutes de discours et de réponses aux questions des journalistes, mardi matin, il ne s’est privé de ciseler ses petites phrases, bien fléchées. Extraits

Garde Nationale : C’est un corps que j’ai vu naître à l’aube de l’indépendance, aux côtés de Bourguiba. Formé de jeunes patriotes, il a toujours été au service de la Nation, sans jamais démériter. Aujourd’hui, j’ai de la peine à reconnaître certains de ses éléments. L’immense majorité est loyale. Ils ne sont que 3 à 4 % au maximum à céder aux sirènes. J’invite aujourd’hui solennellement tous les Gardes Nationaux à respecter leur serment et à s’acquitter au mieux de leur noble mission au service de la Nation, comme ils l’ont toujours fait, avec courage et abnégation.

Hommes d’affaires : Sans entrepreneurs, il n’y a pas de création d’emplois, ni  de relance économique et de croissance. Il importe qu’ils soient rassurés, encouragés et soutenus dans leurs efforts. Personne ne peut remettre en question leur droiture et leur probité. S'il s'avère que certains, et cela doit être une minorité, sont impliqués dans des affaires, c’est à la justice de se prononcer à leur encontre, en leur garantissant le droit aux recours à exercer. Prétendre aujourd’hui qu’il y a des listes d’hommes d’affaires à poursuivre est sans fondement. Même ceux qui ont fait l’objet, sur décision de justice, d’interdiction de voyage, peuvent s’y opposer par les voies légales qui leurs sont garanties. D’ailleurs, j’ai demandé au Ministre de la Justice de notifier personnellement toute interdiction de quitter le territoire à chaque personne concernée. Vous savez, des erreurs peuvent surgir et elles peuvent être rattrapées. La présomption d’innocence est la règle. Nos hommes d’affaires sont indispensables et précieux pour l’avenir de la Tunisie et sa prospérité

Média : Je n’arrive plus à comprendre, surtout les médias publics qui sont, d’ailleurs, les plus circonspects à l’égard du gouvernement et des symboles de l’Etat. Prenez l’exemple de l’adresse officielle faite par le Président de la République, lundi soir dernier, dès l’annonce de l’Aïd, pour présenter ses vœux à la Nation. Elle n’a été mentionnée dans le journal télévisé que dans une position bien tardive, après tant de petites nouvelles. Où est la hiérarchie effective des informations, le respect dû aux symboles de l’Etat ?

Revue (hebdomadaire): Vous êtes de quel journal ? Ah, mais bien sûr. Je connais, mais cela ne veut pas dire que j’apprécie ?

Journal (quotidien): Ecoutez, occupez-vous de votre journal, et laissez-moi m’occuper du gouvernement, j’ai tant de choses à faire.

Référendum : Vous me demandez de vous dire clairement et directement si référendum il y aura ? Je vous réponds clairement et directement que ce n’est pas de mon ressort. La décision en revient aux partis politiques, au conseil des ministres et au président de la République.

Tireurs de ficelles : Vous m’interrogez sur l’identité de ceux qui tirent les ficelles et manipulent les fauteurs de troubles. S’ils étaient connus et confondus, ils seraient déjà entre les mains de la justice.

Libye : Tout n’a pas été encore révélé sur nos véritables relations avec le Conseil National de Transition. Nous l’avons reconnu dès le premier jour et c’est à sa demande pressante que nous ne l’avons pas annoncé afin de préserver certaines marges de manœuvres. Aucun effort n’a été épargné pour venir en aide à nos frères et nous acquitter du devoir de solidarité agissante, gouvernement et population, dans un magnifique élan de fraternité qui a ébloui le monde et conquis tous les Libyens. C’est là notre devoir, sans rien attendre quoi que ce soit. Je ne peux qu’être sidéré lorsque j’entends une jeune journaliste répliquer à un frère libyen qui loue l’attitude de la Tunisie lui rétorquer que la reconnaissance officielle du CNT a été tardive… Qu’en sait-elle au fait ? Ou encore, lorsqu’un autre journalise demander où est notre part du gâteau ! De quel gâteau parle-t-il et de quelle part ? Ils n’ont rien compris.

La Tunisie entre les mains de ses enfants : Bourguiba ne cessait de me le répéter : l’unique danger qui peut menacer la Tunisie, ne peut venir que de ses enfants ingrats, alors prenez-y garde. Si je vous le dit, c’est pour vous appeler à la vigilance et demander aux ingrats de cesser de nuire à la Patrie.
 

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14 Commentaires
Les Commentaires
anonyme - 06-09-2011 19:42

excellent discours plein de discernement.nous ne sommes pas une ile la démocratie naissante a des ennemis extérieurs mais ses pires ennemis peuvent etre ses enfants.comment avoir une économie sans promoteurs.u mélange de confiance dans le moyen terme et a rassuré pour le court terme .personne n 'est au dessus de la loi .je l 'affirme d' autant plus que nous avons subi l 'injustice sous l 'ancien régime parceque la juge a employé la force de la loi et non la justice i

Ennouri Benyoussef - 07-09-2011 02:23

IL FAUT SOUTENIR BCE PLUS QUE JAMAIS ET LUI PERMETTRE DE MENER A BONNE FIN SA MISSION QUI CONSISTE A PERMETTRE AU PAYS DE TENIR DES ELECTIONS LIBRES ET INDEPENDANTES POUR LE CHOIX DE SES FUTURS DIRIGEANTS , QUELS QU'ILS SOIENT ;

khlifi - 07-09-2011 10:16

J'ai remarqué autre chose, coté médias.Le Premier Ministre, malgré son age, s'est maintenu debout pour tenir son allocution et répondre aux journalistes .Parmi ces derniers seul celui d'Aljazeera s'est levé pour poser sa question au Premier Ministre.Pascal disait que l'estime est une chose et le respect une autre.Je me dois de vous respecter mais je garde mon droit de ne pas vous estimer .A la place de Si Béji, je ne répondrais qu'à celui ou celle qui daigne se lever.

lassoued bechir - 07-09-2011 11:11

Discours plein de sagese et de discernement. On en redamande! Un homme d'état, dans le sens propre du terme. Libre aux syndicalistes de manifester à la Kasbah tant qu'ils veulent! Cela ne peut empêcher les vérités dites par le 1er ministre.Mais à mon avis , les vrais syndicalistes tiennent compte de l'intérêt de la Nation, qui n'est pas du tout, actuellement dans ce genre de démontration, complètement inutille et même nuisible, à la longue, aux véritables intérêts du pays. Prenons les leçons sur " l'IGMETAL" allemand qui exhorte ses adhérents, quand il le faut, à accepter certaines diminutions de paie, pour éviter les liceniements...En tous cas, le 1er Ministre est à mon avis, nettement en deçà,de la réalité, quand il parle de seulement 3% de perturbateurs...Il est très généreux avec ce corps, qui necessite, entre autres, une véritable remise en question, pour que nous soyons conformes avec nos idéaux révolutionnaires, et par respect à la mémoire de nos martyrs....

M.E.Mami - 07-09-2011 12:03

Je souscris avec ce que vient d'écrire khlifi. Les journalistes, du moins une bonne majorité doivent refaire leurs classes... habits, tenue et surtout respect ! Avez vous remarqué le photographe avec la casquette? Franchement est-ce une tenue respectable, quand même, c'est franchement intolérable... Pourquoi on ne voit pas cela dans les sociétés démocratiques ?!

KRAIEM - 07-09-2011 12:54

Complètement d'accord avec Monsieur Khlifi, ces journalistes confondent entre liberté, et impolitesse. Merci pour le correspondant d'Al jazeera, (Journaliste Tunisien, ne l'oubliez pas, mais correcte et respectueux). Comme une bonne partie des Tunisiens, j'ai été vraiment déçu par ce genre de questions, à la limite de l'incompréhension totale du l'intervention du Premier Ministre. Quant à ceux qui jettent tout sur les ennemis de la nouvelle démocratie, eh ben retenez Messieurs que, nous n'avons aucun ennemi. La destruction se trouve en nous même. Au lieu d'accompagner notre jeune démocratie, une large partie des médias nous vendent uniquement les scandales pour écouler leur paperasse négative. Heureusement qu'il y en a encore quelques journaux et journalistes de métier qui se comptent malheureusement sur les doigts d'une seule main.

jemhedi - 07-09-2011 18:16

bravo et courage ¨Mbks je vous remercie beaucoup d'y être reconnaissant pour le passé avec le grand bourguiba.bref;soyez encore un militant pour sauvegarder le pays de tous abus...

SAMI FOURATI - 07-09-2011 18:33

Je me permet d'avertir tout ceux qui ne cherche que le petite bete (mot prononcé à l'encontre des fauteurs de trouble de la police),que sans une action ferme pour faire valoir la supremetie de la lois(meme pour les forces de l'ordre)nous ne pouvons qu'avancer vers le cahos.

grassa - 07-09-2011 21:18

completement d'accord avec le premier ministre.et l'affaire des syndicalistes visés par le discours m'inquietent.C'est domage ils ne sont pas murs:::

sami - 08-09-2011 09:56

Il y a péril en la demeure ! Le feu couve autour de cette maison TUNISIE en construction de démocratie et de droits ! Or, pendant ce temps notre centaine de partis s'agitent dans leur vision nombrilaire du "ma petite ou ma grosse part du gâteau de demain" ! Pourtant une question hamlétienne devrait hanter paniquement les esprits de tous : "Etre ou ne pas être" ! Si c'est "être" alors qu'on laisse un moment de côté nos autismes, nos narcissismes et les paradis artificiels des lendemains prometteurs; qu'on regarde les choses plus terre à terre puis qu'on se serre 1 peu les coudes face à tous ces dérapages qui menacent les fondements mêmes de l'Etat et de la nation comme jamais auparavant, même du temps de la tyrannie. Si c'est le contraire, "Ne pas être", après moi le déluge, peu m'importe les problèmes de l'Etat actuel, alors qu'on laisse les choses aller vers une dérive somalisante !!! Pas moins !

riadh - 08-09-2011 10:01

C'est a se demander où nos journalistes sont formés. J'aime le professionalisme, les questions réfléchis et pertinente, mais le niveau d'impolitesse est incroyable! même leurs tenus vestimentaires traduit un manque de respect. C'est de l'amateurisme alors que la Tunisie a besoin de professionels. Ils confondent (comme l'a dis un autre com) le travail de journaliste (creuser pour sortir l'information) avec l'impertinence. Les amis, la tunisie ets libre depuis le 14 janvier, changer votre logiciel et regarder ce qui se fait chez les vrais professionels!

tounsiya - 08-09-2011 11:17

un chwiya trop paternaliste pour être vaiment démocratique, Bourguiba, c'est fini, ben Ali c'est fini, on veut des hommes politiques responsables et ouverts ... et qui ne se pensent pas supérieurs au peuple ...

ayaket - 08-09-2011 12:52

Journalistes... Prenez de la graine et montrez vous à la hauteur de notre premier ministre lequel, à son age, a beaucoup de lecons à donner et ne prétend pas tout savoir, comme certains d'entre vous qui inventent, en rajoutent ou carrément affabulent pour faire des articles que peu ont lu dans le passé et trés peu liront à l'avenir... N'oubliez pas votre code de déontologie ou les valeurs du respect, de l'impartialité et de la transparence doivent primer sur le reste

chedlia bent hmaied - 08-09-2011 14:02

Bourguiba etait patriote. Il a tout fait pour hisser la Tunisie vers le monde moderne.Il était accompagné d'hommes de la trempe de Si Béji qui ont consacré leur vie à la politique et à la Tunisie. Aujourd'hui, à son age, il ne failli pas à son devoir car il estime que la Tunisie qu'il a contribué à construire à besoin de lui et il s'est jetté en plein dedans avec toutes ses forces.C'est vrai que certains lui sont reconnaissants et connaissent sa valeur et l'immense sacrifice qu'il est obligé de faire à son age mais d'autres ! Quelle honte ! quel manque de respect et sutout quelle méconnaissance de l'Histoire. Mais qui donc à fait la Tunisie moderne? Si ces soi-disants journalistes pensent qu'ils le sont vraiment, c'est qu'encore une fois, ils n'ont rien compris. Les avocaillons, les magistrats, les syndicalistes, la police, toute l'administration sont pourris mais nous sommes obligés de faire avec car il faut éloigner les plus corrompus et garder les moins sales pour que notre pays continue à fonctionner. Le marchand de fruits secs, les taxis, le simple douanier, le boucher du coin, ...sont tous des indics, l'enseignant qui oblige ses élèves à prendre des cours particuliers, le voisin ou le cousin qui "débrouille" un boulon à ton fils ou à ta fille moyennant qq chose ne sont peut-etre pas des corrompus? BCE connait tout ça mais on ne peut pas arreter tout le monde. Il agit avec diplomatie parcequ'il excelle dans ce domaine mais il ne faut pas exagerer. Il n'est qu'etre humain et il ne faut pas trop nous l'abimer. C'est le seul bulldizer que la Tunisie possède et pour s'en assurer, il suffit de voir comme il est apprécié à sa juste valeur à l'étranger. Concernant la période Ben Ali, il faut ADMETTRE QUE NOUS SOMMES TOUS RESPONSBLE : à quelques exceptions près.Pourquoi avons-nous laisser faire ? Pourquoi remettre le billet au policier quand on se faisait arreter pour infraction soi-disant? Nous sommes seuls responsables. Commencons par faire honnetement notre examen de conscience et accepter le fait que nous avons trop laisser faire le système maffieux et pourri. Agissons en vrai révolutionnaire. Aimons-nous. Aidons-nous. Protègeons notre pays. Arretons de bruler, de saccager : soyons à l'image de ceux qui ont libétés la Tunisie . Soyons patriotes et travaillons pour reconstruire notre beau pays. C'est la terre de nos pères et c'est l'héritage que nous laisserons à nos enfants. C'est pour cela que depuis si longtemp palestiniens et israeliens s'entretuent.

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